samedi, avril 14, 2007

samedi 14 avril

« Les petits » sont partis. Ils sont rentrés à Toulouse. Le ciel est uniformément gris sale. Il fait plutôt froid. Des passages nuageux, des grains, des passages, etc… La maison est vide. Les rires et les chamailleries de Charlotte et de Camille ne résonnent plus que dans nos têtes. Ici ou là, des indices de leur présence : une chupette, un livre, des dessins de fées et de princesses, des stylos-feutre sous une table, les vêtements de Roger, l’ours brun, les housses de couette qui gardent traces de leurs jeux. Au sommet du prunier, un couple de pies a abandonné, puis détruit son nid en construction, car les chats commençaient à monter trop haut dans les branches.

Le centre gériatrique, un samedi maussade, en fin d’après-midi, avec la pluie qui dégouline le long des vitres, ça n’est pas gai. Les aides-soignants me reconnaissent. On se dit bonjour et l’on échange trois banalités. L’infirmière me parle du comportement de ma mère avec pertinence et affection.

Sur l’étagère où je range les cds en cours d’écoute, les trois de la semaine : « Le chemin des forains », « Del Diablo » et « Champlong ». Avant de les ranger par ordre alphabétique en fonction du nom de l’accordéoniste, à savoir : Daniel Colin, Manu Comté et Jacques Pellarin, j’ai envie d’en écouter une sélection, quelque chose comme mes préférences du moment.

Je retiens donc sept titres :

- « Papillons noirs » de Jo Privat et « The Shadow of your Smile » de Johny Mandel in « Le chemin des forains »
- « Mumuki » de Piazzolla et « Retrato de Amanda Gris » d’Alberto Iglesias in « Del Diablo »
- « Champlong », « Mémoire d’Anna » et la version solo de « L’éphémère » in « Champlong » de Jacques Pellarin.

Je les écoute d’abord avec ma petite chaine Denon, puis avec les haut-parleurs JBL, que « les petits » m’ont offerts pour mon anniversaire, branchés sur mon portable. Deux dispositifs techniques différents, deux plaisirs différents. Le son qui remplit l’air du bureau, d’une part, le son proche et presque confidentiel des éléments JBL sur mon bureau, d’autre part.

Pour accompagner ce moment de calme, cette parenthèse, cette bulle dans le cours du quotidien, une Hoegaarden bien fraiche… et finalement, deux… juste pour finir la dernière gorgée de bière sur les dernières notes de « L’éphémère ». Bientôt minuit, la journée se termine bien. Bière et accordéon, un bel accord !