mercredi, juin 13, 2007

jeudi 14 juin


Suite à un échange de commentaires avec Nelly Campo, manager de Toucas, je suis allé faire un tour sur son site : http://www.toucas-accordeon.org/

J’en ai bien apprécié le style, les informations et l’ergonomie. La photographie d’accueil est magnifique de précision et d’expression. Outre la qualité technique -le noir et blanc, le piqué du grain-, j’aime bien la relation quasi fusionnelle entre Toucas, ses lunettes, sa chevelure, son regard, et son instrument, un Victoria dont le nom s’affiche fièrement au premier plan.
Le site est simple et agréable à parcourir. On y trouve dix extraits. J’en connaissais trois, j’ai écouté les autres avec plaisir. J’ai parcouru la discographie, mais j’ai vérifié aussi que les distributeurs comme Alapage ou la Fnac ne proposent pratiquement que « Erranza ». Je me rappelle qu’à l’époque où j’avais découvert cet album, j’avais déjà eu des difficultés pour m’en procurer d’autres. A moins que je ne sache pas explorer les bonnes filières. J’ai noté dans la liste des concerts, un concert en solo, le 17 juillet à Souillac. Nous nous sommes assurés qu’il y avait des chambres d’hôtel disponibles, mais nous hésitons encore, car s’il est vrai que Souillac est encore dans le sud-ouest, il y a tout de même 360 kilomètres à parcourir depuis Pau… On se donne un peu de temps de réflexion.
Pour l’heure, nous écoutons « Erranza »…

- « Toucas Erranza », Cézame-Argile 2004, Iris Music 2004, Distribution Harmonia Mundi.

Le disque est composé de dix titres, neuf plus un « ghost track », « Riviera for Ever ». La durée totale est de 44 :38. Les morceaux ont une durée comprise entre 2 :46 et 5 :36. Les quatre musiciens sont Christian Toucas, accordéon, Romane, guitare solo, Philippe « Doudou » Cuillerier, guitare rythmique et Pascal Berne, contrebasse.
Que ce soit dans sa biographie, dans sa discographie ou dans la présentation de « Erranza », Toucas se situe très clairement et explicitement sous influence de styles comme le jazz, le fado, musique de ses racines familiales, la musique cubaine, avec la rencontre du flûtiste Orlando de la Pantera, la musique brésilienne. Les noms des différents titres disent assez ces influences revendiquées comme autant de points de repères. Il insiste aussi sur le type de complicité qu’il a eue avec Romane et je dois dire qu’elle est manifeste tout au long de leurs dialogues. D’ailleurs tous les titres sont co-signés Toucas – Romane. Mais je suis aussi très sensible à la présence de Cuillerier et de Berne. C’est un vrai quartet.

Enfin, s’il est vrai que l’album propose différents styles, j’ai surtout été sensible à l’homogénéité de l’ensemble. Je ne suis pas loin de penser que celle-ci tient à un son bien particulier de l’accordéon de Toucas et à une forme de présence. Suivant la règle que je me suis fixée, il n’est certes pas question de tirer un palmarès de l’écoute, en boucle, que je fais actuellement de « Erranza », mais je puis dire que je suis particulièrement touché par le premier titre, «La Pantera », par « Plaza Astoria », par « Swing du Sud », par « Place d’Italie », avec des accents à la Gus Viseur, et par « Erranza », avec un accordéon attentif au jeu de Romane et tendu comme un fil de soie.
« Riviera for Ever », le dernier titre, présenté comme « ghost track » est délicieux comme la rencontre de Gus Viseur ou de Jo Privat avec Django Reinhardt sur un 78 tours. Nostalgie et humour, avec la virtuosité qui permet cet exercice de style !
Et pendant ce temps, « Erranza » continue de tourner…