lundi, avril 23, 2007

mardi 24 avril







Le temps est toujours aussi agréable. Pour accompagner le déjeuner, toujours aussi frugal, même si nous nous sommes fait le petit plaisir de mettre le vin en carafe pour l’aérer, nous écoutons « Soledad » du Quintet Soledad.

J’ai rarement eu le sentiment d’écouter un jeu aussi fidèle à l’esprit de Piazzolla. Le tango à l’énergie. Le livret cite justement Piazzolla disant que son bandonéon devait chanter et hurler en même temps. Comme dans le disque que j’avais écouté précédemment, « Del Diablo », je retrouve une mise en place impeccable des instruments entre eux, une technique sans défauts, une manière d’occuper l’espace qui n’appartient qu’à ce quintet. Du boulot de professionnels au meilleur sens du terme : je veux dire une maîtrise de toute la chaine de production, de la créativité de l’interprétation à la plaquette de présentation, son texte, son graphisme, ses couleurs.

Le plaisir est double : plaisir immédiat de la musique, plaisir d’avoir affaire à un objet véritablement artistique dans toutes ses composantes. Le Monde de la Musique a décerné un « Choc » à cet album et c’est justice.

Plutôt qu’un long commentaire, je préfère recopier les titres qui composent ce cd. Ce travail en effet est en lui-même un plaisir, une manière en quelque sorte de s’approprier chaque morceau. Je crois que j’aurais pris encore plus de plaisir à en faire une copie manuscrite, mais, bon, bien qu’impersonnel, le clavier sera un intermédiaire fidèle.

- Milonga del Angel (Piazzolla)
- Michelangelo 70 (Piazzolla)
- Escualo (Piazzolla)
- Tango pour Claude (Galliano)
- Tango (Capelletti)
- Habanera (Capelletti)
- Ballet-Tango (Piazzolla)
- Tango I (Stravinsky)
- Tango II (Stravinsky)
- Libertango (Piazzolla)
- Nuestro Tiempo (Piazzolla)
- De part et d’autre (Lysight)

C’est comme si les cinq membres du quintet avaient mobilisé toute leur maîtrise et toute leurs expériences pour créer une lecture à la fois originale et fidèle à leurs auteurs des différentes pièces. C’est en cela que « Soledad » est unique. Je me rends compte qu’en fait c’est cela que j’apprécie au plus haut point dans un certain nombre de disques : avoir affaire à une œuvre qui s’inscrit dans une tradition en la renouvelant et non en la reproduisant. De ce point de vue le Quintet Soledad marque une date.