dimanche, août 31, 2008

mercredi 3 septembre - quelques références

Dimanche 31 août. Arte, 19 h – 19 h 45. « Maestro : Jazz manouche ». Emission rediffusée le 12 et le 18 septembre à 8 heures. Concert enregistré à La Rochelle en 2006.

http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=863448,day=2,week=36,year=2008.html

Le critique de « Télérama » écrit ceci : « … pour finir, Richard Galliano lui-même, dont l’accordéon apporte les seules touches de nouveauté dans cette musique attendue ». Tout est dit. J’ai pour ma part un goût assez limité pour le jazz manouche et pour la musique des petits-enfants de Django et de Stéphane. Sans doute un effet de mon inculture. En tout cas, la présence de Galliano apporte une créativité indéniable. Il apparaît dans le dernier quart d’heure.

Samedi 30 août. 12 heures. « Point presse » de l’hypermarché. « Accordéon et accordéonistes » est arrivé. Septembre 2008, n° 78. 5,90 euros. Augmentation de 0,40 euros. Tout augmente.

72 pages + encart central de 18 pages. Environ 55 pages de publicités et d’échos divers. Environ 35 pages rédactionnelles.

Je parcours cette livraison en diagonale avec pour seul critère de choix ma subjectivité. En première approche, je retiens donc :

- Tête d’affiche : Jean Ségurel, troubadour éternel. Onze pages signées par Roland Manoury.
- Pédagogie : A propos des méthodes d’accordéon de Jacques Mornet. Un peu programmatique à mon goût, mais intéressant.
- Pédagogie : Il était une fois… le bandonéon de William Sabatier. J’apprécie toujours beaucoup ses exposés. Pédagogue et didacticien [note 1].
- Portrait : Frédéric Daverio, magicien d’images sonores, Françoise Jallot. J’avais dit, il y a quelques semaines, mon plaisir à l’écoute de « Silence… on tourne ». Françoise Jallot dit tout le bien qu’elle pense de cet accordéoniste. Je la lis avec intérêt et plaisir.
- Portrait : Frédéric Leibovitz, carte blanche aux artistes, Françoise Jallot. Portrait d’un éditeur original, qui a choisi F. Daverio pour inaugurer sa nouvelle collection, « carte blanche ».
- Portrait : Toucas par Françoise Jallot. Très bon article, qui annonce un prochain album que j’attends avec impatience.
- Entretien : Gazman Quartet, le swingueur de diato, Françoise Jallot. Faut voir… Mais l’article est tout à fait intéressant.
- Chroniques : je retiens le disque de Sébastien Farge et Patrice Peyrieras, « Sortilège ». Chronique signée R. Manoury. En tout cas, j'ai envie d'aller faire un tour sur le site de Sébastien Farge. Je me souviens de l'avoir visité et j'en garde une très bonne impression.
- Pour le reste, une publicité « très classe » de Ballone Burini en quatrième de couverture ; une Roland, page 48 ; une « Trad », page VII ; une Maugein, page 17 ; une Accordiola en deuxième de couverture.


[note 1] Au terme de son article, W. Sabatier cite ses sources sous forme de deux références fort intéressantes :

http://www.inorg.chem.ethz.ch/tango/band/bandoneon.html

http://www.bandonion-carlsfeld.de/frz/index2.htm et http://www.bandonion-carlsfeld.de/

....

Et puis, en continuant mes recherches, j'ai croisé sur YouTube le "Cafe Accordion Orchestra" et cette rencontre m'a réjoui... C'est pourquoi j'ai envie de la partager.

http://www.youtube.com/results?search_query=cafe+accordion+orchestra&search_type=&aq=f

vendredi, août 29, 2008

mardi 2 septembre - loulou djine

Jeudi, fin d’après-midi. Françoise et « les petits » sont revenus d’Hossegor. Ils ont coupé l’eau et l’électricité. Ils ont fermé le portail à clé. Françoise a rapporté beaucoup de linge à laver. Fort heureusement, le temps est magnifique et les lessives successives sèchent sur la pelouse. Elles s’y imprègnent d’une odeur d’herbe et d’un moelleux particulier. Entre deux lessives, elle traque la poussière, quelques toiles d’araignées et elle s’occupe de vider et de remplir les réfrigérateurs. Pour ma part, je fais des courses alimentaires et je passe l’aspirateur. C’est mon travail. « Les petits », quant à eux, sont rentrés à Toulouse. Ils y ont retrouvé des copains, ils ont fait la tournée des grandes surfaces avec la liste des fournitures pour la rentrée des classes. Conséquence de la météo estivale, leur jardin est en pleine forme, comme si un jardinier attentif l’avait arrosé abondamment tout l’été… ce qui est effectivement le cas.

Pourquoi tous ces détails domestiques ? Pour expliquer que, même si l’on se fait une raison, les circonstances poussent plutôt à la morosité. D’autant plus que je ne mentionne pas ici les soins et les soucis occasionnés par la situation respective de mon père et de ma mère. Encore que… mon père qui jusqu’ici se plaignait de douleurs au ventre, maintenant m’accueille en me disant qu’il va mourir. J’en conclus qu’il va mieux, puisqu’il pense à l’avenir au lieu d’être immergé dans l’instant de ses souffrances. Quant à ma mère, elle me donne la procédure à suivre pour entretenir son réfrigérateur avec un luxe de détails qui me prend la tête. Mais pendant qu’elle se perd dans des détails pratiques, elle ne s’apitoie pas sur son sort. C’est un progrès.

Tout de même, en cette fin d’après-midi de jeudi, le moral est un peu lourd. Françoise me dit : « on devrait aller faire un tour sur le boulevard des Pyrénées et voir si par hasard il n’y aurait pas quelque disque intéressant au Parvis ». En route. La vue sur les Pyrénées est un peu décevante car la brume de chaleur empêche de voir les montagnes. Les terrasses sont pleines de gens comme hypnotisés par la douceur du jour. Le temps semble comme suspendu. Les mouvements, les conversations, la circulation, tout fonctionne au ralenti. Il est temps d’aller voir ce qu’il en est au Parvis.

Après quelques vagues recherches, un disque attire notre regard :

- « Loulou Djine, fragments ». Un disque annoncé comme devant sortir début septembre.

Comment le définir ? Je dirais l’un de ces disques nés du croisement de mélodies venues de l’ex-Yougoslavie et de l’exil en banlieue parisienne. Six musiciens qui recollent des « fragments » des Balkans avec des influences multiples venues d’ailleurs, géographiquement et stylistiquement. Dragan Urlic comme leader, chant, violon, cordes et percussions ; Petar Gojkovic, clarinette ; Jasko Ramic, accordéon ; Branislav Zdravkovic, chant et guitare ; Raoul Cepelnik, guitare basse ; Laurent Ghénin, percussions et batterie. Et puis des invités : basson, saxophones, trombone, voix de femmes, programmation, trompette, violoncelle.

- Le site du groupe :

http://dragan.urlic.free.fr/

- Quelques informations sur l’accordéoniste :

http://dragan.urlic.free.fr/parc_jasko.htm

A certains égards, c’est une musique que l’on a déjà entendue. Cette musique venue du cœur des Balkans et portée par des musiciens qui n’ont plus de frontières, par des musiciens qui traversent l’Europe d’Est en Ouest avant de poser un peu leur bagage en France ou en Grande-Bretagne. Mais, en l’occurrence, plusieurs morceaux sonnent de manière bien spécifique et sur ce fonds commun et transfrontalier un vrai style émerge. L’accordéoniste ne joue pas au virtuose, mais il assure son rôle avec une présence capable de donner une couleur propre à plusieurs morceaux. Bref, une musique agréable qui a réussi à nous donner un moral tout neuf, ce qui n’est déjà pas si mal.

On peut écouter des extraits des morceaux de ce disque :

http://dragan.urlic.free.fr/albums_fragments.htm

jeudi, août 28, 2008

lundi 1er septembre - l'accordéon mis en plis

En regardant les accordéons exposés à Buzet sur Tarn à l’occasion du festival et de l’animation organisés par l’association « Eoléon » les 23 et 24 août, j’observais que tous ces instruments se ressemblaient par leur structure en trois parties, mais que si les deux claviers les différencient, c’est la partie centrale, le soufflet, qui leur donne une identité commune, du moins au plan visuel. Or, le soufflet, ce sont des plis. A partir de là, j’ai laissé divaguer ma pensée, disons que je me suis mis en pilotage automatique, à l’instar des surréalistes pratiquant l’écriture automatique, et j’en ai conclu que le monde de l’accordéon est un monde de plis.

Plissements du soufflet comme un phénomène géologique. L’accordéon se plie et se déplie, se ploie et se déploie, se replie et se reploie, comme un animal évoquant tantôt un pachyderme, tantôt un serpent. Si au repos il peut paraître lourd, dés qu’il s’anime, il est souple. Cette mutation a de quoi nous laisser perplexe. C’est que ça n’est pas un instrument simple, l’accordéon, c’est plutôt un instrument complexe, parfois même compliqué pour le novice.

Se dépliant, on pourrait dire qu’il s’explique ; se repliant, qu’il s’implique. Au cours de ces mouvements alternatifs, non point contradictoires, mais complémentaires suivant un jeu dialectique, on sent bien qu’il doit y avoir une grande complicité entre l’instrument et l’accordéoniste pour que cette mécanique s’anime.

D’une certaine façon, le monde de l’accordéon est un monde de duplication : pli sur pli, pli contre pli. C’est aussi un monde multiple, comme le montre le soufflet ouvert qui exhibe ses plis mouvants. C’est un instrument qui demande une très grande application, mais au terme d’un apprentissage jamais achevé, l’instrumentiste peut cependant réaliser quelques exploits, au sens où l’on parle d’exploit d’huissier, c’est-à-dire d’un message explicite, dont à proprement parler les plis sont exhibés, développés.

Sur ces réflexions, j’ai avisé un pliant, je me suis assis, j’ai bien apprécié le verre de bière fraiche de la buvette. Je n’avais rien bu auparavant.

dimanche 31 août - philippe de ezcurra à hestivoc : photonotes

Le dimanche 24 août 2008, Philippe De Ezcurra était à Pau. Sur le podium principal du festival "Hestivoc". Avec le groupe "Bordagarai". Avec son bandonéon et son accordéon. Entre 18 heures et 19 heures trente. La preuve, montre en main, photographies à l'appui...

18 h 25
18 h 29

18 h 31

18 h 32


18 h 38



18 h 39




18 h 40





18 h 57

19 h 29


On était bien content et lui aussi, manifestement !







samedi 30 août - eoléon festival photonotes

Thierry Capdeville, professeur d'accordéon et organisateur du festival, ouvre la soirée de concert du 23 août. Une soirée mémorable eu égard au site, un village du Tarn proche de Toulouse, à sa durée et à l'éclectisme de sa programmation.
Lui succédent trois "jeunes prodiges russes" destinés à représenter leur pays dans les concours internationaux. Je n'ai pu noter leurs noms, mais je produis ici leurs photographies, car dans dix ans peut-être ils seront devenus des concertistes de renom. Je pourrai dire alors :"ils sont venus à Buzet, la preuve !". L'idée m'amuse.






Roman Jbanov. Une attitude caractéristique.



Je suis assez content de ce portrait de Sergei Voitenko. Je l'ai saisi dans l'un des rares instants où il n'était pas en mouvement et ce n'était pas facile.




Quelques instants plus tard en effet, le voilà qui saute de la scène dans la salle, comme une rock star qu'il est dans son pays.


Contraste. Du mouvement à l'immobilité. De la transe à la rigueur classique. Un quatuor délicieux.

Pour terminer, Nicolas Massoutié et son quartet de jazz. On passe du quatuor au quartet. Ce n'est pas le même plaisir, mais il n'est ni moindre ni plus intense.


On se souviendra de Buzet sur Tarn et déjà on souhaite pouvoir y revenir...







mercredi, août 27, 2008

vendredi 29 août - eoleon festival d'accordéon toulouse : avant le concert

Nous sommes arrivés en milieu d'après-midi, bien décidés à nous immerger dans l'environnement du festival, à en humer l'atmosphère et à en saisir les alentours. C'est ainsi que l'avant festival s'est construit comme un puzzle, dont l'ensemble nous a bien préparés à l'écoute du concert. Cette première photographie a été prise à 15 h 46. Le démonstrateur des accordéons Roland officie. Il m'a vu ; je n'avais pas vu qu'il m'avait vu : il a pris la pose. Cette image m'amuse.
Le propriétaire de "Toulouse Accordéon" a exposé quelques instruments, soit pour leur ancienneté, soit pour leur technicité. Celui-ci, que j'avais déjà admiré dans sa boutique, me touche particulièrement. Sa pureté plastique me plait.

Le "Quatuor Toulouse Accordéon" est un partenaire privilégié du festival. On sent bien, à les voir, qu'ils font ce qu'ils font avec le plus grand sérieux, mais sans se prendre au sérieux.

Trois des membres du quatuor se sont installés sous une tente de toile. Ils s'amusent. On fait des essais, on tente des choses, on s'émerveille des effets produits.


tout à coup, comme un tressaillement parmi les gens présents. certains applaudissent. Sergei Voitenko et Roman Jbanov arrivent. L'air modeste, sympathiques ; prêts à serrer les mains d'amis qu'ils reconnaissent ou celles d'inconnus dont ils sont prêts à faire de nouveaux amis.



Sergei Voitenko fait des essais de son en différents endroits de la scène et de la salle. Il est venu tout près de l'ingénieur du son. Ils peaufinent des réglages. Il a un Cavagnolo rutilant, plein de clignotants rouges. On attend sa prestation avec intérêt...



Roman Jbanov passe beaucoup de temps à examiner des partitions et à en discuter avec le propriétaire de "Toulouse Accordéon". Il est disponible et attentif.



On commence à avoir une petite faim. L'odeur des saucisses et des merguez agace nos narines. Les sandwiches se préparent. Une fée au diato surgie de je ne sais où vient jouer ses rêves sur son instrument.

Au bout d'un moment, elle s'installe sur une chaise. Elle est toujours dans ses rêves. Puis elle disparait comme elle était venue. Présence discrête et charmante. Il est temps de manger un peu. Un sandwich, bientôt deux, une bière.


Sous une tente, un groupe s'est installé : le démonstrateur Roland, Voitenko et sa traductrice, un ami russe pianiste. Quelques amateurs d'accordéon prennent des photographies en assistant à la démonstration. Sergei Voitenko parait intéressé et souvent surpris. Il rit alors franchement.

D'autres pièces auraient pu former ce puzzle d'attente du concert. Déjà ces quelques images donnent une idée de ce temps de l'avant concert. Un temps paisible, qui s'écoule lentement, un temps où les images ont le temps de se former et de se combiner ensemble.
Demain, j'attaque le concert : le professeur, véritable clé de voute du projet, les jeunes prodiges russes, Jbanov, Voitenko, le "Quatuor Toulouse Accordéon" et le "Massoutié Jazz Quartet". La perspective de choisir les photographies correspondantes me fait plaisir.









mardi, août 26, 2008

jeudi 28 août - un week-end tout en contrastes

Etrange week-end. Vendredi, en fin d’après-midi, j’apprends que mon père, qui se plaint de douleurs violentes au ventre, restera en observation jusqu’à lundi, où une décision d’intervention chirurgicale ou non devra être prise. Pas question, dans ces conditions, de quitter Pau. Mais, samedi en début de matinée, le chirurgien me convainc que ma présence est inutile, car beaucoup de temps sera consacré à des examens, analyses et autres radiographies.

Départ donc, en fin de matinée : direction Toulouse. Pause chez « les petits », déjeuner chez un « chinois » du faubourg Bonnefoy. Arrivée vers 17 heures à Buzet sur Tarn où un concert est prévu à 21 heures. Le temps de visiter les alentours plantés de tournesols et de pommiers, de vérifier que nous serons bien placés (places 23 et 24, au deuxième rang, le premier étant réservé aux « dignitaires » et à « la colonie russe » accompagnant Voitenko), d’aller boire une bière au village voisin, de manger un sandwich aux saucisses et merguez, d’assister à une démonstration d’un accordéon Roland et de nouer connaissance avec quelques amateurs d’accordéons. Je note que les gens ne sont pas de première jeunesse et en même temps je suis étonné par le nombre de kilomètres qu’ils sont prêts à faire pour satisfaire leur passion. L’amateur d’accordéon est un nomade, dont l’âge ne réduit pas les déplacements. Quand on aime, on ne compte pas les kilomètres. Je note aussi que la plupart des présents pratiquent l’accordéon et que ceux qui, comme nous, s’en tiennent aux plaisirs de l’écoute sont très minoritaires.

Le concert débute à 21 heures 30. L’éclectisme du programme est tel que sur le papier et a priori il parait improbable. On comprend qu’il résulte d’un réseau d’amitiés tissé par un professeur d’accordéon qu’aucune frontière ne semble pouvoir arrêter. En fait, ce sera un succès. Le tout se finira vers 1 heure. Les organisateurs ont semblé redouter quelquefois la longueur du concert et les dépassements d’horaires, mais force est de constater que le public ne décroche à aucun moment.







Au menu, un élève de moins d’un an d’apprentissage, trois virtuoses russes (16 à 18 ans) : classiques, Roman Jbanov puis Serguei Voitenko. Jbanov joue une partie de son disque « Intérieur », dont il nous dédicacera un exemplaire à l’entracte. Il nous signera aussi un exemplaire de « Paris-Moscou » que nous avions emporté en voiture pour nous préparer les oreilles. On sent bien qu’il provoque l’enthousiasme admiratif des jeunes prodiges venus s’installer en spectateurs au premier rang et qu’il a d’emblée l’adhésion du public. Par ailleurs, il sait établir une sorte de connivence avec la salle. Un art que je qualifierais de classique. Maximum d’effets avec un minimum de moyens. Une expressivité pleine de retenue et de maîtrise. Après Jbanov, Voitenko, survêtement blanc à bandes latérales rouges. Que dire ? Une prestation décoiffante sur une bande techno enregistrée. Un niveau sonore tel que les fondations de la salle ont dû se fissurer et que les planches de la scène devront être renforcées ou remplacées. Pour deux morceaux au moins, Voitenko finit sa prestation dans la salle. J’ai encore du mal à apprécier la qualité de son jeu en tant qu’accordéoniste, en revanche rien à dire en ce qui concerne le show. Jbanov et Voitenko ont suivi côte à côte la deuxième partie en commentant avec intérêt le jeu des accordéonistes qui se sont produits. C’était curieux de les voir deviser ainsi en pensant aux différences radicales de leurs styles. Autour d’eux, « la colonie russe » haute en couleurs.











En deuxième partie, à partir de minuit moins le quart, le «Quatuor Toulouse Accordéon ». De la belle ouvrage. Le grand écart avec l’hystérie contrôlée de Voitenko. Finesse, rigueur et humour font bon ménage. Mozart, une pièce contemporaine dédiée au quatuor, « La javanaise » de Gainsbourg. Un moment de plaisir calme et serein, un moment de plaisir classique. L’accordéon qui s’inscrit dans la tradition de la musique classique, comme s’il en avait toujours fait partie. Et puis, pour finir, « Massoutié Jazz Quartet ». Piano, basse, batterie, accordéon et accordina. Parfois, il m’a semblé que les stridences de l’accordéon empêchaient de percevoir toutes les nuances du jeu du leader, mais le plaisir est bien présent, d’autant plus que le quartet est particulièrement homogène. Encore « La javanaise ». On ne le regrette pas. Mais aussi "Indifférence» et « La sorcière » pour mon plus grand bonheur.



Bref, Buzet sur Tarn, un beau projet, une belle réussite. On surveillera le site de près pour l’an prochain.

Nous rentrons à Toulouse entre 1 heure et 1 heure et demie. En buvant une tisane, nous échangeons nos impressions immédiates, nous regardons les photographies que nous avons prises… Le temps passe. 2 heures passées… Encore un petit moment de conversation.

Dimanche matin, retour vers Pau. Comme hier, l’autoroute est chargée et la circulation requiert toute mon attention. Nous parlons peu. Chacun de son côté pense à la soirée d’hier, si bien que lorsque nous parlons, c’est immédiatement du concert qu’il s’agit. L’après-midi est consacrée pour moi à une visite auprès de ma mère en sa maison de retraite à Nay et à une visite à mon père en observation, chambre 123 de la clinique M… Inutile d’entrer dans le détail. Souffrance morale et souffrance physique. Impuissance de ma part. Il y a comme de la désespérance… De retour à la maison, comme souvent, je « raconte » à Françoise et au fil de mon récit je sens bien que « ça va mieux ». Je suis moins triste, Françoise l’est un peu plus. Vases communicants. Tout de même, le moral remonte difficilement. Après un moment d’hésitation, nous décidons de faire un effort et d’aller voir ce qui se passe à « Hestivoc », un festival occitan qui se tient à Pau. Comme je l’ai raconté dans mon papier précédent, nous avons la joie d’y retrouver Philippe De Ezcurra et le groupe Bordagarai. Nous retrouvons plusieurs de ses postures habituelles et surtout son jeu limpide. Pas de virtuosité gratuite, pas de fioritures. Une sorte de classicisme mis au service de la musique du groupe. Une musique chantée en basque, mais pas simplement basque pour autant. Je dirais une musique fondée sur des thèmes traditionnels, universels (amour, révolte, exil, etc…), qui se manifeste dans la langue basque.

Après le concert, quelques mots échangés avec Philippe De Ezcurra, quelques banalités en apparence, du moins quant au contenu, mais des propos amicaux qui nous remettent le moral en place et du cœur au ventre. Du coup, après avoir hésité entre plusieurs restaurants en plein air, nous allons manger une choucroute à « La Taverne alsacienne ». Pour l’accompagner, un Riesling merveilleux.

Un week-end qu’à juste titre je crois l’on peut qualifier de « tout en contrastes ». Pour finir la soirée, nous écoutons les quinze titres du disque de Roman Jbanov, « Intérieur » avec sa dédicace en cyrillique.
Bien entendu, j'ai l'intention, dans les prochains jours, de revenir sur quelques moments de ce week-end. Il ne me reste plus qu'à choisir quelques photographies du site si sympathique du concert, de Jbanov, de Voitenko, du "Quatuor Toulouse Accordéons" et du "Massoutié Jazz Quartet", sans oublier, évidemment, quelques attitudes de Philippe de Ezcurra. Ce seront autant de coups de projecteurs sur ces moments de plaisir, autant de fragments précieusement conservés.












mercredi 27 août - scherzo by john gart

Je viens de découvrir une vidéo de Richard Galliano sur YouTube. Le titre : « Scherzo by John Gart ». Il s’agit d’une prestation donnée à Andoain, Pays Basque, le 19.11.2006, dans le cadre du gala annuel des accordéonistes.

http://www.youtube.com/watch?v=sIsUNCBnHao&feature=related

En fait, je ne l’ai pas découverte tout à fait par hasard. A la suite d’ « un week-end tout en contrastes », dont je compte bien donner la description très bientôt, j’ai voulu avoir quelques informations sur un accordéoniste russe, dont la semaine dernière j’ignorais encore le nom. Ce qui est impardonnable, car je viens de vérifier que Caroline Philippe et Sylvie Jamet, chacune dans son registre, en avait parlé. Son nom ? Serguei Voitenko. Parmi quelques sites où il apparaît, j’ai retenu celui de YouTube où l’on peut le voir et l’entendre en duo avec son compatriote Dmitry Khramkov dans le cadre de « Bayan Mix ».

Dmitry Khramkov et Serguei Voitenko – Bayan Mix
http://www.youtube.com/watch?v=ZFXZcT9cJw4

Mais pourquoi m’intéresser à cet accordéoniste au style techno « déjanté » ? Tout simplement parce que le samedi 23 de ce mois, nous avons eu l’occasion de l’écouter et même d’échanger, faute de mots, quelques mimiques avec lui en prenant un pot à l’entracte d’un concert donné à Buzet sur Tarn par l’association « Eoleon ». Un concert d’un éclectisme extraordinaire et plein de charme. On retrouve le site sur myspace. Un site très réussi.

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendID=392265858

J’ai donc l’intention de revenir sur ce concert en expliquant en quoi il s’inscrit dans le cadre d’un « week-end tout en contrastes », mais d’ores et déjà on peut comprendre pourquoi je qualifie son programme d’éclectique :

- première partie : trois jeunes virtuoses russes, dont l’un représentant la Russie à je ne sais quel concours international ; un professeur d’accordéon, clé de voute de cette soirée (on peut l’écouter sur le site ci-dessus) ; Roman Jbanov, Serguei Voitenko ;
- deuxième partie : Quatuor Toulouse Accordéons (« du haut de cette scène – dixit le porte-parole du groupe – deux siècles et demi vous contemplent ! » ou encore « il [Mozart] a mis quatorze jours pour composer cette pièce ; on a mis quatorze mois pour la mettre au point » et « Massoutié Jazz Quartet ». Deux quartets au style un peu différent, qui l’un et l’autre, à sa façon, interpréteront « La Javanaise ». Jolie confrontation !

Et puis, en fin de week-end, dimanche soir, heureuse surprise, à Hestivoc, à Pau, nous avons encore le plaisir d’écouter les six « Bordagarai », avec Philippe de Ezcurra au bandonéon ou à l’accordéon, les deux avec le même bonheur et le même plaisir communicatif de jouer. Quand nous sommes allés faire un tour du côté du boulevard des Pyrénées, nous étions loin de penser à « Bordagarai ». Et puis nous avons entendu un bandonéon, ce qui déjà attisait notre intérêt, et puis après avoir contourné la scène, surpris, nous nous sommes regardés, Françoise et moi : « Philippe est là ! », et puis nous sommes restés durant tout le concert au pied du podium et enfin, après, nous avons eu encore le plaisir d’échanger quelques mots avec lui. Evidemment, un grand accordéoniste (pour ne rien dire du bandonéon), mais, ce qui va avec, quelqu’un d’éminemment sympathique. C’est sûr son plaisir de jouer est communicatif…

http://www.hestivoc.com/programme_dimanche_hestivoc2008.php

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=302164239 (cinq morceaux interprétés par le groupe)

Dès demain, si possible, on reprend tout ça en images… car mon petit Olympus, mon petit carnet de notes numérique, n’a pas chômé. Il faut évidemment jeter à la poubelle un assez grand nombre d’images, mais ce qui reste nous fait bien plaisir. C’est en effet un vrai bonheur, en dépit de la qualité des photographies, de saisir quelques expressions dont on se dit « c’est bien ça », autrement dit « on retrouve bien ce qui est significatif du comportement de tel ou tel qu’on a eu le plaisir d’écouter et de voir pendant une heure ou une heure et demi »… Saisir l’instant significatif… « L’instant décisif » selon Henri Cartier-Bresson. Tel est l’enjeu !

jeudi, août 21, 2008

mardi 26 août - rodolfo mederos

Jeudi après-midi. Depuis le début de la matinée, je suis auprès de mon père au service des urgences de la clinique M… où le chirurgien, un peu perplexe devant les symptômes qu’il observe ou qu’on lui décrit, a décidé de mettre en train un programme d’examens complet. Vésicule biliaire, intestin, estomac. Deux jours au moins. Cela me laisse du temps pour vaquer à diverses occupations nécessaires et pour « faire un saut » jusqu’à la Fnac.

A la Fnac de Pau, la zone, si l’on peut dire, des disques est sinistrée ou en tout cas sinistre. Les rayons sont d’une indigence surprenante. Le jazz occupe deux colonnes. La musique classique est d’une pauvreté non moins inattendue. Seuls surnagent quelques présentoirs de disques à petits prix. Collections économiques. On comprend qu’il s’agit d’une stratégie, que dis-je d’une politique. La diffusion des cds n’a plus sa place en ces lieux. Comme je ne trouvais pas deux disques en écoute dans les rayons, j’ai demandé à un vendeur de bien vouloir m’indiquer où ils se trouvaient. Réponse : « On n’en a plus, mais on ne les renouvellera pas ». Comment dire plus clairement les choses. L’acheteur de cd ou le dernier des Mohicans. Dois-je m'excuser pour mon goût pour les antiquités ?

Comme il m’arrive de ne pas manquer d’obstination, j’ai cependant fouillé un peu parmi des disques plus ou moins classés, plutôt moins, à la recherche d’un exemplaire digne d’intérêt. Et en effet, j’en ai trouvé un :

- « Comunidad Intimidad Soledad », Rodolfo Mederos Trio, 2007.

Le disque en question est l’une des parties de cette trilogie, à savoir “Intimidad”. C’est un tango plein de finesse. Beaucoup moins brillant par exemple que ce que joue le Trio PSP. On pense à un travail à l’aquarelle. Rythmé, mais sans brutalité. Une respiration d’amplitude moyenne. Avec, au milieu de ces tangos, une valse d’Enrique Caviglia que j‘aime beaucoup : « La loca de amor ». On imagine un couple de danseurs qui se déplace comme deux ombres enlacées. Pas d’éclats, des chuchotements.

Le trio : Rodolfo Mederos, bandonéon, Sergio Rivas, contrebasse, Armando de la Vega, guitare.

A mon retour à la clinique, mon père regardait les Jeux Olympiques. Il avait fait brancher le téléphone pour pouvoir communiquer avec ma mère. J’ai rangé le contenu de sa valise sur les étagères de son placard. Il m’a dit : « Je dois boire toute cette bouteille, je n’arrête pas d’avoir envie de pisser ». Avec une potence de perfusions, il n’est pas très aisé de se déplacer. Pendant ce temps, le flux des J.O. continue.

Tout en écoutant le trio Mederos, je suis allé visiter son site. Etonnante production !

http://www.rodolfomederos.com.ar/en/discografia/index.htm

mercredi, août 20, 2008

lundi 25 août - flukt

Mercredi, en fin d'après-midi, seul à Pau, après avoir accompagné mon père souffrant mille maux de médecin en cabinet de radiologie et de radiologie en laboratoire d'analyses - sans doute des calculs dans la vésicule biliaire -, le désir m'a pris d'aller faire un tour du côté de l'espace culturel de l'hypermarché. Contrairement à mon comportement habituel, je ne m'en remettais pas au hasard. Depuis plusieurs semaines, j'avais en effet repéré un disque, labellisé "Trad", dont j'avais plusieurs fois écouté des extraits, qui me plaisaient, mais sans toutefois me décider... Je savais parfaitement où je l'avais reposé la dernière fois et donc je me dirigeai sans hésitations vers cet endroit... où il m'attendait. Moins d'une minute !

- "Flukt, stille for stormen", 2008, EM45, Etnisk Musikklubb.

Un trio : Sturla Eide, Fiddle and Hardanger fiddle ; Oivind Farmen, accordion ; Havard Sterten, percussion. Mais souvent ce trio de base s'adjoint des invités : basse, guitare et voix. Dix titres au total. Pour la plupart des compositions de Sturla Eide ou d'Oivind Farmen, ou des arrangements d'airs traditionnels. Je ne regrette certes pas mon choix. C'est une musique dont spontanément j'ai l'impression que les racines remontent très loin, jusqu'à un moyen-âge mi-historique, mi-imaginaire et dont je perçois à chaque nouvelle écoute comme d'autres horizons qui ne se dévoileraient pas d'abord. Quelque chose comme une complexité qui ne se donne pas d'emblée comme telle.

Pour en savoir plus : http://www.flukt.org/ . A partir de ce site, un lien renvoie vers myspace... Il suffit de suivre la piste...

dimanche 24 août - à propos de "love day"

Patrick E. m’ayant signalé la sortie, prévue le 22 septembre, d’un nouvel opus de Galliano, « Love Day », j’ai fait quelques recherches rapides sur le web, dont je retiens les informations suivantes (une petite partie de ce que l'on trouve par Google) :

- sur le site officiel de Richard Galliano, une page où l’on peut écouter des extraits de tous les titres (12) de « Love Day ». Je n’en dis pas plus pour ne pas déflorer le plaisir d’une première écoute. Toutes les compositions sont de Galliano lui-même.

http://www.richardgalliano.com/fr/editions/editions.htm

- sur ce même site, le début de la partition d’« Opale concerto »…

http://www.richardgalliano.com/fr/editions/opale.htm

- …et le début de « Chat Pître » avec cette indication : « lent (à la Satie) ». Cette note m’a ravi, car sans la connaître j’avais toujours perçu cette composition comme une œuvre d’allure « satiesque » (ça se dit ? En tout cas ça dit ce que je veux dire !). Sans doute pour les gens musicalement cultivés s’agit-il d’une évidence, c’est-à-dire d’une perception culturellement référencée, mais si implicitement qu’elle parait naturelle. Pour moi, bien conscient de mon inculture musicale, c’est un indice d’apprentissage et c’est cela qui me réjouit.

http://www.richardgalliano.com/fr/editions/chat_pitre.htm

- mais, sur le site myspace de Galliano, on trouve aussi des « choses » intéressantes : une interview sur "Luz Negra", des vidéos de « Tangaria », une présentation de « Love Day », cinq morceaux en écoute, et enfin les shows à venir jusqu’en 2009. On y apprend que Galliano donne 200 jours de concerts par an ! Du coup, je comprends mieux : 200 jours, ça lui laisse finalement encore beaucoup de temps pour composer et pour mener à bien différents projets éditoriaux ou pédagogiques… Et peut-être, tout cela étant accompli, pour dormir un peu.

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendID=201129721

mardi, août 19, 2008

samedi 23 août - feria de dax : en marge des rituels, quelques événements...

En marge ou dans les interstices de cet univers ritualisé de la feria de Dax, émerge parfois un événement, quelque chose qui advient et qui n'était pas prévu de toute éternité. C'est ainsi que pour la première corrida, les organisateurs ont distribué le texte d'une chanson que tout le public reprend en choeur. Manière de créer une sorte d'âme commune. Est-ce le début d'un rituel ? Affaire à suivre l'an prochain.
Le 14, à mi-corrida, l'averse et l'orage menacent d'éclater. La nuit s'est abattue sur l'arène. Il faut allumer les projecteurs. Etrange ambiance. On est loin de sol y sombra. On n'y perd nullement en intensité dramatique.

Le 15 août, sans que ce soit un rituel, c'est cependant un fait fréquent, des orages ont traversé la nuit et la matinée de leurs éclairs. La corrida de rejon (corrida à cheval) du matin a dû être annulée. A quelques minutes de 18 heures, les employés municipaux replient les lourdes toiles qui ont protégé le sable du ruedo. Sa couleur illumine l'espace. La corrida aura bien lieu.

Et puis, tout à fait inattendu, le 16, après la corrida, une fanfare néerlandaise entre en piste et interprète le second mouvement du concerto d'Ajanjuez. Impressionnant. Ils jouent ; ils manoeuvrent comme à la parade, puis ils repartent par où ils sont entrés. Les gens les applaudissent chaleureusement. Etait-ce un mirage ? Un mirage réel, comme la feria elle-même ?






vendredi 22 août - feria de dax : ... et l'accordéoniste !

Chaque année, "je sais" que je vais croiser un accordéoniste, à un moment ou à un autre. Cette année, c'était vers trois heures et demi de l'après-midi. Nous venions de sortir de table. Nous avions déjeuné sur des tables de bistrots installées sur la rue malgré les risques d'averses. Charlotte et Camille dansaient au son d'une banda. Comme je m'avançais sur le chemin de la maison, un son agréable parvint à mes oreilles. Il me suffisait de suivre la piste sonore. Il était là avec son Weltmeister. Il avait un beau son. C'était le leader de la petite formation installée devant un bistrot dont j'ignore le nom, mais qui autrefois s'appelait "Au chien qui fume". Les gens l'écoutaient avec une attention extrême. Quelque chose avait lieu, qui nous rassemblait.








Contre le mur, l'affiche des menus et des plats. Il suffit de l'agrandir pour se faire une idée de la cuisine de feria en cette bonne ville de Dax. Au bas de l'affiche, deux verres : deux panachés.





jeudi 21 août - feria de dax : rituels privés et autres accordéons

Parmi les rituels privés associés à la feria, il y a le choix des T-shirts, différents pour chaque corrida. C'est ainsi que chaque année, pour les cinq corridas, je porte quatre T-shirts des années précédentes et, pour la dernière, toujours le même. Un "Tercio". Rituels et superstitions se confondent, car ce vêtement me prémunit contre les corridas médiocres. Le triomphe n'est jamais sûr, mais la catastrophe est évitée.
Autre rituel, à la limite du social et du privé, le verre de panaché que nous buvons avant de rejoindre nos places d'abonnement. Les mêmes depuis 2001. Cet abonnement : quatre places, cinq corridas, voilà bien encore un autre rituel. Si je situe le panaché à la limite du privé et du social, c'est parce que ce verre bu un quart d'heure avant le début de la corrida nous appartient, c'est une pratique qui nous est propre, et à ce titre on y tient, mais il suffit de voir les "cadavres" translucides alignés sur le bord du mur pour comprendre que beaucoup d'autres aficionados la partagent.







En revanche, c'est chaque fois avec un plaisir nouveau que je contemple nos billets pliés en accordéon. L'accordéon, on y vient ! D'abord les vingt billets, pleins de promesses.



Puis, les seize billets restants avec les mouchoirs de papier comportant le cartel, mouchoirs que l'on agite pour exiger de la présidence qu'elle récompense le matador valeureux et artiste d'une oreille.




Le temps passant, l'accordéon diminue de volume et l'on pense à emporter avec soi les coussins bien plus tendres que le béton des gradins.


L'accordéon comme peau de chagrin...

Dernier accordéon, quatre billets, un foulard et un mouchoir fripé par les averses de la veille.



Accordéon, mon beau rituel ! Accordéon que le temps effeuille.