vendredi, décembre 30, 2005

samedi 31 décembre

Il y a quelques semaines, j’ai commandé par Alapage un coffret de 10 cd d’Astor Piazzolla. Peu d’informations sur le contenu, mais un prix défiant toute concurrence. A l’arrivée, une boite cartonnée noire. En haut à droite, une photo d’Astor Piazzolla dans l’une de ses attitudes classiques, bien droit, chemise ouverte, la tête un peu inclinée à droite, seul avec son regard lointain. En haut à gauche, en lettres blanches, très simples : « ASTOR PIAZZOLLA ». La partie basse est réservée à un bandonéon : ombre et lumière. Comme le tango.

Au verso, les titres des 10 cd :

- CD 1 SOLEDAD
- CD 2 BALADA PARA UN LOCO
- CD 3 LIBERTANGO
- CD 4 BALADA PARA MI MUERTE
- CD 5 MODERATO MISTICO
- CD 6 HOMENAJE A CORDOBA
- CD 7 TANGATA DEL ALBA
- CD 8 ANOS DE SOLEDAD
- CD 9 DECARISSIMO (live)
- CD 10 LOS PAJAROS PERDIDOS (live)



Chaque cd est dans une pochette janséniste dont le recto reproduit celui de la boite et dont le verso donne les titres, leur durée, les instrumentistes, les dates et les lieux d’enregistrement. Les lieux : essentiellement l’Italie (Milan, Rome) et Buenos Aires. Les dates : de 1968 à 1984, principalement autour de l’année 1974.

De cd en cd, on peut suivre plusieurs fils rouges :

- Balada para un loco
- Balada para mi muerte
- Adios Nonino
- Oblivion
- Remembrance

Le son a la chaleur, la couleur estompée et le grain un peu rêche des vinyles. C'est superbe, avec la nostalgie en plus. A moins que ce ne soit la nostalgie elle-même qui soit superbe et émouvante.

A déguster le regard ailleurs, par petites gorgées... comme un armagnac de vingt ans d'âge.


Bien entendu, les impedimenta ordinaires de la vie quotidienne sont tels qu’il faudra plusieurs jours pour parcourir ces différents fils rouges. Mais cela vaut la peine de prendre son temps…

vendredi 30 décembre

Le classement alphabétique des cd provoque parfois des rapprochements savoureux. Par exemple, celui-ci :

- B. - Bratsch
- Bratsch, Musiques d’Europe Centrale, Notes de voyage
- au verso, Bratsch, spécialités lointaines et étrangères


- C. - Cajun
- Legendary Masters of Cajun and Creole Music, Les haricots sont pas salés
- au verso, The Historic Live Recording Made During Informal Sessions In Acadia And Evangeline Parishes (Louisiana) In The Early 70’S

Bien au-delà des distinctions subtiles entre les différentes formes d’humour : français, juif, british, et c… on a affaire ici à l’humour en forme d’accordéon.

Il faut s’attarder sur la photo de Bee (Reby or Ray Bee) Fontenot en couverture du cd « les haricots sont pas salés ». Son regard, sa coupe de cheveux, ses doigts noueux, son pouce droit avec un pansement, son instrument, presque fragile entre ses mains : vous avez dit mélancolie ?
Il faut déguster le livret page par page.
Il faut s’attarder sur la description des titres sous formes de spécialités culinaires au verso du cd de Bratsch. Surtout que les prix s’entendent en zlotis, nets de service.

Evidemment, on pense à la garbure…

En quelques mots, la garbure est faite à partir de pommes de terre, de haricots, de jambon (du jarret), de chou blanc et d’autres morceaux de jambon auparavant bien dessalés. Ajouter différentes herbes comme du thym, du persil, de l’estragon, de l’ail et de l’oignon. Il faudra bien entendu faire cuire des heures durant. Mais il est inutile d’aller plus loin, car tout tient dans le tour de main et dans le coup d’œil, et si vous ne les avez pas acquis auprès de votre grand-mère, vous n’arriverez jamais qu’à faire de la soupe en suivant une recette. Et si vous les avez appris auprès de votre grand-mère, vous n’avez pas besoin de recette. Il vous suffit de faire confiance à votre inconscient culinaire. Avec la garbure, évidemment, vous devez ouvrir un bon madiran ; bon, c’est-à-dire costaud et bien élevé, mais un brin grande gueule. Il faut enfin que vos copains soient assez rustiques pour aimer ça : la garbure, le madiran et l’accordéon zydeco ou d’Europe centrale…

jeudi, décembre 29, 2005

jeudi 29 décembre

Je fais toujours confiance au catalogue Harmonia Mundi, car ses propositions ne m’ont jamais déçu. C’est ainsi qu’il y a quelques semaines, je me suis rendu à la boutique de Tarbes, dont le responsable, qui connaît bien ses clients et son fonds, a toujours manifesté à mes yeux une très grande compétence ; il avait mis de côté pour moi, dès sa sortie, le disque de Jean-François Baëz : Nikita.

L’image de couverture m’évoqua immédiatement un quartier de Maubeuge ou de Tourcoing. Un soir d’été, un prolo et son fils sur le trottoir, en attente d’un peu d’air frais ; une bagnole américaine, qui a vu du pays, avec ses chromes agressifs et rutilants ; un hareng saur et un accordéon d’enfant, bleu, blanc, rouge. Quelle musique peut bien correspondre à cette scène ? En même temps, le nom « Nikita » évoque par association d’idées un monde de violence, de sang et de fureur. Alors quoi, du rock dur ?

A l’audition, c’est tout autre chose. Un monde, un univers original… Ecoutez, vous ne serez pas déçus !

D’écoute en écoute et au fur et à mesure que les titres s’enchaînent, j’ai le sentiment d’une sorte de correspondance avec le monde de Fuera de Renaud Garcia-Fons et Jean-Louis Matinier. Peut-être comme une errance sereine et contrôlée ? Un cheminement qui se suffit à lui-même sans urgence ni nécessité d’arriver à un but fixé d’avance. Comme l’écrivait en substance Antonio Machado, le chemin n’existe pas, qu’il suffirait de parcourir et de suivre pour arriver au bout ; le chemin se trace en marchant. Mais le marcheur ne se retourne pas pour mesurer la profondeur de ses pas. Il va…

- Jean-François Baëz TRIO, Nikita, Charlie art, 2005, Harmonia mundi distribution, 2005.
- Jean-François Baëz, accordéon Borsini
- Pascal Berne, contrebasse
- Jean-Charles Richard, saxophones soprano et baryton Selmer


- Renaud Garcia-Fons et Jean-Louis Matinier, Fuera, enja 1999
- Renaud Garcia-Fons, 5-string double bass, J. Auray
- Jean-Louis Matinier, accordion Cavagnolo, accordina L. Jarry


R. Garcia-Fons et J.L. Matinier considèrent que Fuera, de « Dernière route » à « Ruvo », est un recueil de poèmes musicaux, de petites nouvelles qui se veulent des présents à [leur] public, comme la traduction du plaisir qu’[ils] ont à jouer ensemble. J’ai le sentiment que les trois interprètes et/ou compositeurs de Nikita pourraient reprendre cette formule à leur compte.


Pour accompagner cette écoute croisée, une bière corse ambrée à la châtaigne (6°), sortie du bac à légumes du réfrigérateur (c’est la température idéale !), dans un verre armorié à son nom « Pietra biera corsa ».

mercredi, décembre 28, 2005

mercredi 28 décembre

Pour moi, il y a une profonde analogie entre le plaisir de l’écoute de l’accordéon (ou du bandonéon), le plaisir de la contemplation de photographies, le plaisir de la dégustation du vin et la passion de la corrida. Dans chaque cas, il s’agit d’aficion. Il s’agit de rechercher inlassablement et obstinément ces instants où la sensation se manifeste à fleur de peau avec une telle violence que la chair de poule seule est capable de l’exprimer. La chair de poule, seul critère fiable du jugement esthétique ! Peu importe les essais manqués ou les déceptions inattendus bien qu’inévitables. Demain, il fera jour.

Pour ne citer que quelques exemples de ces instants rares où le temps mesuré n’a plus lieu d’être car il se dissout dans la sensation :

- être en présence d’une bouteille de Sauternes, château Suduiraut 62, le jour de Toussaint 2001 ;
- être en présence d’un tirage original de la photographie de Claude Batho, le chaudron de cuivre, Héry, 1972, à la galerie du Château d’Eau, à Toulouse, le 1er octobre 1980 ;
- être en présence de trois naturelles d’Enrique Ponce face à Romero, 506 kg, toro n° 97 de Samuel Flores, à Dax, le 17 août 1999, à 7 heures et demie du soir ;
- être en présence, un soir de neige, en décembre 2004, de la flambée montalbanaise interprétée en 1940 par Gus Viseur lui-même et son orchestre [Vibrations – le son du musette, cd 2 / classique 09 – Gus Viseur, Flambée montalbanaise, avec Sarane Ferret, 2 :40, Universal 2004].

Et pour aujourd’hui ?

- une poule au pot, avec ses légumes, pommes de terre, carottes et poireaux, accompagnée d’un Gewurtztraminer 2000, grand cru Steinert, de Pierre Frick. La poule encore fumante et le vin frais, à 14 degrés. Et l’accordéon alors ?... J’y viens :

- Galliano – Portal, Blow Up, Libertango et Oblivion
- Michel Portal – Richard Galliano, Concerts, Libertango et Oblivion


Trente minutes de bonheur ! Une éternité… On comprend que ces instants soient si rares. Ils émergent en effet d’une conjonction inimaginable de conditions multiples : la compétence du paysan qui a élevé la poule, le choix des légumes, l’extrême attention à la cuisson, le choix du vin adéquat, un repas en famille, un temps clair et glacial, des instruments réglés à la perfection, deux musiciens de génie et enfin l’ingénuité nécessaire pour s’émerveiller que ça existe.

mardi, décembre 27, 2005

mardi 27 décembre

Aujourd’hui, « déjeuner des cadavres ».

« Le déjeuner des cadavres » désigne, entre nous, ce repas d’après Noël où l’on achève tous les fonds de bouteilles du réveillon. Avant de finir leur vie couchées, voire brisées dans un conteneur anonyme, elles ont le droit de donner une dernière fois tout le plaisir qu’elles recèlent. Elles exigent donc toute notre attention.

- en apéritif, quelques toasts tièdes pour que les restes de foie gras retrouvent toute leur onctuosité originelle et pour que les bouchées ne blessent pas le palais par une température brutale. Pour accompagner ces quelques rôties, du Riesling 2001 pour les uns, du Pacherenc de Vic-Bilh sec 2001 pour les autres.
- ensuite, le reste du rôti de bœuf, en fines tranches nappées d’une sauce légère, et des frites moelleuses et craquantes. Pour les accompagner, des Médoc, un Saint-Estèphe 1999 pour les uns, un Saint-Julien 1997 pour les autres. Bien sûr, entre temps des verres d’Ogeu glacée.
- enfin, pour les uns et les autres du Brie de Meaux avec un Loupiac 1985. La couleur, un jaune paille traversé de reflets de miel, impose le silence. Chacun d’entre nous garde le plus longtemps possible la chaleur du vin entre ses joues rebondies. Mais tout à une fin…


Pour accompagner ce moment d’inter – fêtes, nous avons décidé d’un commun accord d’écouter encore une fois le concert de Lausanne.

- Astor Piazzolla, The Lausanne Concert, 1989 Radio Suisse Romande (concert enregistré au Moulin à Danses, à Lausanne, le 4 novembre 1989), 1993 Editions Milan Music.
- A. Piazzolla, bandonéon solo
- D. Binelli, bandonéon
- G. Gandini, piano
- H. Malvicino, guitare
- A. Ridolfi, contrebasse
- C. Nozzi, violoncelle
- G. Pellaert, illustration


- un petit Rozan d’Oloron avec quelque tasses d’Arabica du Costa-Rica…

- Ite missa est...

lundi, décembre 26, 2005

lundi 26 décembre

Il y a, à Pau, sur le site de l’hypermarché Leclerc, un espace culturel, le Parvis 3, que j’apprécie et où il m’arrive d’aller assez souvent. J’y pars en quête de cd d’accordéons, mais sans objectif précis et bien défini. Pour les commandes ou pour les achats prévus, j’ai d’autres fournisseurs. Je parcours donc successivement quatre rayons de cet espace culturel :

- Ambiance, où l’on trouve les délicieux « jour de fiesta », « bal dans les Vosges », « amour musette », « 50 succès d’avant-guerre pour danser », « chez Pierrette », « no problemo » ou encore « succès des années 50 d’André Verchuren », et c…
- Monde, où l’on trouve Piazzolla, le Taraf de Haïdouks, et c…
- Jazz, avec Galliano, Beier, Schlick, Lubat, Amestoy, Macias et pourquoi pas Perrone ou même Gotan Project, et c…
- Classique. J’ai beaucoup de goût pour ce rayon car les cd, d’accordéon ou de bandonéon, y sont classés à des places improbables, suivant un ordre aléatoire sans rapport avec l’ordre alphabétique des instrumentistes ou des compositeurs, sans rapport non plus avec un classement par genre, chronologique ou autre… En fait, le seul principe d’ordre semble être la désinvolture des clients qui déposent les cd non retenus au petit bonheur la chance. Cette méthode réserve d’heureuses surprises. Par exemple :
- Karin Küstner,
- James Crabb et Geir Draugsvoll, Duos for classical accordions,
- Yo Yo Ma, Soul of the Tango (Tango Remembrances, YoYo Ma, cello (avril 1997), et Astor Piazzolla, bandonéon (août 1987),
- et bien d’autres...


C’est ainsi que samedi, en fin d’après-midi, j’ai rencontré un disque étrange et pénétrant d’un compositeur et d’un interprète que je ne connaissais pas.

- Sofia Gubaidulina, De Profundis, Jokinen / Zolotaryov ; David Farmer, accordion, 20 th century works for the accordion. Black Box Music 2002.


De grandes masses sonores, qui se déplacent comme de lourds nuages dans un ciel de tempête, d’orages et d’éclairs… qui se disloquent… se dispersent… se rassemblent à nouveau… Un sentiment de religion sombre et tragique. Quelque chose d’angoissant et d’étouffant. Et puis, tout à coup, pendant quelques secondes (une dizaine), à la fin de la partie IV du titre « Et Exspecto », un souffle, une respiration régulière, presque sereine… une âme un instant apaisée. L’âme de l’accordéon.

dimanche, décembre 25, 2005

dimanche 25 décembre

Dans l’esprit de beaucoup de gens, la gentillesse est une attitude certes agréable, mais associée à un caractère plutôt mièvre. C’est une erreur grossière. La gentillesse suppose tout au contraire une attention extrême aux autres et la volonté de vivre ensemble au mieux. Elle implique aussi le pouvoir d’être gentil, ce que nul ne saurait faire en étant en situation d’infériorité. C’est pourquoi la gentillesse est à proprement parler une vertu sociale majeure. C’est pourquoi aussi elle me paraît avec évidence qualifier le comportement et la personnalité de Marc Perrone. C’est pourquoi donc, en ce jour de Noël, il nous a paru naturel d’écouter une sélection de quelques uns de ces titres, sélection que nous avons faite à notre usage personnel et pour notre plaisir…

Titre 1. Voyages [Voyages]
Titre 2. Esperanza [Voyages]
Titre 3. L’échappée belle [Son éphémère passion]
Titre 4. Tarentelle de Montemarano [La Forcelle]
Titre 5. Tarentelle de carnaval [Voyages]
Titre 6. Tarentelle et saltarelle [La Forcelle]
Titre 7. Les trois larrons [La Forcelle]
Titre 8. Jeannette et valse à Jo [Velverde]
Titre 9. Germaine et soir de Paris [Velverde]
Titre 10. Valse chinoise [Paris musette 1]
Titre 11. Mirabelle [Paris musette 2]
Titre 12. Valse Dombelle [Voyages]
Titre 13. Valse d’Hellemes [Son éphémère passion]
Titre 14. Valse de Beauregard [Voyages]
Titre 15. Valse d’Ania [Son éphémère passion]
Titre 16. La marche de Victor Baton [Son éphémère passion]
Titre 17. Suite pour « Tire-au-flanc » [Jacaranda]


… et c’est vrai que ce type peut à bon droit être dit philosophe.

vendredi, décembre 23, 2005

samedi 24 décembre

« La pluie, dans la cour où je la regarde tomber, descend à des allures très diverses. Au centre c’est un fin rideau (ou réseau) discontinu, une chute implacable mais relativement lente de gouttes probablement assez légères […] A peu de distance des murs de droite et de gauche tombent avec plus de bruit des gouttes plus lourdes, individuées.
[…] Le tout vit avec intensité comme un mécanisme compliqué, aussi précis que hasardeux, comme une horlogerie dont le ressort est la pesanteur d’une masse donnée de vapeur en précipitation.
[…] Lorsque le ressort s’est détendu, certains rouages quelque temps continuent à fonctionner, de plus en plus ralentis, puis toute la machinerie s’arrête. Alors si le soleil reparaît tout s’efface bientôt, le brillant appareil s’évapore : il a plu ».
Francis Ponge, Tome premier, Le parti pris des choses, Pluie, NRF - Gallimard, 1965, pp. 35-36.


- Daniel Mille, Après la pluie, Editions Abacaba, Universal Music France, 2005.

Daniel Mille joue sur un accordéon Cavagnolo Vedette 10SK et sur un accordina fabriqué par Marcel Dreux d’après A. Borel. Stéphane Belmondo joue du bugle, du cor, de la trompette ; Rémi Vignolo et Sylvain Romano de la contrebasse ; Eric Laignel du piano et Pascal Rey de la batterie et des percussions. Il y a aussi un quatuor à cordes : Marc Aidinian, violon ; Véronique Ragu, violon ; Catherine Pacheu, alto ; Isabelle Cordier, violoncelle. Khalil Chahine a fait les arrangements et assure la direction des cordes. Thomas Dorn a fait les photos. Sans compter la régie, l’enregistrement, et c…



« L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir…
[…] A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger… »
Francis Ponge, Tome premier, Le parti pris des choses, Pluie, NRF - Gallimard, 1965, p. 48.


Il y a à Pau, place Gramont, un restaurant « Le bistrot de l’huître » où l’on peut commander pour les déguster chez soi des huîtres ouvertes, couchées sur leur lit d’algues et de glace.
- « Allo ! Bonjour ! J’aurais voulu vous commander un plateau à emporter de quatre douzaines de fines de claires pour 13h. Est-ce possible ? »
- « Bien sûr, monsieur. A quel nom ?… »
- « A mon nom. »
- « Parfait, monsieur. C’est noté. A tout à l’heure… »
- « A tout à l’heure. »

Pour préparer le repas de ce soir, il faut déjeuner léger. Nous nous contentons donc, Françoise et moi, de ces quelques huîtres avec deux ou trois gouttes de citron. Un pacherenc de Vic-Bilh sec. Un chocolat. Quelques tasses de café bien serré.

Nous dégustons nos huîtres en silence. Les titres s’enchaînent :

- 1 & 2. Après la pluie …
- 3 Juste avant…
- 4. Oblivion…
- 5. La valse des adieux
- 6. Ouro prêto…
- 7 . As rosas nao falam…
- 8 & 9. Les soirs de pleine lune..
- 10. L’ultimo giorno…

A la fin du repas, Françoise recule un peu sa chaise, se tourne vers les enceintes, ferme les yeux, hoche la tête de haut en bas, puis fait claquer sa langue et dit doucement mais distinctement : « Oui ! ». Il y a des manières plus verbeuses mais moins pertinentes de porter un double jugement esthétique.

vendredi 23 décembre

… 9h45. Noël approche. Les derniers achats ont été faits hier. La journée sera consacrée aux paquets-cadeaux, en faisant bien attention de ne pas intervertir les étiquettes des noms. Le choix des papiers, formes et couleurs, fera comme chaque année l’objet de longues discussions. Le sapin est sur son support ; il reste à le décorer de guirlandes lumineuses, de boules colorées et de poudre de neige. Il faudra aussi faire quelques dessins au pochoir sur des vitres.
Dehors, les toits, les pelouses, les branches des arbres et les portails sont givrés. Les toiles d’araignées déploient leur géométrie impeccable entre les rosiers. Les crocus émergent du sol gelé dans les espaces labourés par les becs des oiseaux. La chute des dernières feuilles dévoile les nids cachés jusqu’ici dans les fourches des charmes.

Il faut choisir avec soin le cd qui va nous accompagner dans la préparation de tous les petits noëls. D’abord, la label. Daqui, bien sûr ! Amestoy ? Macias ? Le choix est difficile, presque impossible... René Lacaille !!!

- René Lacaille, Patanpo, Daqui [les nuits atypiques de Langon], (52 :31), 1999.




Mizisi’in

- René Lacaille, accordéon, voix
- Bernard Marka, percussions, voix
- Joël Gonthier, percussions, voix
- Danyél Waro, percussions, voix
- et d’autres amis…


« Chaque fois que Danyél Waro chante quelque part en métropole, René Lacaille rapplique illico avec son accordéon, sans oublier bien sûr de mettre dans le coffre de sa voiture, une marmite de ce fameux cari dont il a le secret ».

- La pouin plis, (3 :16). « Un collage un brin moqueur de sensations, d’images et d’ambiances créoles : une jolie fille, un beau cadeau, un bon copain, on a besoin de bien peu pour être bien »
- Banm kalou banm, (6 :30). « L’esclavage d’autrefois : sur le bateau, il y avait d’un côté la mort de l’autre la mer, pas d’échappatoire. Puis le sang a caillé sur notre passé mais aujourd’hui l’esclavage se poursuit par l’exploitation, le départ forcé des jeunes et l’acculturation. Danyél Waro chante la révolte d’un peuple étouffé ».


Patanpo, finalement, c’est moins simple qu’on aurait pu le croire. Merci petit papa noël…

jeudi, décembre 22, 2005

jeudi 22 décembre

Dans son ouvrage magistral, La distinction, critique sociale du jugement, édité en 1979 par les Editions de Minuit, dans la collection « Le sens commun », Pierre Bourdieu donne, pages 140
et 141, un graphique superposant l’espace des positions sociales et l’espace des styles de vie. Les positions sociales se distribuent en fonction du volume et de la structure du capital sous ses différentes espèces (scolaire, culturel, économique, social) ; les styles de vie donnent la distribution des pratiques et des propriétés par lesquelles se manifestent les différentes conditions sociales. Ces deux espaces superposés sont orientés. Où se trouve l’accordéon ? Tout à fait en bas, à droite, dans une double nébuleuse :
- d’une part, pour les positions, celle des exploitants agricoles, petits commerçants, artisans, ouvriers spécialisés et qualifiés, et c… Aux antipodes donc des professions libérales, cadres du secteur privé, et c…
- d’autre part, pour les styles, une nébuleuse comprenant, du plus proche au plus lointain, Brigitte Bardot, Fernandel, la Renault 4, le mousseux, le pernod, la pétanque, le rugby, le football, la belote, les pommes de terre, le pain, les pâtes, le vin rouge ordinaire, le lard, les bals publics. Aux antipodes du piano, des antiquités, des concerts Colonne, du golf, du bridge, de Renoir ou de Dufy, et c…

Les pages de la boutique de la revue mensuelle Accordéons et accordéonistes semblent à première vue corroborer ce tableau de notre société d’il y a déjà une trentaine d’années. La rubrique des critiques de disques montre cependant qu’aujourd’hui la situation est plus complexe. C’est ainsi que l’on trouve dans les derniers numéros Renzo Ruggieri Group, Frédéric Schlick Quartet, Marcel Loeffler, The Cracow Klezmer Band, Teodoro Anzellotti, Richard Galliano et le New York Trio, sans compter une page consacrée à Väyrynen interprétant les variations de Goldberg, et c…

Il faudrait qu’un sociologue reprenne aujourd’hui la problématique bourdivine, comme l’a fait B. Lahire (La culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, La Découverte, 2004), dont l’ouvrage est plein de témoignages de « dissonances culturelles », de passages incessants des pratiques culturelles populaires aux pratiques légitimes et vice-versa. Le monde de l’accordéon est trop complexe pour qu’un seul positionnement suffise à le définir. Les pratiques sociales se sont diversifiées et individualisées. Mais, s’agit-il d’un monde divers et multiple ou de mondes distincts, étanches et exotiques les uns par rapport aux autres ? Dépassement des contraires ou schizophrénie ?

Le problème est évidemment compliqué par les enjeux financiers dont on aura une idée en lisant la page 65 (et la page 64 qui en donne le commentaire) d’Accordéons et accordéonistes, n° 46, octobre 2005. L’information, à quel prix ?

Exercice pratique et questions.

- Christian Gauchy joue la farandole de Jo Courtin. « Le Picard met l’ambiance dès les premières secondes de son cd (enregistré en public) avec un medley Compagnie Créole (C’est bon pour le moral, Célimène…), suivi d’un pot-pourri brésilien. La samba et ses rythmes endiablés son bien là. Il reprend La chenille et La queuleuleu… ». Accordéons et accordéonistes, n° 48, décembre 2005, page 54.

- Karin Küstner, accordéon, Les nouveaux musiciens, Harmonia Mundi, 2004. Ce disque est soutenu par ECS et par Juventus. (58 :31)
K. Küstner interprète des œuvres de Prescz, Wlassow, Franck, Frauendorf, Semjonow, Makkonen, Troilo et Piazzolla, Pihlajamaa, Bonnay.

J’écoute régulièrement Karin Küstner que j’avais découverte par hasard en explorant les marges du rayon de musique classique à la Fnac. D’écoute en écoute, ce qui m’apparaissait comme des exercices de virtuosité m’apparaît de mieux en mieux comme l’expression d’un style. En revanche, je n’ai pas acheté le cd de C. Gauchy et je n’ai pas l’intention de le faire. Disons que je ne « peux » pas.

Est-ce snob ? Est-ce l’expression de mon manque de culture musicale ? Est-ce l’expression d’une pratique culturelle archaïque ? Les mondes de l’accordéon, oui… mais pas tous. Il y a des limites ! Alors quoi ? L’habitus de Bourdieu ou les dissonances de Lahire ?

mercredi, décembre 21, 2005

mercredi 21 décembre

7h45. France Info. Les députés, en séance de nuit, ont débattu d’une loi sur le téléchargement de musiques, de films, et c… à partir d’internet.

Je n’arrive pas à m’habituer à la musique en baladeur, ni à l’écoute avec un casque sur les oreilles et a fortiori directement contre les tympans. J’ai besoin de sentir le son sortir d’enceintes colonnes et se répandre jusqu’à moi en remplissant tout le volume possible.

Je n’arrive pas non plus à séparer un cd de son support et du cartonnage qui le protège. Pour moi, l’ensemble est un objet esthétique complexe qui, pour être complet sinon parfait, doit faire plaisir à la vue, à l’ouïe et au tact. Immédiatement et indistinctement. Un cd réduit à sa seule dimension sonore, c’est comme un verre de vin réduit à sa seule dimension gustative.

C’est pourquoi les productions de Winter & Winter me paraissent toujours si admirables. D’abord, la couleur, les rayures et le grain du carton. Ensuite le lettrage, le graphisme et parfois des photographies. La dureté du cartonnage. Le poids dans la main qui soupèse le cd dans sa coquille. Ouvrir. Au verso de la couverture, ce logement incomparable qui protège le cd tout en dévoilant une partie de son illustration. Enfin le livret, toujours surprenant par sa disposition, par son texte et par ses images. Souvent en accordéon, ce livret.

Pour ce plaisir multiple, voyons… voyons… qu’est-ce qu’on va écouter aujourd’hui ?

- Teodoro Anzellotti / Domenico Scarlatti, Vivi felice ! New Edition, Winter & Winter, 2001. T. Anzellotti, accordion ; D. Scarlati, composition ; G. Baselitz, painting
- Erik Satie compositeur de musique, Teodoro Anzellotti joueur d’accordéon, [Sports et divertissements] Music Edition, Winter & Winter, 1998. Music for piano solo written by Erik Satie ; T. Anzellotti, accordion
- Guy Klucevsek and Alan Bern, Accordance, Artist Edition, Winter & Winter, 2000. G. Klucevsek, accordion Titano Piano Bayan (left channel) ; A. Bern, accordion Guerini classic, forte piano Erard 1850, melodica Hohner (right channel)
- Guy Klucevsek, The Well-Tampered Accordion, Music Edition, 2004,
- Trifon Trifonov & Stanimaka, Bulgarian Wedding Music from the last Century, Music Edition, 2005. T. Trifonov, alto saxo ; D. Dimitrov, clarinet, surna ; S. Nedelchev, trumpet, violin ; S. Grigorov, accordion ; I. Krastev, tapan ; V. Trendafilova-Gioreva, vocals. L’accordéon bulgare au pays du Saint Emilion !
- Tango Vivo ! Noches de Buenos Aires, Music Winter, 1997. « Bandonéon, voix du malheur et de l’amour… à la respiration de ton soufflet, nos corps se tordent… ». Osvaldo Montes, Luis Longhi, Alejandro Prevignano, Antonio Pisano, et c…


Voyons… voyons… avec tout ça, on n’a pas le temps de cuisiner. On va ouvrir un petit magret mi-cuit de canard fourré au foie gras. Quelques pommes vapeur et une fillette de Madiran, château Bouscassé 2000. Le voisin nous a offert une tarte aux kiwis et quelques kumquats confits. Un petit chocolat glacé avec l’Arabica du Costa-Rica. Etiquette équitable, bien sûr… On a une pensée émue pour le monde qui nous entoure.

Le tact, la vue et l’ouïe : merci monsieur Winter & Winter… Le goût et l’odeur : merci petit canard ! Dis, tu crois que c’est si loin que ça, le paradis ?

mardi, décembre 20, 2005

mardi 20 décembre

... 9h00. Il est temps d’aller chercher notre colis de Noël chez Pierre O., « salaisons, plats cuisinés, foies gras ». Pau – Les Aldudes, aller-retour : 300 kms.
Pour faire la route, un seul cd, destiné à tourner en boucle : B. Roy et sa bande, 17 rue du plaisir, Cinq planètes, 2005.
- Bruno Roy, accordéon et chant
- Patrick Lemarchand, batterie « cocktail drum »
- Alejandro Marassi, basse

Notre colis :

- 12 tranches de jambon « porc basque »
- un jésus du pays basque
- un pâté aux cèpes
- un bloc de foie gras de canard
- un pot de garbure basque
- un foie gras de canard mi-cuit
- une terrine de confit d’oignon
- six cuisses de canard confit
- trois boites de cèpes à l’huile
- trois boites de pipérade
- trois boites d’axoa aux piments doux
- deux boites de marmitako de thon
- une tomette de vache fermier « bidartea »
- six bouteilles d’Irouleguy rouge
- une bouteille de patxaran

Il faut compter environ 450 €, mais avec tout ça, Pierre O. nous offre en cadeau : une terrine de mousse de foie, un fondant basque, un pâté de porc basque et des chichons de porc basque aux piments d’Espelette…

17h00. Retour à Pau.
Récit. A la sortie de l’A64, la dame du péage a une sorte de mouvement de recul en ouvrant la vitre de sa cabine. « Eh bien, dites donc, ça souffle fort » dit-elle en entendant Roy et sa bande raconter l’édifiante histoire de marins anthropophages pris dans les glaces polaires.
Quelques heures plus tard, au retour, à l’entrée de l’A64, la dame du péage, hilare, appelle sa collègue. « Viens ! Vite ! Ecoute ça ! ». Puis se tournant vers nous : « Qu’est-ce que c’est ? C’est nouveau ? ». Nous lui montrons la pochette et comme nous sommes seuls au passage, elle prend le temps de noter la référence du cd. Faire une bonne action, c’est facile…


Notre sélection en fin de parcours :

- Le train (3 :47). Trente pingouins pas très clairs qu’avaient pas l’air de s’en faire, fumant sec, buvant dur, à la vie à la mort… Novembre – décembre 1993, Colombie, « Expreso del hielo ». Mano Negra et French Lovers…
- Alice (elle croit pas au malheur) (3 :32). Edith Piaf ?...
- La butte rouge (3 :10) de G. Montéhus. C’qu’elle en a bu du beau sang cette terre, sang d’ouvrier et sang de paysan, car les brigands qui sont cause des guerres n’en meurent jamais, on n’tue qu’les innocents… A tous ceux, en particulier ceux de 14-18, dont les noms sont gravés sur les monuments aux morts.
- Valse à toi (3 :29). Pour Elno.
- Le bal des tocards (4 :03)… au grand bal des tocards, il faut boire et reboire, il faut boire boire boire. L’accordéon bastringue !
- La banquise (4 :59). Le bateau est pris par les glaces, mais l’captaine est un briscard, y’a qu’à attendre la fin de l’hiver, dit-il en tirant son cigare, bientôt nous reprendrons la mer… sans savoir que les marins étaient cannibales.

lundi, décembre 19, 2005

lundi 19 décembre

Vagues rêveries…

Un cloître
Quelques tâches de couleurs pâles sur une trame infiniment nuancée de gris
Le vent agite la surface de l’eau apaisante
Des ondes se déploient et s’entrecroisent suivant un mouvement lent, prévisible et surprenant
La durée de la contemplation des ronds dans l’eau est incommensurable
C’est un temps qui a sa propre mesure

La mélancolie se répand comme le parfum du chèvrefeuille à la brune…


- Daniel Brel, Quatre chemins de mélancolie, les chants de la terre, mai 2003.

o D. Brel, bandonéon Alfred Arnold, 1931

o Le poème harmonique
o K. Uemura, dessus de viole
o S. Abramowicz, basse de viole
o M. Bauer, basse de viole
o I. Saint Yves, basse de viole
o V. Dumestre, théorbe et direction

o R. Davies, photographies


- Anouar Brahem, Le pas du chat noir, Ecm 2002

o Anouar Brahem, oud
o F. Couturier, piano
o J.-L. Matinier, accordéon

o A. Kertész, photographie de couverture « Jardin des Tuileries, Paris, 1928 »
o C. Egger, photographies


Bon, je mangerais bien de la tête de veau, comme on la fait dans le pays de Tulle.

dimanche, décembre 18, 2005

dimanche 18 décembre

Journée Richard Galliano.

D’abord l’équipement : de grosses chaussettes de laine, des mules fatiguées mais confortables, un jean sans âge, usé jusqu’à la corde, un sous-pull de ski et un pull de marin bleu à gros boutons blancs. Une pile de cd entassés suivant un ordre aléatoire ; une pile d’en-cas aux saveurs variées et du thé brûlant, un mélange d’origine Darjeeling.
Dans le jardin, un grand nombre d’oiseaux s’affaire autour de la vasque d’eau encore gelée en partie, picore la terre à la recherche de grains de millet et picote les boules de gras pendues aux branches sans feuilles du prunier. Leur agitation apparente est réglée comme un mécanisme d’horlogerie conçu par un ingénieur extravagant.

Parcours en zig-zag…

- Spain, Blue Rondo à la Turk
- Ballade pour Marion, Spleen et Coloriage
- Valse à Margaux, New Musette et Passatori
- Laura et Astor, Blues sur Seine et Piazzolla for ever
- Libertango, Laurita et Blow Up et Concerts
- Oblivion, New Musette et Ballet Tango
- Waltz for Nicky, Viaggio et Ruby, My Dear
- J.F., French Touch et More Than Ever (Rosario Giuliani)
- Laurita, Laurita et Face to face
- Vuelvo al Sur, New York Tango
- Tango pour Claude, Viaggio et Concerts

La nuit est tombée ; la lune est sortie de l’horizon. Il faut protéger l’olivier, car les températures sont annoncées très inférieures à zéro. Encore une journée heureuse !

samedi, décembre 17, 2005

samedi 17 décembre

… 1h45, courriel « webmaster – Yabasta ! » : sortie du DVD Gotan Project « La revancha del Tango Live ».

Gotan Project, La revancha del Tango, 2001
Nini Flores, bandonéon.

- Queremos paz (5 :15)
- Epoca (4 :27)
- Una musica brutal (4 :11)
- El capitalismo foraneo (6 :12)
- Last tango in Paris (5 :50)
- Vuelvo al sur (6 :59)

Gotan Project, Inspiracion / Espiracion, 2004

- Round About Midnight, Gotan Project meets Chet Baker. Nini Flores & Chet Baker !

... 2h45. La nuit est mauve et rouge comme un tango.

…………………..


... 10h30, lu Atlas de l’immigration en France, exclusion, intégration. Autrement 2002.

Le train, l’accordéon et les étrangers, que l’on désigne, et ce n’est pas sans conséquences, comme immigrés ou comme immigrants.
Préparer un plateau de tapas et déboucher une bonne bouteille de Rioja.

Raul Barboza, l’Anthologie, Tren expreso cd 1 (4:30) et cd 3 (Live at Montagny, 5:33)
Marc Perrone, Voyages, Locacmac (2:26)
Motion Trio, Pictures from the street, Train to Heaven (4 :23)

vendredi, décembre 16, 2005

vendredi 16 décembre

… colissimo, 10h30. Motion Trio acoustic accordions, Pictures of the street. Vive l’accordéon de Pologne ! Vive le père Ubu et ses trois enfants polonais :

- Marcin Galazyn
- Janusz Wojtarowicz
- Pawel Baranek
Plus j’écoute ce cd, plus les correspondances avec Navigators me paraissent évidentes. Surtout ne pas chercher à expliquer cette évidence. Ne pas chercher à expliquer non plus mon désir d’aller au marché de Noël grignoter quelques bretzels en buvant du vin chaud. L’Alsace est bien sur la route de la Pologne…

Sur la route de la Pologne, penser à faire un détour par la Finlande :
- Maria Kalaniemi, Ahma...

jeudi 15 décembre

Il y a quelques années, Jean-Michel C. m’avait fait connaître Enrico Rava. Va savoir pourquoi l’envie me prend aujourd’hui d’écouter à nouveau son cd « Carmen d’après Georges Bizet ». Au fur et à mesure que les morceaux s’enchaînent, je fais un rêve : « le 24 décembre à minuit, le père Noël dépose dans mon petit sabot, le même cd en trois versions… »

- R. Galliano / M. Portal & I solisti dell’orchestra della Toscana, Carmen d’après Georges Bizet
- D. Salluzi / John Ruocco & I solisti dell’orchestra della Toscana, Carmen d’après Georges Bizet
- Guy Klucevsek / Dave Douglas & I solisti dell’orchestra della Toscana, Carmen d’après Georges Bizet

mercredi 14 décembre

… 15h30. Dominique O., sur la route du ski, fait étape à Pau et me fait écouter Navigators, en particulier parce qu’il sait quel est mon intérêt pour le jeu d’Antonello Salis.
- Navigators, G. Pansanel, guitare, P. Fresu, trompette, Antonello Salis, accordéon et piano, Furio di Castri, contrebasse, Joël Allouche, batterie et bendir.

Va savoir pourquoi ça nous paraît évident d’écouter ce cd en mangeant une friture d’éperlans, une salade de fruits et un petit entre-deux-mers, et pourquoi l’on pense spontanément au texte superbe de Michel Serres : « Après des siècles de cartes simples, celles de l’inspecteur, ou de cartes violentes qui effacent la perception différentielle du patron, pour lui substituer un papier blanc semé de chiffres sporadiques, levons la carte immédiate de ceux qu’on a nommés les pratiques des lieux, levons la scénographie superficielle des mers : nuée, tigrée, chinée, zébrée, damassée ».
Michel Serres, Les cinq sens – philosophie des corps mêlés.1 - , Grasset, 1985, p. 277

mardi, décembre 13, 2005

mardi 13 décembre

… mardi 13 décembre. 0h05. Message de Daniel F. sur mon téléphone portable. Demande de précisions sur la notion esthétique de studium/punctum conçue par Roland Barthes et évoquée allusivement le dimanche 4 décembre.

Réponse en forme de conseil pratique. Pour comprendre cette notion, pour la sentir en éprouvant trois heures de bonheur, il suffit de faire l’expérience suivante : débrancher les téléphones et toute autre source de bruits parasites, régler la température à vingt degrés, prévoir un fauteuil confortable et quelques canapés en nombre suffisant, vérifier que l’on dispose d’une réserve convenable de bières et d’un éclairage efficace mais discret. Lire et écouter en même temps les livrets et les cd de la collection Paris Musette.

- Paris Musette, volume 1, La Lichère 1990, (68 :32), La Lichère – Frémeaux et Associés, 2001
- Paris Musette – Swing et Manouche, volume 2, (52 :37), La Lichère 1993, La Lichère – Frémeaux et Associés, 2001
- Paris Musette – Vent d’automne, volume 3, (51 :18), La Lichère 1993-1997, La Lichère – Frémeaux et Associés, 2001

D’une part, des informations historiques bien fondées et des histoires de première main, d’autre part, un sentiment : la nostalgie canaille, un instrument : l’accordéon (et ses complices), un rythme : le trois-temps, et enfin un mode : le mineur. Le tout, c’est ça le musette (et sa descendance d’enfants naturels)! C’est comme contempler des photographies de Doisneau et lire le commentaire qui les accompagne (sans chercher à les expliquer ou à en donner le sens).

lundi, décembre 12, 2005

lundi 12 décembre

« Le bistrot joue un rôle de reconnaissance du quartier puisqu’il se distingue d’autres établissements qui ont davantage leur place dans d’autres lieux, qu’il s’agisse de drugstores ou de brasseries ou de grands cafés. Dans un petit bistrot, tout se sait et les habitués forment une famille élargie. On y donne à manger à quelques favorisés.
Ils se permettent de chahuter, de charrier le patron s’il arbore un nouveau costume – toutes choses qu’ils ne s’autoriseraient dans un grand café et qui traduisent une conduite directe, virile ; un goût du chahut […]
Ce qu’il faut remarquer, c’est que cette familiarité s’accompagne curieusement d’une certaine retenue […]
Un tel établissement peut gagner en intimité. Il fait, à la fois, office de café, de restaurant, d’hôtel. Quelques célibataires y trouvent le logis, le couvert et des amis. Ils s’y étaient installés pour quelques jours. Ils y demeurent des années. Des rideaux ajourés protégent les clients du vacarme de l’existence et de la curiosité des étrangers […] ».
Pierre Sansot, Les gens de peu, Quadrige / Puf, 1991.


Dehors, la nuit tombe brutalement. Il fait très froid. Les bruits de la circulation sont étouffés par le brouillard. Les habitués se sont regroupés autour de la longue table. Le patron est aux fourneaux. La patronne apporte une énorme soupière. « Attention ! Chaud devant ! ». Le fils de la maison pose un cd sur la platine. Play !

Emmanuel Pariselle, La Nonchalante, Le roseau, 2005.

- Le temps des puces
- La marche nuptiale
- Les cornemuses
- La nonchalante

Quelle qualité d’attention et de silence ! L’émotion leur a coupé la parole, pas l’appétit. Certains ont les larmes aux yeux : ça résonne bien au-delà des souvenirs, ça secoue la mémoire et ça remonte à la surface comme un spasme. Quelques uns pensent à Marc Perrone.
Perrone, Pariselle… Ils sont de la même famille.

dimanche, décembre 11, 2005

dimanche 11 décembre

… dimanche 11 décembre, 11h. Sur le bois doré et strié d’une planche à découper, les deux moitiés d’un oignon. L’évidence saute aux yeux : cette structure en couches concentriques, qu’il faut enlever une à une pour déplier l’oignon et mettre à jour son organisation, en un mot pour l’expliquer afin de saisir finalement en un instant son unité et sa complexité, cette structure donc, bon dieu, mais c’est bien sûr, est analogue à celle des variations de Goldberg.

Vérifions cette intuition. On pourrait déboucher un jurançon en apéritif. D’ici une heure et quart, le gigot d’agneau sera à point et les haricots tarbais roses et moelleux comme des fesses d’angelots. « Passe Bach d’abord… ».

- Mika Väyrynen, The Goldberg Variations de Johann Sebastian Bach, (75:37), Alba Records Oy, 2003.
Mika Väyrynen joue sur accordéon Jupiter (Jupiter Bayan Ltd, Moscow, Russia)
Recorded in St. Peter’s Church, Siuntio, on 18-19 & 25-26 August 2003.


- Bon... et maintenant, qu’est-ce qu’on mange ?
- Les fêtes de fin d’année approchent, il faut se mettre un peu au régime : foie gras avec son petit jurançon, gigot – haricots avec un graves, salade mesclum pour se rafraîchir la bouche, un petit brebis fermier avec son madiran ; on finira le jurançon avec des petits beignets dorés.

samedi, décembre 10, 2005

samedi 10 décembre

Ergonomie des bretelles :

La première règle du prof restera quand même de bien apprendre à l’élève à régler ses bretelles. C’est important pour la tenue de l’instrument, l’interprétation et pour le dos du jeune.
Thierry Bouclier, Accordéon et accordéonistes, n° 47, novembre 2005, cahier détachable XVI

« Dès que je fus dans ma chambre, je pris mon instrument et le soupesai […]. Je passai les bretelles : une enclume m’écrasa la cage thoracique, l’air se raréfia, j’eus du mal à respirer […]. Damoclès avait une épée au-dessus de la tête, moi j’avais un accordéon au-dessus de la poitrine…
Extrait du livre d’Yvette Horner « Le biscuit dans la poche (roman d’une vie) », Editions du Rocher, 2005.


Accordéon homéopathique

... Appel téléphonique de François W. à 7h30. Grosse déprime. Vague à l’âme. Complaisance morbide. Il faut sortir de cette spirale sinistre.

Donc… préconisation :

Pendant sept jours, écouter trois fois par jour, au lever, avant le déjeuner (comme apéritif) et le soir, avant le coucher :

- un titre de Jean Corti, Couka, Mon Slip, 2001
- un titre de Jo Privat, Du swing au musette, ILD, 1985
- un titre d’Armand Lassagne, Le tournis, Le chant du Monde, 2003

On en reparlera dans une semaine…

vendredi, décembre 09, 2005

vendredi 9 décembre

… vendredi 9 décembre 2005, 14h. Les bourrasques de vent et de pluie ont brusquement cessé. D’énormes nuages blancs passent à grande vitesse dans le ciel fraîchement lavé. La lumière vive découpe les sommets enneigés comme un scalpel. C’est le moment de faire de la pénombre et d’entrer en sieste… Associations d’idées vagabondes…

« L’accordéon est trop souvent perçu comme un instrument à claviers, c’est vrai mais c’est incomplet et je dis souvent pour en souligner l’importance que c’est un instrument à vent. En fait, il faut maîtriser les deux : claviers et soufflet. Si on se contente d’utiliser le soufflet pour produire mécaniquement le son, la musique manque de respiration, de couleur ». Jean-Marc Fabiano, Vague à lames, Zig zag territoires, 2003.

« Pour le saxophone, le son part du ventre. Je suis persuadé qu’il en va de même pour tous les autres instruments, y compris l’accordéon ». Richard Galliano, Jazzman n° 112, avril 2005, page 14.

« Souffler, respirer à l’unisson, notre principale préoccupation ». Richard Galliano ;
« Comme une idée de chorus interprétés par des clarinettistes brésiliens qui me poussent à jouer. Sans oublier la sensation de liberté et la perception plus aigue des sons et des couleurs que permet ce duo purement acoustique ». Michel Portal.
Commentaire à propos de Blow Up in Galliano – Portal, Blow Up, Dreyfus Jazz, 1997.


Maintenant, suspendre tout esprit d’analyse. Ecouter, seulement écouter jusqu’à n’être plus qu’une sensation auditive. Tissu sonore et variations colorées. L’un et son double, forces antagonistes et complices : le duo comme forme d’art martial. Un plus un, c’est autre chose que deux…

- Tango Ballade, Round About Weill, G. Trovesi et G. Coscia
- Aires Tango, Terra Madre, L. Biondini et J. Girotto
- Bianco et Nero, More Than Ever, R. Giuliani et R. Galliano
- Bal masqué, Charms of the Night Sky, D. Douglas et G. Klucevsek
- Chorinho Pra Ele, Concerts, M. Portal et R. Galliano
- Blow Up, Blow Up, R. Galliano et M. Portal
- Chiquilin de Bachin, Coloriage, R. Galliano et G. Mirabassi

jeudi, décembre 08, 2005

jeudi 8 décembre

… Bien loin des virtuoses brillants et vides comme des baudruches, Marc Perrone ! L’accordéon sera humaniste ou ne sera pas !
Pour commencer la journée, Voyages.
- Esperanza, tertulia, tapas y toros.
- Locaccmaccam, la rencontre nécessaire d’une locomotive, d’un accordéon, d’une machine à coudre et d’une caméra. « Des trains, j’en prends souvent. La place que j’affectionne le plus se niche dans les soufflets… », Marc Perrone.
- La valse de Beauregard : Monsieur Beauregard, syndicaliste, représentant de tous ces ouvriers « à qui on a fait dépenser leur vie à la gagner », Marc Perrone.

Voyages, générique de fin :
… « A tous ceux qui sont venus s’installer en France, d’où qu’ils viennent, à tous ceux qui ont su les accueillir, à ceux qui arrivent, à ceux qui arriveront, à ceux qui les accueillent, à ceux qui sauront les accueillir.
A l’Ecole Publique et Laïque où l’on ne peut faire autrement que de voir et d’entendre l’autre et inventer ensemble une vie nouvelle », Marc Perrone.

- L’échappée belle, 2.42, Son éphémère passion, 2004.

mercredi, décembre 07, 2005

mercredi 7 décembre

… mercredi 7 décembre 2005, 12h30. Déjeuner de travail : Frédéric S., Florence M., Françoise et moi-même. En attendant qu’une table soit libre, discussion à bâtons rompus. A propos d’accordéon, Frédéric dit qu’il a plus de goût pour le bandonéon. Il a entendu, ce matin même, sur une radio, une composition de Myriam Alter… Il n’a pas retenu le titre. Comme par hasard, il se trouve qu’en ce moment nous écoutons IF maintes fois par jour.

Au menu, terrine de lièvre, salade aux noix, lotte aux trois légumes, café. Un verre de Pacherenc.

- IF, enja – 9451 2, 2002. All music composed by Myriam Alter. Dino Saluzzi, bandoneon, John Ruocco, clarinet, Kenny Werner, piano, Greg Cohen, bass, Joey Baron, drums.

“ Coming from a Judeo-Spanish family (Sephardic Jews), I was raised with all kinds of music such as Latin, Italian, Oriental, Spanish, South American and classical”. Myriam Alter

... mercredi 7 décembre 2005, 18h00. Toulouse. Médiathèque. Rayon « jazz », recherche rêveuse parmi les cd classés par ordre alphabétique. Surprise ! Gus Viseur, de Clichy à Broadway, (collection Jazz in Paris, Gitanes Jazz Production). Un casque se libère :
- Le bal du p’tit jardin, 2.09
- Jeannette, 2.04
- El Victor, 2.30
- Paso del fuego, 2.17
- Flambée montalbanaise, 2.00
Enregistrements réalisés en mai 62, réédition Universal Music du LP Barclay 82309.

mardi, décembre 06, 2005

mardi 6 décembre

… mardi 6 décembre. 10h. Pau.
- Michel Macias
- Flambée montalbanaise
- Robertinho do accordeao
- Barril de chopp
- Richard Galliano
- Historia de un amor
- Gnossienne n°1. (Ruby, my dear. Dreyfus Jazz. 2005). Durée : 5.46
- Teodoro Anzellotti
- Gnossienne n°1. (Erik Satie, compositeur de musique, Teodoro Anzellotti, joueur d'accordéon, Winter et Winter, 1998). Durée : 5.38

Question : 8 secondes de différence distinguent l'interprétation du New York Trio et celle d'Anzellotti ? Et alors ?

... mardi 6 décembre, 22h. Il pleut sans discontinuer depuis le lever du jour, il neige sur les Pyrénées, la météo ne laisse aucune place à l'optimisme, on ferme les volets, on s'emmitoufle dans des plaids écossais, on baisse les lumières, on prépare du grog... ça tourne !

L’Artcordéon à la mode d’hier et d’aujourd’hui…

Art Van Damme Quintet, Accordion à la mode, enregistré en 1961, Sony A-31524, 2000.
- Art Van Damme, accordéon Excelsior touches piano
- Charlie Calzanetta, vibraphone
- Lon Skalinder, contrebasse
- Max Mariashon, batterie
- Fred Rundquist, guitare

Frédéric Schlick, Art for Art, RDC Records 2000.
- Frédéric Schlick, accordéon Excelsior touches piano
- Armin Heitz, guitare
- Biréli Lagrène, bass « Jaco Pastorius Memory »
- André Ceccarelli, batterie
- J. “Jota” Viegas, percussions


D’échos en échos, de jeux de miroirs en jeux de miroirs, on croit voir passer Stan Getz, Toots Thielmanns, Cole Porter, Dave Brubeck et le Modern Jazz Quartet. On ne se trompe pas. Ce sont bien eux dans le rôle d’anges tutélaires et bienveillants.

lundi 5 décembre

… lundi 5 décembre, 10h30 : colissimo. Pau.
- Bossa três e Jo Basile
- The Cracow Klezmer Band

… lundi 5 décembre 21h30. Pau.
- Gus Viseur
- Flambée montalbanaise
- Jo Basile
- Voce e eu
- The Cracow Klezmer Band
- Regalim

Courriel de Pascal G. à propos d’un festival de jazz manouche où se produit le groupe « note manouche » avec Marcel Loeffler comme leader. Occasion d’écouter à nouveau Note Manouche, Djaz Records, 1999, et Source Manouche, Le chant du monde, 2005. Continuité et différences. Le même est autre ; l’autre est aussi le même.

En 7 de Source Manouche, Passion (Tony Murena et Joseph Colombo), 3.35…

Il faudra absolument compléter la petite sélection personnelle. Une valse, vingt minutes …

- Murena et son ensemble, 2.31, les valses des pionniers, 1942, in Rivière, From valse to swing, 2004
- Rivière, From valse to swing, 2.40, 2004
- Colin, Paris Musette 1, 1990, 2.13
- Azzola et Sylvestre, Valses caprices, 3.59, 2004
- Beier et Debarre, Entre amis, 2.37, 2004
- Murena, Sarane et Baro Ferré, Swing accordion, 2003, 2.35

dimanche 4 décembre

… dimanche 4 décembre, 21h30. Pau.
- Raul Barboza
- Valse à Margaux
- La foule
- Clifton Chénier
- I’m coming home
- Tony Murena
- Indifférence
- David Rivière
- Indifférence

Roland Barthes, dans La chambre claire, note sur la photographie, identifie deux sources à l’origine de son goût pour les photographies :
- un certain intérêt, associé à un affect moyen, qui tient au fait que certaines photos lui apportent en quelque sorte une information culturelle, un témoignage, une connaissance ;
- d’autre part, un élément présent dans la photo, quelque chose comme une piqûre, qui vient le frapper de plein fouet.

Il nomme cet intérêt culturel le studium ; quant au choc qui le saisit dans la rencontre avec telle ou telle photo, il le désigne par le terme de punctum. On peut supposer que la passion de l’amateur de photographies de voir des photos encore et encore, cette pulsion inextinguible chaque jour renouvelée, tient à la recherche de ces instants où studium et punctum se manifestent conjointement avec la force de l’évidence. De même pour l’amateur d’accordéon. Par exemple, ce dimanche, 21h30...

samedi 3 décembre

… samedi 3 décembre, 1h10, Pau.
- La godasse
- Salé fort
« Je pense que Michel Macias peut tout exprimer lorsque ses mains caressent les touches de son accordéon ». Raul Barboza .

vendredi 2 décembre

… vendredi 2 décembre, 21h, Bagnères de Bigorre. Michel Macias (bal concertant / concert emballant). " On danse dans sa tête ! ". A la fin du concert, Michel Macias s'étonne que son troisième disque soit déjà si bien diffusé et se désole que son premier soit devenu indisponible.
- Caï caï caï. "Qu'est-ce qu'on mange avec ça ?". Garbure, salmis de palombes, tomates farcies, pastis et crème anglaise. Un petit armagnac pour finir...
- Romska élégija. La rencontre de la rumba et de la Macédoine.

… vendredi 2 décembre, 23h30, autoroute Tarbes – Pau. A la même heure, au même endroit, le samedi 19 novembre, retour du concert d’Amestoy trio. La collègiale d'Ibos illumine la nuit sans lune.
- Occitchernia. "Qu'est-ce qu'on mange avec ça ?". Un cassoulet d'Europe centrale avec un vin du Languedoc.