lundi, décembre 31, 2007

lundi 31 décembre -

En ce dernier jour de l’année 2007, entre deux courses ou autres obligations de dernière minute, j’écoute deux disques que j’avais commandés à « Paris Jazz Corner » :

- « Hradcany », Quoi de neuf docteur, 2003
- « Reed Song », Clean Feed, 2002

J’avais souhaité écouter « Hradcany » pace que j’avais écouté, il y a un certain temps déjà, un disque d’accordéon solo de David Venitucci, "Cascade", et que cela m’avait donné envie de l’entendre à nouveau. De même, j’avais souhaité écouter « Reed Song » parce que j’avais eu l’occasion d’entendre Will Holshouser d’une part dans le cadre de la formation de David Krakauer, d’autre part dans le cadre de son trio sur « Singing to a Bee ». A partir de là, je voulais en savoir plus.

Dans le premier cd, David Venitucci joue en trio avec Serge Adam à la trompette et Philippe Botta au saxophone ou à la flûte. Dans le second, Will Holshouser joue en trio avec Ron Norton à la trompette et David Phillips à la contrebasse. Kevin Norton, à la batterie, se joint à eux pour deux morceaux. Ce trio est le même qui interprète « Singing to a Bee », cd de 2006, donc postérieur à "Reed Song".

Curieusement, alors que j’avais commandé ces deux cds pour les deux accordéonistes qui s’y produisent, dans l’un et l’autre cas, j’ai eu affaire à un trio et dans chacun de ces trios à une trompette. Une trompette très présente. Et, comme cela m’est arrivé à plusieurs reprises, je trouve ces deux albums plutôt difficiles en première écoute. Ce sentiment de difficulté est toujours l’annonce d’une ouverture et d’une appréhension plus complexe ce l’accordéon, mais évidemment cela demande un effort d’attention et de compréhension.

« Hradcany » évoque pour moi un monde turc ou en tout cas de l’est du bassin méditerranéen, même si l’un des titres est « Bucarest ». En tout cas, les arrangements à partir d’airs traditionnels me font penser à ces mélodies qui ont leur origine autour du Bosphore. L’accord accordéon / trompette / saxophone ou flûte « fonctionne » parfaitement et d’écoute en écoute j’entre de mieux en mieux dans le monde construit par le trio. « Reed Song » me fait penser au monde du jazz new-yorkais. L’ombre de Woody Allen est pour ainsi dire dans les coulisses, derrière le trio. Du musette ou de la ballade au free-jazz, ça transpire l’intelligence et la distance, donc l’humour.

A propos d’intelligence, un trait commun aux deux albums : le sentiment qu’il s’agit de deux formations où les musiciens ont réfléchi à la musique qu’ils interprètent. C’est-à-dire qu’il y a, sous-jacente à leurs interprétations, un travail réflexif approfondi qui donne parfois à leur jeu quelque chose de conceptuel. Je parlerais volontiers ici de musique réflexive. Même si l’impression n’est pas toujours fondée, il me semble qu’il y a des musiques que l’on perçoit d’emblée comme spontanées, quasi « naturelles », pour autant qu’en la matière cette expression ait un sens, d’autres que l’on perçoit comme construites à partir d’une réflexion plus ou moins théorique. « Hradcany » et « Reed Song » appartiennent pour moi plutôt à la deuxième catégorie. Si je devais situer ce que j’écoute entre deux pôles : nature et culture, corporel et conceptuel, assurément ils seraient plus proches du second. Mais évidemment, il y a matière à plaisirs dans l’un et l’autre cas. Pour illustrer cette esquisse de distinction, disons que René Lacaille serait pour moi un représentant caractéristique de la première catégorie et qu’aujourd’hui Michel Macias me semble évoluer de cette catégorie vers quelque chose de plus conceptuel, sans rien perdre de son talent. c'est ainsi que René Lacaille s'efforce toujours avec insistance de faire danser ses auditeurs, il joue pour des danseurs, alors que je note que Michel Macias, de plus en plus solo, semble de plus en plus renoncer à cette visée qui s'exprimait dans la formule "concert emballant, bal concertant".

dimanche, décembre 30, 2007

dimanche 30 décembre - angelo di pippo

… écouté aujourd’hui à plusieurs reprises le cd « Arthur Street » d’Angelo Di Pippo, que j’avais reçu par « Paris Jazz Corner » il y a quelques jours. Je dois avouer que j’avais peu d’informations sur cet accordéoniste si ce n’est une notice de quelques lignes dans le numéro de référence de « Jazzman » d’avril 2005 en partie consacré aux rapports entre l’accordéon et le jazz. Je cite : « L’un des élèves de l’accordéoniste Joe Biviano. A New York dans les années cinquante, il dirige un quartet comprenant le flûtiste Sam Most. Ayant survécu au rock grâce à ses arrangements, il retourne en studio en 1992 avec le tromboniste Jim Pugh.
A écouter : « Arthur Street », 1992, Stash / Import »

C’est donc précisément ce disque que j’ai le plaisir d’écouter. Non une réédition, mais bien un exemplaire de l’édition originale. La notice succincte, mais précise, est un peu jaunie et cela aussi est émouvant. Je trouve en effet touchant de penser que j’ai ouvert la protection de ce cd, qui est resté intact pendant quinze ans. La belle au bois dormant…

Je lis au dos de la pochette les indications suivantes : « Angelo Di Pippo, accordion ; Jay Berliner, guitar ; David Finck, bass ; Ron Zito, drums ; Jim Pugh, trombone (on tracks 1, 3 & 10 only ; Jack Jennings, percussion (on tracks 5, 7 & 10 only). On this album, Angelo Di Pippo plays a custom built Bell acoustic accordion with four and five sets of hand-made reeds a doubletone chamber”.

Parmi les dix morceaux, plusieurs me touchent d’emblée : “Arthur Street” d’A. Di Pippo, « Lover Man », un classique de Billie Holiday, « Wave » d’Antonio Carlos Jobim ou encore « Petite fleur » de Sidney Bechet ; une version tout en douceur.

Mais en écoutant cet album, je me rends compte qu’une sorte de réseau se construit dans ma tête, réseau plus ou moins informel, où figurent Jo Basile, Art Van Damme, Franck Marocco et donc Angelo Di Pippo. Un jazz décontracté où les accordéonistes, munis d’engins costauds comme des camions, semblent se déplacer sur un fil ténu comme une toile d’araignée.

vendredi, décembre 28, 2007

samedi 29 décembre - bistrots de noël

L'après-midi d'hier a été consacré à quelques courses, les unes consistant à concrétiser des crédits ouverts à l'occasion de Noël, les autres à préparer des cadeaux de nouvelle année. Difficile de s'y retrouver entre ce qui est post-Noël et ce qui est pré-1er de l'an. Mais, on y arrive, malgré la cohue dans les magasins et les embarras de la circulation. D'autant plus que la ville de Pau inaugure son centre piétonnier, ce qui occasionne maints bouchons inattendus ici et là. le temps est magnifique. Pas un seul nuage. Du boulevard des Pyrénées, on voit les montagnes et l'on pourrait croire qu'on va pouvoir les toucher de la main. Les arbres au premier plan brillent sous le soleil d'hiver comme s'ils étaient illuminés.

L'hiver est vraiment la saison géographique par excellence. Les arbres dénudés ne masquent plus l'horizon. On aperçoit le Pic du Midi de Bigorre.

Quelle que soit la direction vers où pointe le regard, il se perd vers la ligne immaculée des sommets contrastant avec les couleurs sombres du piémont. Les Pyrénées sont à la fois une masse formidable, une frontière difficile à franchir, et un paysage plein de douceur et de quiétude.
La place Clémenceau est investie par un petit marché de Noël, mais ce sont les palmiers qui attirent le regard. Petit palmier deviendra grand si les jardiniers de la ville s'y emploient. Ils ont l'habitude, car Pau est, je crois, la ville de France qui compte le plus de palmiers sur son territoire. Et la palmeraie ne cesse de s'étendre.

Autour de la place Clémenceau, les gens consomment aux terrasses des bistrots. Il est vrai que l'on est le 28 décembre et que l'heure est propice au farniente, même si l'ombre est tout de même un peu froide. Les voitures sont loin. On ne les entend pas. Le temps est comme suspendu. Une impression de vide...

Mais l'instant suivant, un flot de piétons investit les lieux. On croirait une marée avec ses flux et ses reflux. Il est 16h20.

Encore des palmiers, encore la montagne.

On prend un chocolat à la terrasse de "L'Aragon". On s'en veut presque d'avoir oublié sa crème solaire. Et puis, en repartant vers le parking, surprise ! Camille et Charlotte sont là, sur la place Clémenceau, avec Nadja et Sébastien... Eux aussi sont occupés à faire des courses. On se donne juste une petite pause pour trois tours de manège. Un manège de chevaux de bois sans âge; une mécanique poussive et une décoration sans grâce. Peu importe, il suffit que les chevaux montent et descendent juste ce qu'il faut pour faire tourner la tête.

Camille regarde l'objectif droit dans les yeux. Le monde est sans malices ; il est bienveillant.

Charlotte, à son habitude, est dans son rêve. Elle regarde là-bas, au loin. Elle est dans son monde.
... Je pense aux trois cds qui m'attendent à la maison : Venitucci, Angelo Di Pippo et Holshouser. Du jazz et encore du jazz...











samedi 29 décembre - jazz corner (2)

Le Père Noël, déguisé en facteur, n'a eu à sonner qu'une seule fois. "Paris Jazz Corner" est une boutique vraiment efficace. Commande passée mardi 25 à 22h ; colissimo remis ce vendredi
à 10h15. Du beau boulot. Je me donne toujours un peu de temps avant d'ouvrir ce genre de paquet. Il ne s'agit pas de se précipiter dessus comme sur un produit de grande distribution, car c'est bien d'un objet unique qu'il s'agit, ne serait-ce que par l'assortiment qu'il contient, assortiment que j'ai moi-même choisi, même si les éléments sont des multiples.

Verso du colissimo. Toujours impeccable. Encore un instant avant d'ouvrir, sans hâte et avec précaution.

L'intérieur du colis : trois cds avec leur fiche descriptive. J'apprécie tout particulièrement ces fiches. Elles sont succinctes mais précises et manifestent pour moi la considération de "Paris Jazz Corner" pour ses clients.

- "Hradcany". Accordéon, David Venitucci.

-"Arthur Street". Accordéon, Angelo Di Pippo.

- "Reed Song". Accordéon, Will Holshouser.
Ce jour est dédié aux dernières courses de fin d'année. Il faut donc se contenter d'une écoute en diagonale, mais c'est suffisant pour savoir qu'il y a là des gisements de plaisirs.
Entre 18h00 et 19h00, au retour des courses, je diffère encore un peu le plaisir d'écouter attentivement les trois cds, car Sylvie Jamet anime "Accordéon sans frontières". Pas question de manquer ce moment.







jeudi, décembre 27, 2007

vendredi 28 décembre -

Je n’ai guère le goût des bilans et des retours rétrospectifs vers le passé. Le passé en effet, par définition, est passé et s’il continue à exister c’est en tant qu’il est vécu au moment présent et donc en tant que tel traduit et transfiguré à l’instant où il est évoqué. Quant au futur ou, comme on dit, à l’avenir (à-venir) il est incertain et n’existe qu’en tant qu’il est imaginé, représenté, projeté, fantasmé au moment présent. C’est assez dire qu’à mon sens, il n’est de temps que présent. Ici et maintenant. Il y a quelque chose d’épicurien là-dedans.

Pourtant, au détour d’une conversation avec Françoise, à propos d’accordéon, bien sûr, l’idée nous est venue de faire un peu le point sur les concerts auxquels nous avions assisté. Mon goût pour l’accordéon remonte à quelques années. Au départ, je me le rappelle parfaitement, il y a eu cette décision d’origine sans doute inconsciente de me passionner pour l’accordéon. Précisément parce que j’avais le sentiment et l’intuition qu’il n’était pas reconnu à sa juste place dans la culture commune. Je me disais que l’accordéon, ce devait être bien autre chose que ce qu’en pensaient les gens de mon entourage amical ou professionnel auxquels j’en parlais ; et que sa pratique devait être infiniment plus différenciée que ce que décrivaient les analyses sociologiques de Pierre Bourdieu. Dans cet intérêt passionné pour l’accordéon, il y avait donc sans doute de la provocation et le désir d’aller voir par moi-même ce qu’il en était au plan esthétique et artistique. Pendant environ deux années, avec Françoise, nous avons donc commencé par chercher des disques de nature à nous constituer une sorte de fonds culturel, sans privilégier ni l’exhaustivité, ni quelque ordre que ce soit, mais plutôt en suivant nos humeurs et en nous fiant au hasard, parfois au conseil d’un copain ou d’un article d’une revue dans lequel on pouvait noter un nom d’un artiste ou d’un album. Dans un second temps, nous avons exploré systématiquement le rayon accordéon, étendu au bandonéon, de la boutique Harmonia Mundi de Tarbes et de l’espace culturel de l’hypermarché Leclerc de Pau, puis nous avons fait des recherches sur Alapage. D’abord donc, nous nous en sommes tenus aux disques.
Jusqu’à ce jour de novembre 2005, où Bruno, le responsable de la boutique Harmonia Mundi de Tarbes, nous a invités à un mini-concert improvisé entre ses rayons de disque, mini-concert qui précédait un concert du trio Amestoy à La Gespe, association culturelle tarbaise. Depuis cet événement, qui nous a inoculé le virus du concert, avec la recherche d’informations sur internet, les relations nouées avec d’autres amateurs d’accordéons et un travail de veille (assuré par Françoise) par le biais de newsletter, nous essayons de satisfaire au mieux notre passion. C’est ainsi que nous avons eu la chance d’assister à un certain nombre de concerts et qu’il nous est venu le désir, aujourd’hui, d’en faire la liste. Une manière de faire le point… sans aucun souci ni de classement, ni de palmarès. Juste pour le plaisir et d’abord celui d’écrire cette liste.

2005
- 19.11. Amestoy Trio, La Gespe, Tarbes
- 02.12. Michel Macias Quartet, Halle aux grains, Bagnères de Bigorre

2006
- 28.01. Didier Labbé Quartet, Espace Bonnefoy, Toulouse
- 10.03. Richard Galliano, New-York Trio, Festival Accordéon Summit, salle Nougaro, Toulouse
- 14.03. « Création pour trois accordéons » : Amestoy, Dulieux, Suarez, Festival Accordéon Summit, salle Nougaro, Toulouse
- 26.05. Antonio Rivas Trio / Nano, Festival de Trentels
- 27.05. FreeBidou / Richard Galliano solo, Festival de Trentels
- 21.06. Motion Trio, Parvis, Ibos (Tarbes)
- 30.06. Macias Quartet / René Lacaille, Festival de jazz d’Oloron
- 26.07. Défi d’accordéons : Amestoy, Dulieux, Suarez, invité Pascal Contet (et Polo), Toulouse d’Eté, Halle aux grains, Toulouse
- 06.08. Carte blanche à Richard Galliano, Marciac
- 06.10. Daniel Mille Trio, L’Agglo au rythme du jazz, Caveirac (Nimes)
- 07.10. Gotan Project, Zénith, Montpellier
- 16.10. Raul Barboza Trio, Ramonville
- 24.10. Galliano et Tangaria Quartet, Festival Jazzèbre, Perpignan
- 13.12. « Concert pour la marmaille », Soupetard (Toulouse)

2007
- 23.01. Richard Galliano et Tangaria Quartet, sortie de « Luz Negra », New Morning, Paris
- 02.03. Amestoy Trio, Cave Poésie, Toulouse
- 23.03. Raul Barboza Trio, « Le Méliès », Pau
- 31.03. Daniel Brel, bandonéon, Cilla Landa, piano, Manoir d’Argeles, Morlanne
- 28.04. Orquesta Tipica Imperial, « L’Ampli », Billère (Pau)
- 05.05. Daniel Brel, bandonéon, Nial Doya, guitare, « Théâtre du Monte-Charge », Pau
- 17.05. K. Küstner, Festival de Trentels
- 18.05. René Sopa et Bemsha / Motion Trio, Festival de Trentels
- 19.05. Trio PSP / René Lacaille, Festival de Trentels
- 30.06. Amestoy Trio / Michel Macias Trio, « Accordéons voyageurs », Arènes de Nogaro
- 17.07. Toucas, Festival de jazz de Souillac, grottes de Lacave
- 23.07. Richard Galliano et Tangaria Quintet, Festival de jazz, Foix
- 01.08. Ensemble Tanguisimo, Festival Toulouse d’Eté, Halle aux grains, Toulouse
- 02.08. « Swing 39 Quartet », invité Marcel Loeffler, Festival Toulouse d’Eté, Jardins Raymond VI, Toulouse
- 22.09. Accordéons Daqui : Amestoy, Lacaille, Macias, de Ezcurra, Gironde-sur-Dropt
- 26.10. Richard Galliano – Gary Burton Quartet, Le Parvis, Ibos (Tarbes)
- 05.11. Richard Galliano – Gary Burton Quartet / Richard Galliano et Tangaria, Casino Barrière, Bordeaux-Lac
- 17.11. Quatuor Toulouse Accordéons, MJF Trio, Tango Lunatico, J.-L. Noton, Le Moulin, Roques sur Garonne
- 25.11. De Ezcurra, bandonéon / Septet (Orchestre régional Bayonne – Côte basque), « Suite del Angel », Salle des fêtes de la Mairie d’Anglet
- 28.12. De Ezcurra et Roberto de Brasov. Salle des fêtes, mairie d’Anglet
- 08.12. Michel Macias, solo. Péniche « Chèvrefeuille », Ramonville.




A la lecture de cette liste, nous sommes frappés par la présence actuelle de chacun de ces moments en nous. Bien sûr, les photographies que nous avons prises peuvent servir à assurer et à fixer la mémoire, mais ce n’est pas l’essentiel ; le texte de ce blog aussi, mais ce n’est pas non plus l’essentiel. L’essentiel, c’est la présence vivante en nous de chacun d’entre eux, avec son individualité propre et ses instants intacts, comme une sorte de trame existentielle. A suivre… comme une boule de neige.

mercredi, décembre 26, 2007

jeudi 27 décembre - le jour des cadavres

Cette année, sans l'avoir prémédité, nous avons été sobres. Certes, comme d'habitude, Françoise avait fait des choses simples et délicieuses, la simplicité étant, à mon goût, le comble de la perfection. De bons produits, cuisinés selon les règles de l'art, c'est-à-dire cuits et accommodés juste ce qu'il faut. Bref, on s'est régalé. Je pense au foie gras, aux cèpes et au gigot d'agneau entre autres. Mais que dire de la poule au pot avec ses légumes ou du bouillon recuit avec des perles du Japon ? Que dire des plateaux de fromages, sinon qu'ils n'en reste pas une miette ?

Mais, la preuve de notre sobriété est là sous nos yeux en ce jour de recensement des cadavres. Un pot de cèpes faits maisons, daté de 2006 ; un pot de foie, idem ; et encore un autre, toujours fait maison, dans sa graisse magnifique comme un soleil d'automne. Il faudra trouver une bonne occasion, et vite, de leur faire un sort.

Un peu de nostalgie devant les cadavres au garde-à-vous. Un champagne Duval-Leroy, millésimé 2002, qui a bien accompagné le pain surprise en apéritif ; un Gewurztraminer pour accompagner le foie gras et un champagne Desmoulins après la fin du repas, avant un café Salvador.

Mais, bien entendu, il y avait d'autres compagnons à ces quelques bouteilles : un Tariquet plein d'énergie ; un Madiran titrant 14°, que nous avons bu jeune, mais dont quelques autres bouteilles de la même année attendront tranquillement de prendre leur tour de garde d'ici trois ou quatre ans. Et puis, un magnifique Saint Emilion de 1979. Qu'en dire ? Une sorte de pefection sur le gigot d'agneau et son accompagnement de cèpes et de pommes sautées. Une de ces bouteilles que l'on conserve vides juste pour le plaisir de mémoire et pour se rappeler quelques sensations d'un autre monde.

Ce Saint Emilion là vaut bien une image, un portrait.

Et puis, question accordéon, un petit tour sur le site de Robert Santiago, où l'on trouve des extraits de ces deux albums, "El Camaleon" et "Panamerican", qui doit sortir en janvier, et aussi - en prime - sept morceaux téléchargeables du cd "Robert Santiago & The Orchestre Typique". Ici aussi, un plaisir simple, c'est-à-dire sans effets tarabiscotés ni caricaturaux. Et ce sentiment que sa musique est l'expression immédiate d'une culture authentique et d'une passion magnifique. Je pense à un Tariquet ou à un Pacherenc...

mardi, décembre 25, 2007

mercredi 26 décembre - à propos du Père Noël

Cette année, le Père Noël a pris une triple apparence :

- d’abord, celle d’une voix déformée – la mienne – qui informe Charlotte et Camille qu’elles devront aller dans leur chambre à partir de 23h30, car le Père Noël passera juste après pour déposer les cadeaux de leurs listes sous le sapin. Tout s’est passé ensuite comme prévu. Le Père Noël claque les portes à grands fracas, on se précipite dehors, mais on ne voit que le portail ouvert. Il a disparu vers d’autres cheminées ou d’autres sapins. Puis, dans un premier temps, les deux sœurs, main dans la main, restent figées, les yeux écarquillés devant l’amoncellement de cadeaux sous le sapin qui clignote. Mais, tout de suite après, elles se précipitent sur les paquets pour déchiffrer leur nom. Ensuite, les papiers volent dans tous les coins. On connaît la suite… Tout de même, elles sont heureusement surprises que le Père Noël leur ait apporté toute la liste de leur commande. Sans rien oublier. Il a une sacrée mémoire le Père Noël !
- Ensuite, celle de Tony « Swing Jo », dont on connaît le site dédié à Jo Privat. Il m’envoie un courriel porteur de deux liens : l’un vers un site où se trouvent de véritables trésors de Piazzolla, l’autre vers des enregistrements originaux des années 43-50 de Jo Privat et un inédit de Marcel et Cédric Loeffler : « Balajo ». Je suis évidemment très touché par cette attention et par la passion du partage de Tony « Swing Jo » autant que par la qualité musicale des différents morceaux. A mon tour, je ne veux pas garder ces richesses pour moi. Voici donc les deux liens :

http://www.piazzolla.org/sounds/own.html
http://swingjo.apinc.org/phpBB217/viewtopic.php?t=1628

- Outre le plaisir de l’écoute musicale et l’émotion à entendre Piazzolla ou Jo Privat, j’avoue que je suis touché aussi par ce « cadeau » parce qu'il manifeste pour moi la possibilité d’une autre société, non point obsédée par la compétition, la rivalité, les « challenges », la rentabilité, les retours sur investissements, et autres injonctions économiques, mais soucieuse d’échanges, de gestes empreints de gentillesse ou d’attention aux autres, sous le signe de l’émotion esthétique, particulièrement si elle est suscitée par l’accordéon. Je reçois ce cadeau de Tony « Swing Jo » avec gratitude, comme l’indice que des relations autres que celles qui sont fondées sur les cours de la bourse peuvent exister. En ce sens, ces enregistrements sont vraiment un cadeau de Noël !
- Et puis, sur le sapin, j’ai trouvé une enveloppe ; dans cette enveloppe, une carte traditionnelle ; au dos, une mention manuscrite (le Père Noël a quasiment la même écriture que Françoise) m’ouvrant un crédit (sans limitation de somme) pour l’achat de disques d’accordéons. Dans la foulée, j’ai commencé à remplir mon panier « Jazz Corner » avec une pensée pleine de reconnaissance amicale pour Patrick E., qui m’a fait découvrir ce site.
- Voilà ! Un bien beau Noël !

dimanche, décembre 23, 2007

mardi 25 décembre

Dimanche après-midi, je suis allé rendre visite à ma mère, à la maison de retraite Saint Joseph, à Nay.

Nay est situé à une vingtaine de kilomètres de Pau. Plein sud. Il fait froid : 3°. Les Pyrénées se dressent comme une muraille de Chine, masse infranchissable mais non redoutable tant ses couleurs, du bleu au gris en passant par le vert des amandes, sont douces et pour ainsi dire apaisantes. Peu de voitures sur la route bien dégagée entre deux récoltes de maïs. Quand le maïs est haut, on croirait circuler dans un labyrinthe ; quand il a été coupé, ce sont de grands espaces à perte de vue jusqu’au moment où le regard butte sur la montagne contrastée : sombre jusqu’à mi-hauteur puis étincelante de neige au-delà. J’écoute les premiers morceaux de « In cerca di cibo ». Trovesi, clarinette ; Coscia, accordéon. Seul dans la voiture, je roule plutôt lentement, leur dialogue m’apparaît comme un jeu plein de subtilités, assez ironique, avec des clins d’œil dispersés savamment pour nous surprendre. Je pense à Fellini. En tout cas, c’est très italien. Peut-être Vittorio de Sica.

Lorsque j’arrive dans le foyer où se tiennent les personnes âgées - je dirais les hyper-vieux - de la maison de retraite, après avoir salué les rares pensionnaires éveillés et des aides-soignantes de permanence au rez-de-chaussée, dès que j’ouvre la porte de l’ascenseur, au premier étage, mon regard rencontre celui de ma mère, qui m’attendait. J’arrive toujours entre 14h et 14h05. C’est un rite. Je n’ose imaginer son angoisse si j’arrivais un jour à 14h06. Elle me sourit et d’un seul coup son corps se détend. Elle est bien petite dans son fauteuil roulant. Ses jambes ne sont plus capables de se déplacer. Sa main droite est déformée et comme pétrifiée par les rhumatismes. De sa main gauche, elle tient son sac, qui contient ses richesses : un billet de quelques euros, des numéros de téléphone, les dates et heures de naissance de Charlotte et de Camille, quatre mouchoirs, un miroir et une lime à ongles. Dans une pochette intérieure, il y a deux aiguilles à coudre avec du fil noir. Suivant un rituel bien établi, je débloque les roues de son fauteuil et nous partons vers un monte-charge qui nous conduira au deuxième étage où se trouve sa chambre. Le chemin est long et malaisé car les bâtiments sont en réfection. L’ascenseur que j’ai emprunté à mon arrivée est trop exigu pour son fauteuil roulant. Le parcours est comme semé d’embuches : portes à franchir, autres fauteuils à déplacer pour passer, chariots de service, etc…

Arrivé dans sa chambre, un autre rituel s’impose : je change l’eau de la carafe et je lave son verre. Je mets le calendrier à jour. Je lis avec elle les notices de quelques médicaments dont elle me dit qu’ils ne sont pas utilisés. J’écarte un peu les rideaux de la vitre. Je jette un coup d’œil sur la place du marché. J’ouvre le tiroir de sa table. On vérifie que la boite de bas, qu’elle ne met plus, n’a pas bougé de place. On compte les trois mouchoirs qui se trouvent dans ce tiroir et l’on examine s’ils sont propres. Je nettoie le miroir qui se trouve sous les mouchoirs du tiroir. Ce miroir a deux faces, dont une grossissante. Elle se regarde attentivement dans ce miroir. Parfois, il lui révèle maintes rougeurs et autres altérations de sa peau, en particulier à la base du nez ou à la commissure des lèvres. Parfois, après un moment d’attention intense, elle baisse sa main et, comme trop lasse, elle me demande de remettre le miroir en place. Ensuite, j’humecte un coton avec une lotion démaquillante et je nettoie son visage. Je suis la racine de ses cheveux et je sens bien que la fraicheur de la lotion l’apaise et la détend. Je m’occupe ensuite de ses joues, de ses oreilles, de son nez, de son menton et de son cou. Elle a peu de rides, mais le bleu de ses veines à fleur de peau me fascine : ce qui lui reste de vie palpite ici. Une fragilité obstinée. Je n’arrive jamais à la coiffer comme elle le souhaiterait, mais comment lui dire que ses cheveux ne tiennent pas les plis que le peigne voudrait leur donner. Ensuite, je l’installe à l’entrée de son cabinet de toilette où le fauteuil ne peut entrer et je fais un peu de ménage. Je peaufine ce qui a été fait un peu rapidement. Je remets ses serviettes et ses gants de toilette en place. Parfois, elle me demande de passer sur son nez un pinceau imprégné de poudre pour éviter que sa peau ne brille. Elle se regarde encore dans son miroir et, comme elle guette mon jugement, je lui dis qu’elle est vraiment impeccable. Après un temps d'hésitation, elle me demande de nettoyer son appareil dentaire. Elle sent que cette opération ne me plait pas. Et en effet sa bouche sans dents est pour moi une image de la mort. Elle ne sait pas cela, bien sûr, mais elle en a l'intuition, je crois. On examine ensuite son armoire. Les robes d’abord. Je les lui présente une à une successivement en vérifiant qu’elles n’ont pas de taches et que tous les boutons sont solidement accrochés. On change l’ordre des robes sur les cintres à plusieurs reprises. Par exemple, cette fois, elle a hésité sur le choix d’une robe pour le 1er de l’an. On a fait et défait cinq ou six classements. De toute façon, tout cela est peine inutile, selon ma mère, car le personnel aura tôt fait de tout mettre sens dessus-dessous. Puis on compte ses mouchoirs, ses culottes, ses soutiens-gorges, ses combinaisons, ses bas de contention et ses gilets. On les compte, cela signifie qu’on en mesure le nombre, mais surtout qu’on déplie et replie scrupuleusement chacun de ces sous-vêtements pour en vérifier le bon état.

Entre deux moments de ce rituel complexe et immuable, je m’assois face à ma mère et je lui raconte deux ou trois choses de notre vie. J’essaie de ne pas lui donner de regrets tout en lui décrivant le mieux possible la vie de la maison que « les petits » viennent d’investir pour les fêtes. Exercice délicat, plein de contradictions. J’avance à pas comptés comme un funambule maladroit et incertain.

Et puis arrive l’heure de redescendre au premier étage où le goûter est servi entre 16h et 16h15. Sortir de la chambre. C’est cela qui est difficile. Ensuite, le long couloir sombre que j’éclaire de loin en loin en appuyant sur un interrupteur lumineux est un chemin silencieux, où chacun de nous deux, ma mère et moi, sait bien que chaque pas en avant nous rapproche de l’inévitable séparation. Juste après une certaine inflexion du couloir, ma mère se redresse et je sais que je dois m’arrêter devant la glace d’une armoire qui semble posée là de toute éternité. Ma mère s’examine, me demande de rectifier un pli ou deux de sa robe, puis penchant la tête sur son épaule gauche elle attend que je pousse son fauteuil en avant. Au foyer, je l’aide à boire son verre de café au lait ; je l’aide aussi à manger le biscuit dont les miettes qui tombent sur sa robe la désespèrent. Je l’embrasse et je vais jusqu’à l’ascenseur sans me retourner. A la vérité, je crois que je ne me sens pas capable de croiser avec elle un regard d’adieu.

Pour m’accompagner pendant le chemin du retour vers Pau, j’écoute la seconde moitié des morceaux de « In cerca di cibo ». Le chant de la clarinette et de l’accordéon est déchirant. A l’horizon de mon imaginaire, c’est un monde à la Charlie Chaplin qui s’agite. Cette musique, que j’avais entendue tout à l'heure quasi primesautière, m’apparaît maintenant tragique. Tragique sans effets grandiloquents ; tragique et cependant pudique et mesurée. Ce n'est pas de l'opéra. C'est beaucoup plus profond.

En arrivant devant la maison, je reste quelques instants comme sidéré par la profondeur de ce que je viens d’entendre. Par profondeur, j’entends cette impression d’avoir affaire à quelque chose qui résonne en moi au plus profond de moi. Qui résonne immédiatement sans avoir besoin de mots ni de discours pour exister. En cela on peut dire, à juste titre je pense, que cet album est beau.

jeudi, décembre 20, 2007

lundi 24 décembre - un dia de mi vida

J'ai dit, le 18 décembre, comment quelques jours auparavant nous avions découvert l'existence d'un bandonéoniste uruguayen, Luis di Matteo, en faisant l'acquisition de l'un de ses disques dans une boutique de cds à prix réduit. Ce disque ? "Luis di Matteo & Uljanowsk Chamber Orchestra, Del Nuevo Ciclo", Jaro 1991, enregistrement en septembre 1990 à Uljanowsk, Union soviétique.





Un bandonéon accompagné d'un orchestre de chambre soviétique de trente membres. Etrange. Avec une sorte de force obsessionnelle. Surprenant au point que nous avons voulu écouter d'autres morceaux interprétés par ce Luis Matteo dont nous ignorions tout. L'exploration sur internet est pleine d'enseignements. Il semble bien que sa carrière ait d'abord son ancrage en Allemagne. Peu de sites en français le mentionnent. Après quelques tâtonnements, et parmi d'autres choix possibles, j'ai donc téléchargé par Virgin l'un de ses derniers disques, "Un dia de mi vida".





A la différence de "Del Nuevo Ciclo", il s'agit d'un bandonéon solo, à l'exception du dernier titre, "Quinteto para cuerdes n°2", qui sonne d'ailleurs comme une pièce rapportée (l'enregistrement est fait en public). Le titre semble assez significatif de l'oeuvre de Luis di Matteo, qui ne joue, sur l'un et l'autre cd, que ses propres compositions. On a affaire en effet à une oeuvre marquée par la subjectivité, par les références ou les souvenirs personnels, et qui se développe, si je puis dire, dans un registre romantique. On retrouve dans "Un dia de mi vida" cette sorte de force obsessionnelle que je signalais à propos du premier cd. On s'attend à ce que les thèmes soient développés, mais ils sont esquissés, repris, déclinés de maintes manières, puis repris et à nouveau etc...





Cette "journée" m'intrigue. Tout me porte à croire que j'aurai d'ici peu très envie de télécharger un autre des disques de Luis di Matteo. J'en ai l'intuition.

dimanche 23 décembre - sur les quais

... écouté "Sur les quais" de Daniel Mille. En fait, je me rends compte en reprenant ses cds, que je l'ai découvert avec "Entre chien et loup", puis mieux connu avec "Après la pluie" avant d'écouter ses autres cds. En ce sens, mon parcours a pour ainsi dire remonté le fil du temps de ses créations :





- "Sur les quais", Saravah, 1993


- "Les heures tranquilles", Saravah, 1995


- "Le funambule", Saravah, 1999


- "Entre chien et loup", Abaca, Universal, 2001


- "Après la pluie", Abaca, Universal, 2005





Ce qui me frappe, en écoutant quelques morceaux de ces albums dans l'ordre chronologique, c'est leur formidable unité : comme un cours d'eau qui se déploie obstinément et qui progresse sans jamais rien perdre de sa nature initiale, des qualités de sa source. D'album en album, on retrouve cette sorte de langueur qui est comme le caractère de la musique de Daniel Mille. Une énergie tranquille propre au jazz brésilien. D'album en album, de morceau en morceau, on retrouve des formations à géométries variables avec des complices au long cours et d'autres plus occasionnels. Mais aussi un mélange de compositions originales et d'oeuvres d'autres auteurs.





Et puis ici ou là, quelque chose qu'on n'oubliera plus : rencontres et dialogues avec Goyone ou Garay ou Maillard ou Belmondo ou d'autres, mais comment tous les citer.





Tout se passe comme si d'étape en étape, solitaire ou avec des compagnons, Daniel Mille explorait un monde qui lui est propre, qu'il découvre en le composant. En tauromachie, il y a des toreros au registre "large", d'autres au registre "étroit". Les premiers s'adaptent à toutes les situations aussi diverses et multiples soient-elles ; les seconds obligent tous les toros à entrer dans leur jeu : peu de passes, mais superbes et superbement exécutées. Dans ce cadre imaginaire, Mille est de ces musiciens qui jouent sur un registre étroit en ce sens qu'il imprime à tout ce qu'il joue sa marque, son style, son caractère. Chacun des morceaux qu'il interprète porte in fine sa signature.



Rectificatif : depuis que j'ai donné, hier je crois, l'adresse du site de Robert Santiago, celle-ci a changé. C'est l'adresse ci-dessous qui fonctionne.

http://robertsantiago.free.fr/



Je profite de l'occasion de ce rectificatif pour dire encore une fois à quel point ce site me parait remarquable, tant par ses qualités ergonomiques que documentaires, le tout animé par une culture et une passion du partage qui suscitent l'enthousiasme. Je n'avais jamais lu jusqu'ici une telle présentation de chaque morceau de son répertoire par un artiste. C'est une marque de considération exceptionnelle pour ceux qui l'écoutent.

samedi 22 décembre - sequentesque

De cette semaine, je garde aussi quelques autres images, outre celles que j’ai évoquées à propos d’Hossegor, de Bayonne et de la réhabilitation du mur d’H.L.M. palois dégradé par un incendie il y a quelques mois.

Et ces images sont musicales.

- d’abord, j’ai écouté, entre autres choses, « Sur les quais » de Daniel Mille et « Un dia de mi vida » de Luis di Matteo. Je connaissais Daniel Mille par des disques antérieurs ou postérieurs à celui-ci. C’était un maillon manquant. Mais justement, je voudrais le replacer dans la continuité de l’œuvre de Daniel Mille. Je ne connaissais pas Luis di Matteo. J’ai dit dans quelles circonstances, Françoise et moi, nous l’avions découvert. « Un dia de mi vida » nous séduit. On y sent un style très personnel. Il faut l’écouter encore pour mieux le caractériser.
- ensuite, comme je n’arrivais pas à me procurer « Figuri Express » de Roberto de Brasov par son distributeur, je l’ai contacté pour savoir comment lui commander directement son dernier album. De l’étranger, il m’a répondu par retour de courriel qu’il se proposait de me l’envoyer dans les meilleurs délais. Comme il ne répond pas à ma demande concernant le prix à payer, je crois qu’on s’achemine vers un échange, une sorte de troc, « album contre Jurançon ». Le Jurançon, roi des vins, vins des rois, comme disent les publicités par allusion à Henri IV et à son goût pour ce nectar. Et c’est vrai que c’est un vin fameux ! Dans la foulée, j’ai consulté le site de Roberto de Brasov. Il vaut le détour pour les informations qu’on y trouve, mais aussi pour sa biographie, pleine d’humour et très explicative quant à la musique qu’il veut faire. Musicien des Balkans, certes, mais prioritairement musicien du monde, comme on dit citoyen du monde. Son site : http://robertodebrasov.com/
- enfin, j’ai pris le temps de lire attentivement la dernière livraison de la revue « Accordéon & accordéonistes », n° 70, décembre 2007. Très intéressant. En particulier, un article de Françoise Jallot – toujours excellente – sur Robert Santiago. Du coup, je suis allé faire un tour sur son site : http://www.robertsantiago.com/. Je dois dire que j’ai trouvé ce site excellent avec, entre autres rubriques remarquables, une fiche pour chaque morceau de ces deux derniers albums, l’un déjà sorti, l’autre annoncé pour fin janvier 2008. Cela vaut vraiment la peine d’aller le consulter.

En ce qui concerne « Accordéon & accordéonistes », que j’avais parcouru sans m’y attarder, plusieurs articles sont vraiment dignes d’intérêt :

- « Tête d’affiche » : Robert Santiago, le son chaud (en couverture) ; Robert Santiago, Touche-au-rêve (sommaire). Très bon article. Bien documenté, agréable à lire et surtout donnant envie d’écouter cet accordéoniste. Pages 32 à 36.
- Les prix Gus Viseur 2007. Pour l’information. Succinct, mais complet et précis.
- « Nous y étions ». Compte-rendu de la onzième édition du festival « Roubaix à l’accordéon ». Texte de Françoise Jallot (assurance qualité) et photos de Bill Akwa Bétotè. Belle photographie du trio de Daniel Mille. Idem pour le texte associé à ce cliché.
- En rubrique « Pédagogie », Jacques Mornet nous propose un chemin de découverte des compositeurs français assorti d’un répertoire. Clair, précis et toujours gorgé d’enthousiasme communicatif. Quant à William Sabatier, il continue sa présentation indispensable du monde du tango. Cette semaine, « Nonino », musique de Piazzolla, variations de Leopoldo Federico.
- En « Entretien », je retiens « Amachao », que je découvre. Encore Françoise Jallot. Je me propose d’explorer un peu les sites internet qui leur sont consacrés, car le contenu de l’article m’a mis l’eau à la bouche. A première vue, ils n'ont pas de site propre.
- … sans doute d’autres choses encore à butiner. Par exemple, Sonia Rekis. Mais, pour cette semaine, je m’en tiens là.

samedi 22 décembre - et cetera

De cette semaine passée, je garde quelques images fortes que je qualifierais volontiers d'images géomètriques ou euclidiennes. Un monde de verticales et d'horizontales. Peu de couleurs. Et justement, par contraste, je me rappelle ces deux pots jaune d'or déposés là par les peintres parmi les morceaux de leur échafaudage démonté.




Devant cet amas, dont on sent bien qu'il manifeste un principe d'ordre, même si celui-ci n'est pas d'abord esthétique, je pense aux "accumulations" d'Arman. Ces oeuvres remontent à un grand nombre d'années. L'artiste avait pressenti intuitivement que l'accumulation serait le maître mot de notre société. Sans doute est-ce grâce à lui que mon attention me porte à voir et, dois-je le dire, à admirer chaque jour ces oeuvres d'art brut en circulant dans les rues de Pau et d'ailleurs.





En fait, le monde est plein d'oeuvres conceptuelles éphémères déposées là par des artistes qui ne pensent pas à les signer. Et pourtant, c'est au moins aussi beau et en tout cas aussi intéressant que des tags. En plus, c'est en plein air et même livré aux intempéries qui y dépose sa patine de chantier en chantier.






Hossegor. Horizontale de la plage à perte de vue. Chaque jour de l'année, inlassablement, une sorte d'énorme mille-pattes mécanique déplace le sable puis l'aplanit pour que les estivants croient se bronzer dans un lieu naturel. Tu parles... La nature, c'est d'abord du travail.





Pendant que le mille-pattes s'affaire pour combler les trous et les ravinements provoqués par les vagues ou par le vent, énergie indéfiniment renouvelable, d'autres creusent, coulent du béton et préparent des fondations pour une promenade en bord de mer, pour des douches ou pour des toilettes, ou pour un point d'observation destiné aux maîtres-nageurs surveillant les insouciants chahutés dans les baïnes.





Le port de Capbreton est vide. Un monde de mats verticaux, comme des arbres vidés de leur sève. Que font tous ces propriétaires absents ? Du ski ?









Enfin, une photographie des maisons du Petit Bayonne me reste en tête comme un cliché surexposé ou comme l'image d'un rêve. Immeubles verticaux, étroits et serrés les uns contre les autres comme des maisons de poupées. Je comprends l'attachement des habitants de Bayonne à leur cité...










mercredi, décembre 19, 2007

vendredi 21 décembre - with an essay by umberto eco

- « In cerca di cibo ». Gianluigi Trovesi, piccolo, clarinette alto et basse ; Gianni Coscia, accordéon. Enregistré en février 1999 à Zürich. 2000 ECM.

J’ai toujours trouvé particulièrement heureux le dialogue entre l’accordéon et la clarinette. Il y a entre ces deux instruments je ne sais quel accord nostalgique, qui me touche, en dépit de la disparité de leurs apparences. Cet album vient me conforter dans ce goût. Il y a entre les deux interprètes une attention pleine de bienveillance déjà perceptible dans « Round about Weill », une forme de complicité que l’on retrouverait entre Galliano et Portal ou entre Galliano et Mirabassi, par exemple.

Et puis, il y a un texte, un essai, d’Umberto Eco. Je le cite :

« Comme toute expérimentation, le travail de Coscia et Trovesi est difficile à définir, et il suffit d’écouter ce disque qui joue entre hommage à des grands maîtres – quelle que soit la sphère de l’univers musical qu’on leur assigne – tels que Carpi ou Villoldo, et inventions originales des deux interprètes, en passant par la recherche de timbres anciens et les remémorations classiques.

Nous avons là une nouvelle transversalité où s’annulent les distinctions de genre, avec une intention – elle, oui, vraiment nouvelle – portée au folklore italien … mais de telle façon qu’ici aussi, à partir de la rencontre de traditions apparemment inconciliables, se dessinent les fantômes d’ethnies inexistantes.

Et pour commencer, ils annulent même la distinction entre musique suivant une partition et musique improvisant sur un thème. […]

[…] je dirais…que, avec un trait jugé typique du postmoderne, ils mettent en scène un double-coding. On peut apprécier l’exécution à un niveau « élevé », en saisissant les renvois intertextuels, mais aussi à un niveau « bas », en tant que musique tout court, sans être dérangé par le renvoi érudit et malicieux […]

[…] Voilà donc une manière de rendre populaire la musique cultivée et cultivée la musique populaire […] ».

En quelques phrases, l’essentiel est dit et signifié. J’ai pris beaucoup de plaisir à écouter Trovesi et Coscia à la lumière de ce texte qui m’a éclairé sur leur intention, sur ce vers quoi ils tendent. Rien de pédant, rien de professoral, au mauvais sens du terme, aucun étalage de savoir savant, simplement la mise en évidence de ce qui donne sens aux interprétations. Cette mise en évidence résultant finalement de la mise en confrontation et en réseau d’un certain nombre d’éléments : tradition et invention, transversalité et dépassement des distinctions académiques, double lecture, musique populaire et musique cultivée. Cette capacité de mettre l'oeuvre en réseau, capacité dont fait preuve ici Umberto Eco, pour moi, au sens propre du terme, c'est cela la culture. Une manière de savoir faire des liens, non un savoir d'érudit empilant connaissance sur connaissance.

Muni de cette grille de lecture, que je viens de relire pour y trouver des significations nouvelles, je peux m’engager dans une autre écoute, certain que je vais maintenant y découvrir des signes, et donc des plaisirs, que je n’avais jusqu’ici que confusément perçus, voire qui m’étaient restés étrangers.

Je me dis que le cd pourrait avoir encore un bel avenir s’il prenait forme, comme cet album, d’objet culturel et pas seulement d’objet de consommation immédiate.

jeudi 20 décembre - trikitixa


... écouté depuis ce matin l'album d'accordéon basque acheté à Bayonne.
- "Korrontzi", 2006, Nubenegra.
Comment qualifier et décrire cette musique ? Disons qu'elle est reconnaissable entre mille, tant ses racines sont profondes, et qu'en même temps on la sent ouverte à toutes les influences. Les basques sont terriens et marins, attachés à leur origine et toujours en partance pour de nouveaux horizons : contrebandiers, bergers en Amérique du Sud, pelotaris au Texas ou au Mexique aujourd'hui. Ils ont une culture si forte qu'ils peuvent se permettre de l'affirmer sans complexes tout en la faisant évoluer tant leur attention aux mouvements du monde est vigilante.
Mais, j'y reviens, comment caractériser cette musique que je n'hésite pas à qualifier d'accordéon basque ? Plutôt que d'en tenter une description très approximative, il me semble qu'un petit exercice vocal en donnera une idée assez juste. Il s'agit tout simplement de dire à haute et forte voix, en articulant le plus clairement possible, les noms des musiciens et de leurs instruments :
- Agus Barandiaran, trikitixa (accordéon diatonique) eta ahotsa
- Mikel Romero, mandolina, gitarra akustikoa eta koroak
- Ander Garcia, baxu elektrikoa eta koroak
- Iker Lope de Bergara, alboka, caramillo, xirula, txistu, whistles, boha eta koroak
- Pedro Martinez, bateria, kajoia eta perkusioak
Une précision : "x" se prononce "ch". Et un conseil : avant de se lancer dans cet exercice de prononciation, regarder attentivement les deux photographies des rives du Petit Bayonne. Les regarder à nouveau après l'exercice. Recommencer trois fois. on commence à avoir une petite idée de la musique de "Korrontzi".
Bien sûr, c'est une musique de plein air... Une aire de terre battue devant un fronton de pelote basque, une scène avec en fond de décor les montagnes bleutées et tout au fond l'océan qui fabrique inlassablement des vagues pour les surfeurs. Si l'on voulait jouer de l'analogie, on pourrait dire que cet accordéon sonne acide, qu'il a la saveur des pommes dont on tire le cidre du pays. Cidre et tapas !




mardi, décembre 18, 2007

mercredi 19 décembre - notes en vrac

Tellement de choses à noter ! Pour l'instant, je me contente d'en garder traces. J'y reviendrai plus en détail au cours des jours à venir. Et d'abord, noter que, lundi, j'ai téléchargé un album de Luis di Matteo parmi ceux de ce compositeur que propose Virgin : "Un dia de mi vida". Bandonéon solo.
Lundi encore, en me rendant à l'espace culturel de l'hypermarché où j'ai deux disques en commande, je m'arrête quelques instants devant le mur du bloc H.L.M. dont je suis l'histoire depuis qu'il avait été défiguré par un feu de poubelles. Débarrassé de son échafaudage, il est beau comme un sou neuf. Mais où est passé cet échafaudage ?

Je reste un peu pensif devant le pied du mur qui n'a pas encore été restauré. J'en profite, narcissisme oblige, pour tirer mon autoportrait.

A l'espace culturel, le responsable est content de pouvoir me remettre le cd de Daniel Mille, "Sur les quais", mais désolé de m'apprendre que "Figuri Express" de Roberto de Brasov est noté "absent du colis". Un coup d'oeil sur son ordinateur. Quand il découvre que le disque fait partie de la maison "Nocturne", il a ce commentaire :"Si vous connaissez un peu cet artiste, dites lui de changer au plus vite de maison ; c'est ce qui pourra lui arriver de mieux". Je note et, dès mon retour, j'envoie un courriel à Roberto de Brasov pour essayer d'obtenir son album directement par lui.

Mardi. Aller-retour entre Pau et Hossegor. Rendez-vous avec l'architecte en fin de matinée. La villa avance... pas assez vite à mon gré, mais bon... Il fait très froid : 9°, pour les gens d'Hossegor, c'est quasi sibérien. Après déjeuner, un petit détour par la plage. Le soleil essaie de faire son trou entre les nuages. Le vent vient de la terre, de l'est, et se perd à l'horizon. Au-delà du phare de Capbreton, on aperçoit la masse sombre de la côte espagnole. Cela nous donne l'envie de rentrer par Bayonne.

Les bords de l'Adour à hauteur du Petit Bayonne sont presque déserts, mais toujours aussi attachants.

Au pied de la citadelle, il y a un magasin culturel basque, "Elkar". Nous ne manquons jamais d'y faire une petite exploration. Je crois savoir que "Elkar" a l'ambition d'être en quelque sorte l'équivalent de la Fnac et cette ambition, quant à la qualité, n'est en rien excessive. Les vendeurs y sont d'excellent conseil et, en ce qui concerne l'accordéon basque, c'est la caverne d'Ali-Baba.
Nous écoutons donc et nous achetons sans autre forme de procès un cd qui nous parait tout à fait caractéristique du style basque :
- "Korrontzi"
Comme nous nous dirigeons vers le rayon des accordéons basques pour faire un autre choix, notre regard est attiré, en passant devant le rayon du jazz, par un disque ECM :
- "In cerca di cibo", Gianlugi Trovesi & Gianni Coscia.
Difficile de résister. Et d'ailleurs pourquoi résister ? Finalement, nous repartons sans avoir bu le café que nous voulions prendre dans l'un des petits cafés des rues rectilignes, colorées et étroites de cette rive droite du Petit Bayonne. Il nous tarde de rentrer à Pau en écoutant nos deux dernières trouvailles.
En consultant mes courriels, je trouve la lettre d'information de Pzazz Promotion annonçant le premier concert de "Accordion Project" ce mercredi 19, dans le cadre de la péniche "La balle au bond", Paris 5ème. Trop tard hélas ; trop loin aussi. Je note dans cette lettre deux liens qui valent la peine d'être explorés... Au bout on trouve des extraits fort significatifs et une animation très réussie.

http://www.encoremerci.com/newsletter/pages_album/em5247.htm
http://www.encoremerci.com/newsletter/flash/flash_em5247.htm

Bien sûr, il faudra reprendre tout cela en détail, à tête reposée.
Post-scriptum : Merci, Guillaume, pour ton commentaire à propos d'Art Van Damme. Je profite de l'occasion pour te signaler que j'ai vu son album sur "Alapage" à un prix inférieur d'une dizaine d'euros à celui que j'avais payé chez "Leclerc"... Mais, il était là, comme pour m'attendre, dès lors comment résister ? Et d'ailleurs, comme je le notais ci-dessus, pourquoi résister ? Merci encore pour ton commentaire que je partage.

dimanche, décembre 16, 2007

mardi 18 décembre - disc'king

Il y a quelques jours, alors que nous faisions, Françoise et moi, quelques courses d’avant Noël à Toulouse, nous passons devant une boutique de disques à petits prix : « Disc’King », rue d’Alsace-et-Lorraine, tout près des boulevards et de la place Jeanne d’Arc. D’habitude, je n’attends pas grand-chose de l’exploration de ce type de boutique, en tout cas pas de trouvaille ni de révélation. Mais, là, comme il faisait froid et comme le vent glacial nous transperçait, nous avons décidé spontanément de faire une halte.

Sur une étagère, parmi des disques de folklores du monde, une anthologie de « fisarmonica » en trois cds. Je me méfie, ça sent la compilation de troisième zone. Je laisse. Et puis, parmi des disques non classés, Françoise déniche tout à coup un disque dont la couverture nous intrigue et nous amuse :

- « Del Nuevo Ciclo », Luis di Matteo & Uljanowsk Chamber Orchestra, Jaro, 1990.

Luis di Matteo, dont j’ignorais l’existence, joue du bandonéon. L’enregistrement a été réalisé à Uljanowsk, Union soviétique, en septembre 1990 pour le label allemand Jaro.

La rencontre d’un bandonéon uruguayen (j’ai exploré internet depuis notre achat) et d’un orchestre symphonique de l’Union soviétique de trente musiciens est une chose étonnante. Nous avons décidé d’en savoir plus sur ce musicien, qui me semble-t-il ne joue que ses compositions. J’ai commencé à explorer Youtube (une de ses œuvres jouée par un quatuor), Google (plusieurs pages de références sur sa biographie et sa discographie) et Myspace (un site répertorié). J’ai envie d’aller plus avant. Quelques extraits écoutés ici ou là m’ont donné envie d’en écouter plus. Peut-être ferai-je une commande d’ici peu…

Je ne m’attendais pas en entrant dans la boutique « Disc’King » à faire pareille découverte… Décidément, le hasard fait toujours bien les choses ! A condition de l’aider un peu, car enfin ce nom, ça ne connote pas la qualité. Encore un préjugé.

samedi, décembre 15, 2007

lundi 17 décembre - marché de noël au Capitole

Jeudi, 16h30. En sortant de l'école, au lieu de nous engager sur le faubourg Bonnefoy vers la maison, nous prenons la direction du centre ville. Les filles ne mettent pas longtemps à comprendre. "On va à Capitole ?"; "Si vous voulez !" ; "On va manger des bretzels en buvant du chocolat chez Albert ?" ; "Si vous voulez !" ; "Ouais...". A Capitole se tient le marché de Noël. Et, à l'entrée du marché il y a un magnifique manège de chevaux de bois. Les bretzels attendront un peu. Le chocolat aussi.

C'est parti. Trois tours de chevaux de bois. Le vent est glacial.


Charlotte attend le départ pour faire tourner son siège jusqu'à s'en donner le tournis.


Comme d'habitude, Camille, assise dans un traineau capitonné, regarde le monde extasiée.


Un couple vient de s'installer entre le marché et le Capitole. Violon pour elle, accordéon pour lui. Je m'approche pour les photographier. Un policier municipal s'approche en même temps que moi. Comme je m'apprête à prendre une photographie, après avoir déposé quelques pièces devant eux, le policier municipal leur demande de circuler. Ils ne sont pas sur un emplacement autorisé. Comme je manifeste ma déception et pour ainsi dire ma réprobation, le dit policier s'éloigne en leur demandant de ne pas trop s'attarder. Le violon et l'accordéon se lancent alors dans un duo de tous les diables... avant de plier bagages.


Je les remercie. Ils me remercient à leur tour. Les filles sont ravies. Mais il est temps de penser aux bretzels.


Comme prévu, chocolat italien chez Albert pour Charlotte et Camille. Je demande pour chacune un verre d'eau glacée. C'est pour elles un signe de grand luxe. Albert est un bistrot de première catégorie. Avec Françoise, nous prenons un porto rouge.


Au mur, une affiche de corrida.

Les consommateurs sont peu nombreux. La nuit commence à tomber. L'un des garçons de café, le nez collé à la vitre de la porte, regarde immobile les gens qui vont et viennent entre les cabanes du marché. Il semble rêver. J'imagine qu'en cet instant il se voit, enfant, sur l'un des chevaux de bois du manège qui tourne, qui tourne, qui tourne...













mardi, décembre 11, 2007

dimanche 16 décembre - macias 5/5

22h58


23h07



23h13



23h14



23h28


23h40




... et encore plusieurs rappels...