mardi, octobre 31, 2006

mercredi 1er novembre

Cet après-midi, par le plus grand des hasards, j’ai ouvert la télévision sur France 5 aux environs de 16h45. C’est le moment où passe l’émission « Studio 5 », destinée de manière générale à présenter, chaque jour en trois à quatre minutes, la production musicale française actuelle. Surprise ! Le clip d’aujourd’hui est consacré à Nano interprétant « Orlin’s ». Dès que la diffusion est terminée, je vais voir si ce clip est accessible sur la 5. En effet, il est là, tout chaud, prêt à repartir à la demande. Un coup d’œil supplémentaire me permet de voir qu’il y a aussi deux morceaux de Daniel Mille, qui sont disponibles. Tout ça me met de bonne humeur ; ce sont de ces petits plaisirs qui éclairent une journée par ailleurs très automnale.


- Studio 5 – Nano – « Orlin’s »
http://recherche.france5.fr/cgi-bin/redirect?TYPE=URL&PARAMS=studio%205%20nano&C=141&X=1&ARG=&AGENT=user2&TARGET=http://studio5.france5.fr/?fichesEmissions=/france5.fr/programmes/arts_culture/studio5/archives/23516629-fr.php

- Studio 5 – Daniel Mille – « Les soirs de pleine lune »

http://studio5.france5.fr/?fichesEmissions=/france5.fr/programmes/arts_culture/studio5/archives/23495471-fr.php

- Studio 5 – Daniel Mille – « Après la pluie»

http://recherche.france5.fr/cgi-bin/redirect?TYPE=URL&PARAMS=studio%205%20daniel%20mille&C=141&X=1&ARG=&AGENT=user2&TARGET=http://studio5.france5.fr/?fichesEmissions=/france5.fr/programmes/arts_culture/studio5/archives/23495399-fr.php



J’ai visionné à nouveau très attentivement la page 46 du blog de Caroline Philippe, dont j’ai noté l’excellence à plusieurs reprises ces derniers jours. Cette page est tout à fait remarquable à plusieurs points de vue. J’en retiens quelques uns sans souci d’exhaustivité :

- elle est constituée de cinq documents : deux anonymes, présentant respectivement, dans les rue de Cracovie, un accordéoniste interprétant « Libertango » et deux autres accordéonistes interprétant « la Comparsita » de Lecuona, et d’autre part les trois volets d’un documentaire sur Richard Galliano.
- la source de ces documents est également fort intéressante : les deux premiers, présentant des accordéonistes anonymes, ont une source, elle-même anonyme ; ils ont été récupérés, me semble-t-il par le canal de « Youtube » ; d’autre part, le document en trois volets sur Galliano est un reportage professionnel de J.-M. Pasquier, intitulé « Souffle de lames, le new musette de Richard Galliano » et diffusé sur FR3 – Ile de France. On apprend que ce reportage a été mis à disposition des internautes par un slovène, Dean Delgiusto. Cela donne à penser sur la manière dont l’information circule et se construit par l’intermédiaire de canaux fort hétérogènes. On voit bien ici comment la diversité se confond avec la vie de l’information… au risque de se perdre parfois dans le trop d’informations.
- le reportage sur Galliano est lui-même d’une densité extraordinaire. On y voit intervenir Nougaro, Lockwood, Portal, Laura Piazzolla, Dreyfus et bien sûr Galliano lui-même… et aucun ne parle pour ne rien dire.
- dans le troisième volet, il y a des considérations fort intéressantes sur les relations entre Piazzolla et Galliano, et sur l’influence d’Astor sur Richard. Les propos de celui-ci donnent à réfléchir sur l’analogie et sur les différences entre d’une part le nuevo tango et le tango argentin et, d’autre part, le new musette, puis le jazz, et le musette parisien. Le musette, selon Richard Galliano, est parisien, mais de manière assez superficielle, alors que le tango st consubstantiel à l’âme argentine.
- enfin, Richard Galliano, expliquant comment il avait voulu promouvoir l’accordéon à sa façon, dit des choses bien pertinentes sur un certain accordéon (qu’il n’aime pas) qui est incapable de jouer avec d’autres instruments. A contrario, Michel Portal et Galliano lui-même disent des choses bien intéressantes sur la complémentarité de l’accordéon avec le violoncelle ou la clarinette ou le violon… complémentarité que Galliano n’a de cesse de démonter en acte.

lundi, octobre 30, 2006

mardi 31 octobre

… suite à une information de Sylvie Jamet relative au duo « Le Baïkal », j’ai pris contact avec l’un de ses membres : Jacques Pellarin.
J’apprends par son courriel que ce duo ne se produit plus sur scène depuis 2003 et que ses disques ne sont donc plus distribués par les grands réseaux de distribution. En revanche, Jacques Pellarin continue son œuvre de création avec une couleur « jazz » et son site donne une bonne idée de son style. En tout cas, les extraits donnent envie d’en écouter plus. Affaire à suivre.

Le site : www.jacquespellarin.com


… d’autre part, l’exploration du blog de Caroline Philippe m’a fait connaître l’existence du site suivant : http://www.youtube.com/

On y trouve tout et le reste, et en particulier des vidéos diffusées par des accordéonistes amateurs, qui valent leur pesant d’or. On est en pleine ethnologie et ce n’est pas triste ! On y trouve aussi des perles rares, du style de celles que l’on retrouve sur ce blog dédié au Bayan. Mais surtout, ce qui en l’occurrence m’a intéressé, c’est d’avoir accès à plusieurs vidéos relatives à des prestations d’Astor Piazzolla ou à certaines de ses œuvres jouées par diverses formations. Je trouve en effet à la fois intéressant et fort émouvant de le voir jouer. Il suffit d’ouvrir une recherche par « bandonéon » et « Piazzolla » pour accéder à plusieurs documents d’importance majeure. Par exemple : « Adios Nonino – tango pour bandonéon et orchestre » (7 :46), « Verano Porteno » (6 :27), « Balada para un loco » (5 :22) ; « Balada para mi muerte », live 1972 (4 :41)… ou encore, superbe ! « Piazzolla YoYo Ma Libertango » (3 :31). Je n’avais jusqu’ici jamais eu l’occasion de voir un film montrant Piazzolla en direct. Autant dire que la consultation (à suivre) de ce site est déjà un grand plaisir, d’autant plus que j’en ignorais tout à fait l’existence.

dimanche, octobre 29, 2006

lundi 30 octobre



… retour aux disques. Temps superbe : l’été indien. Pas un souffle de vent sur Pau, pas le moindre nuage dans le ciel, 25° sous le prunier. Toutes portes et fenêtres ouvertes, nous déjeunons sur la terrasse arrière. Les feuilles des charmes tombent mollement avant de se poser sur la table ou sur le sol avec un petit craquement sec. Le passage à l’heure d’été a pour effet de distendre le temps ; c’est comme si l’on se trouvait à l’orée de l’été. Pour déjeuner, rôti de bœuf froid, rattes en pommes de terre frites, un verre de premières côtes de Blaye, un gâteau de chez Thibaud et, comme d’habitude, trois cafés.

Nous écoutons l’un des derniers disques de René Sopa, « Nuits parisiennes ». On y retrouve des échos de Baselli, d’Art Van Damme, de Galliano et même de Lassagne… Nous n’échangeons que quelques mots, car nous écoutons ces morceaux comme s’il s’agissait d’une première fois. Paradoxalement, on les reconnaît et on les découvre.

Avant d’écrire ces quelques mots, je jette un œil sur le site de René Sopa. On peut y trouver quelques bons extraits, plus de vingt-cinq, très représentatifs de son style. J’ai la surprise aussi de voir, parmi les concerts prévus en 2007, une prestation à Trentels le 18 mai, en formation quartet. Voilà une vraie bonne nouvelle !

Le site de René Sopa :

http://www.renesopa.com/ADSL/site.htm

post-scriptum : je reviens sur le blog de Caroline Philippe, auquel je faisais référence hier, pour signaler la page 46, que je considère, en tant que telle, comme un document exceptionnel, qu'il s'agisse du reportage sur Galliano, des vidéos d'amateurs ou de la rencontre entre ces deux sortes de documents. Comme l'aurait dit Roland Barthes, on y retrouve le studium et le punctum, qui caractérisent tout objet authentiquement esthétique. Il faut aller y voir et écouter...

samedi, octobre 28, 2006

dimanche 29 octobre

… dans un commentaire ajouté à la page de jeudi de ce blog, Sylvie Jamet me signale quatre pages, les pages 42 à 45, dans le blog de Caroline Philippe :

http://bayan.skyblog.com

Je voudrais ici remercier une fois de plus Sylvie pour cette information et je me permets d’y renvoyer tout lecteur de ce blog. J’ai trouvé en effet qu’en dehors et au-delà de leur intérêt informatif, musicologique et quasi ethnologique, ces pages recèlent une charge émotionnelle exceptionnelle. Ces documents, au plan visuel et sonore, ont quelque chose d’amateur, ont un grain techniquement imparfait qui leur donne toute leur valeur humaine. J’ai été très touché par ces documents et très sincèrement je remercie donc Sylvie de m’avoir indiqué leur existence et Caroline de les avoir généreusement diffusés.

samedi 28 octobre

… à propos de « Artango », une recherche complémentaire m’a permis de localiser Fabrice Ravel-Chapuis au Japon sur le site :

http://www.villa-kujoyama.or.jp/CV-Ravel-Chapuis.html

Vous avez dit « villa Kujoyama » ? Eh ! oui… avec un projet assez conceptuel, mais qui donne envie de savoir ce qu’il en adviendra.

Quant à Jacques Trupin, on le retrouve sous le titre « musique au travail » sur le site :

http://www.tec-criac.org/article.php3?id_article=128

et avec la compagnie du Chat Pitre sur le site :

http://www.theatre-enfants.com/pages/rechercher/ESSAIS2.php3?nm10=chat-pitre/balle_rouge.php&&nm6=58&&nm11=984&&I=0

ou encore sur le site :

http://www.villeneuve-le-roi.fr/web/1006.htm

où l’on apprend qu’il interviendra le 21 novembre à Villeneuve-le-Roi dans un conte musical, « La Balle Rouge », opéra visuel tout public à partir de six ans…

Tout porte à croire que leurs chemins se sont séparés… ce qui n’exclut pas des collaborations futures tant leurs compositions et interprétations de ces dernières années portaient la marque de créateurs complémentaires.

Enfin sur le site :

http://musicstore.three.co.uk/servlets/2452328105705Dispatch/10/call?htmltemplate=./main/viewTRACK.htm&itemid=2771495

on peut écouter des extraits des dix titres du disque « Un soir » et ceux-ci sont très caractéristiques du style de « Artango ». On trouvera aussi « Métropole » et bien d’autres extraits. Un site donc riche d’informations.

vendredi, octobre 27, 2006

vendredi 27 octobre

J’apprécie beaucoup le duo « Artango », Fabrice Ravel-Chapuis, piano, et Jacques Trupin, bandonéon. Je ne connais que deux de leurs disques, « Métropole", 1997, et « In Extremis », 2003. Pour ces deux disques d’ailleurs ils jouent respectivement avec un quatuor à cordes et avec un violon, une contrebasse, des percussions et du chant.

Ils jouent une musique qui s’apparente au tango, mais qui exprime surtout un style tout à fait original, marqué pour moi par une extrême tension. C’est la dimension passionnelle et brutale du tango qui est l’axe de leurs créations et interprétations.

Comme j’apprécie cette musique, j’ai donc exploré quelque peu les sites internet où figure « Artango ». J’ai relevé http://www.artango.org/ qui ne manque certes pas d’intérêt, mais qui curieusement s’arrête en 1999 avec la sortie du disque « Un soir », alors même que le cd « In Extremis » est sorti quatre ans plus tard, ce qui signifie que le duo existait toujours. De même, les concerts s’arrêtent en 2001 et la revue de presse en 2000. Malgré ces défauts, on y trouve des choses intéressantes, comme une vidéo du titre « Sur le fil », d’une durée de 3 :31. On y trouve aussi un bon reportage tiré d’un « Soir 3 » et deux morceaux d’une durée de 2 :20 : « Brumes matinales » et « Balle-perdue ». Ces éléments donnent une bonne idée de la musique d’ « Artango » et envie d’en écouter plus.

On peut trouver leur discographie sur :

www.cdmail.fr/affich_art.asp?refcdmail=CDM247534

C’est sur ce site qu’elle est la plus complète. On peut trouver aussi des disques sur le site de la Fnac, « Artango » (1er album) et « Double Jeux » (2ème album), ou sur Alapage, « Artango », « Double Jeux » et « In Extremis », qui cependant apparaît aussi comme épuisé, de même que « Métropole ». Notons au passage que « In Extremis » est assorti de cette mention : « Techno-Electro, CD Import » (sic).

Finalement, qu’en est-il de ce duo aujourd’hui ? Continue-t-il à exister et à se produire tout en ayant abandonné son site internet ? A-t-il disparu en tant que tel, ses membres continuant leurs carrières séparément ? Ont-ils posé leurs pénates en Amérique du Sud où, je crois savoir, ils avaient eu un grand succès ? Affaire à suivre… en considérant notamment l’existence du cd « In Extremis » postérieur aux dernières dates du site de référence…

jeudi, octobre 26, 2006

jeudi 26 octobre

… reçu, il y a quelques jours, un courriel de Sylvie Jamet comportant en document attaché une liste de sites d’accordéons classiques, contemporains, de musiques du monde et même de musette ou de folk metal. Ayant un peu de temps devant moi, j’ai passé une bonne partie de l’après-midi à les explorer… Tous sont en effet dignes du plus grand intérêt. Il m’a semblé cependant que pour certains, les acquérir ne serait pas très facile et je regrette évidemment que la plupart des œuvres que l’on peut ainsi approcher ne soit pas accessible par les grands réseaux de distribution, qu’il s’agisse d’espaces culturels de grandes surfaces, de la Fnac ou de sites internet, comme Alapage. D’autres fois aussi, les extraits ou les notices débouchent sur des disques épuisés. Pourtant, j'aurais bien vu le réseau Harmonia Mundi les distribuant. Il distribue des choses plus confidentielles.

Parmi les sites dont parlait Sylvie Jamet, je connaissais bien Daniel Mille, Nano, Kimmo Pohjonen… et c’est tout. J’ai donc découvert avec grand intérêt :

- Lidia Kaminska dans le registre classique et contemporain
- Le Duo Paris-Moscou (certes leur nom ne m’était pas inconnu, mais leur musique, oui) dans les registres classiques, contemporain et musette
- Le Duo Baïkal, classique et contemporain
- Itinérance, dont le site comporte deux vidéos complètes : « Libertango » et « Varshaver », et dont j’ai vérifié que leur dernier disque est référencé sur Alapage
- Korpiklaani, folk metal finlandais, dont la vidéo vaut la peine d’être regardée

Ce sont autant de chemins que j’ai très envie d’explorer, même si pour l’instant c’est plutôt le sentiment de mon incompétence qui domine… et l’impression que ces œuvres ne sont pas faciles à se procurer.

Du coup, incompétence pour incompétence, j’ai exploré à nouveau le site de Caroline Philippe : http://bayan.skyblog.com

Ce site s’améliore régulièrement et, comme celui de Sylvie Jamet, mais dans une autre perspective, c’est une mine d’informations. Le titre annonce clairement la couleur : Bayan… Encore des chemins à explorer…

Pour finir, et un peu par hasard, je tombe sur une page du numéro 55 de la revue « Accordéon & accordéonistes » consacrée à un accordéoniste russe, Viktor Romanko. Il s’agit de la page XIV du cahier détachable. Son site (allemand et anglais) : www.viktor-romanko.com

Parmi ces œuvres, j’étais très tenté par un disque de 1997, « Von Vivaldi bis Gershwin », mais il semble épuisé. A vérifier… Encore un chantier !

Dernier mot pour celui ou celle qui ne connaitrait pas encore l’encyclopédie de Sylvie Jamet… http://sylviejamet.over-blog.com. Prévoir plusieurs heures de parcours…

mercredi, octobre 25, 2006

mercredi 25 octobre - quartet Tangaria


















Ultimes images du concert donné par le Quartet Tangaria :

- Alexis Cardenas, violon, Raphaël Meijias, percussions et maracas, Philippe Aerts, contrebasse, et Richard Galliano, accordéon et accordina
- duo entre R. Galliano à l’accordina et Philippe Aerts
- solo de Richard Galliano parmi les instruments du quartet
- photographie de cet instant où la musique se termine et où les spectateurs n’ont pas encore commencé à applaudir : moment de tension, temps suspendu, une sorte de vide entre les dernières notes et la détente des applaudissements, qui signent le plaisir et le bonheur d’être-là ! Applaudissements pour se convaincre qu’on a bien eu ce bonheur rare d’écouter cette musique en direct… Applaudissements pour recommencer à respirer normalement… En cet instant, la lumière blanche qui tombe des cintres découpe les silhouettes comme un dessin à l’encre de Chine.

mercredi 25 octobre - municipale balcanica
















Dernières images de Jazzèbre

- Municipale Balcanica sur le balcon du théâtre, entre 13 h 30 et 14 h : un tuba, deux saxophones, une trompette, une clarinette, une batterie, des percussions, deux guitares, un accordéon… et un piano (sur scène)!
- Les mêmes, pendant le concert : fanfare italienne dans un théâtre à l’italienne !

mardi, octobre 24, 2006

mardi 24 octobre - autres images 23 octobre






… sur le chemin du retour, pause-déjeuner à Leucate, au « bistrot de la place ». En entrée, six huitres avec un verre de vin blanc du pays :

- une image de la façade du bistrot

- une image de sa spécificité : bar à vin, plateaux de fruits de mer


- et une image de nos assiettes d’huitres, un peu grasses, mais savoureuses avec une goutte de citron.

De retour à Toulouse, je range nos deux billets et la petite notice distribuée à l’entrée du concert en vue de les classer dès que nous serons revenus à Pau. J’avoue être attaché à ces billets, qui sont comme les catalyseurs de nos souvenirs quand on les retrouve entre deux cds.

mardi 24 octobre - autres images 22 octobre


















… quelques notes prises à la volée sur l’environnement du concert de clôture de Jazzèbre. D’un certain point de vue, strictement analytique, cet environnement n’est que le contexte de cet événement musical qui est la raison de notre voyage en Roussillon ; mais d’un autre point de vue, que je qualifierais volontiers de systémique, cet environnement a bien participé de manière essentielle à notre plaisir. C’est pourquoi j’essaie d’en garder traces.

- d’abord, l’hôtel de France, à deux pas du Castillet, comme on peut le voir sur la photo prise de la fenêtre de notre chambre ; celle-ci, justement, délicieusement rétro, avec ses appliques lumineuses et un téléphone à cadran rond : une rareté aujourd’hui. On est loin des chambres standards des hôtels formatés et normalisés. Cette entrée en matière nous met d’excellente humeur…
- à moins de cent mètres, la place Arago avec sa brasserie, « L’Arago », et son excellente entrecôte avec un vin du pays qui sait se tenir à table. Bonne préparation au concert, à moins de cinq cents mètres.
- sur la place du théâtre, lieu du concert, vers 13 h 45, nous prenons deux fois deux cafés à la terrasse de l’un des nombreux bistrots en écoutant Municipale Balcanica

mardi 24 octobre





Sans préjuger de l’inventaire de sensations et de petits bonheurs que je ferai avec un peu plus de recul, « à chaud » je retiens trois images musicales de dimanche après-midi, dernière étape du festival Jazzèbre de Perpignan :

- les dix musiciens de Municipale Balcanica jouent sur le balcon du théâtre municipal pour les gens assemblés sur la place. Ils jouent à peu de choses près de 13h30 à 14h00 (l'horloge en fait foi). Certaines personnes terminent leur pique-nique, d’autres dansent par groupes, d’autres encore regardent et écoutent en attendant le concert de Tangueria. L’atmosphère est paisible, détendue, festive…L’air est plein d’airs de fanfares…
- le quartet Tangaria a investi le petit théâtre à l’italienne, tellement intime et chaleureux. Les quatre musiciens ont une complicité très intense, qui se traduit par leurs constants échanges de regards. Rigueur et créativité, c’est, si j’ose dire, une organisation d’horlogerie suisse. L’espace rond et clos du théâtre correspond parfaitement à la prestation de Tangueria.
- concert de clôture du festival : Municipale Balcanica fait littéralement exploser cet espace. Là aussi, bien que dans un autre registre, on admire l’organisation entre rigueur et délire : un dérèglement contrôlé, à l’image du comportement du leader, l’accordéoniste-pianiste Livio Minafra. L’idée me vient que l’on pourrait parler de musique néo-populaire…

lundi, octobre 23, 2006

lundi 23 octobre

Ce lundi, nous quittons l’hôtel vers 10 h 30. Nous avons décidé de rejoindre Toulouse en faisant d’abord un petit détour par Collioure, Port-Vendres et Banyuls que nous rejoignons par la route côtière. Collioure est toujours un émerveillement ; les vignes en terrasses suscitent toujours de notre part la même admiration.

Nous déjeunons à Leucate, dont l’architecture de la place centrale nous ravit. Petit bistrot : six huitres, beignets d’aubergines, friture de petits poissons ; un verre de blanc du pays et deux cafés pour se remettre en route.

Temps superbe, circulation fluide. Nous passons notre temps à nous extasier devant la beauté des paysages et à parler accordéon.

Une chose m’intrigue. J’ai dit hier que la prestation de Tangaria était marquée du sceau de l’hyper-professionnalisme. J’ajoute que j’ai mieux apprécié leur musique qu’à Marciac. Je préfère l’environnement d’un théâtre à l’italienne que la grande machinerie du chapiteau gersois, même si la carte blanche à Galliano reste un souvenir inoubliable. Ce qui m’intrigue, c’est le fait que Richard Galliano a bien cité le nom des autres musiciens à trois reprises, mais qu'il n’a donné aucun titre et a fortiori n’a fait aucun commentaire. Les morceaux se sont enchainés sur un tempo sans failles, la mécanique : quartet, duos, solo… a fonctionné sans hésitations ni hiatus. Les deux rappels ont été exécutés avec maestria… Mais, est-ce le retard du début du concert qui en est la cause ?... j’ai trouvé la relation avec le public, très chaleureux, quelque peu distanciée. Le quartet avait-il un avion à prendre ?

Plus tard, le responsable du festival nous apprendra que Tangaria devrait sortir un disque au cours du mois de janvier. Je l’attends avec impatience.

Dès demain, je reviendrai en images sur nos sensations, impressions et autres émotions.

dimanche 22 octobre

Pour aujourd’hui, je m’en tiendrai aux faits. Je reviendrai ultérieurement, au cours de la semaine, sur les impressions et autres images visuelles ou sonores que nous rapportons de notre voyage à Perpignan.

Ce dimanche matin donc, nous quittons Toulouse vers 9 heures pour rejoindre Perpignan vers 10h45. Circulation fluide, des rafales de vent à l’arrivée. Hôtel, parking, quelques pas jusqu’au théâtre municipal, dont la place est couverte de monde, en particulier de gens occupés à pique-niquer. Nous avons deux places - orchestre face, A, 613 et 614 – pour un concert présenté ainsi : Municipale Balkanica – R. Galliano. Dimanche 22 octobre 2006, 14 h 00. Prix TTC : 20 euros. Ce concert met un point final au festival Jazzèbre.

En consultant le site internet de Jazzèbre, Françoise a noté que R. Galliano jouera avec son quartet Tangaria. Sur place, nous apprenons que Municipale Balcanica (l’orthographe a changé) est une fanfare italienne de dix membres.

De 13h30 à 13h50, la fanfare nous régale depuis le balcon du théâtre. Nous apprenons alors que le concert de Galliano débutera à 14h30 et que Municipale Balcanica assurera ensuite le dernier concert du festival.

Le concert de Tangaria commence en fait à 14h50. Prestation hyper-professionnelle, j’y reviendrai, dans un théâtre à l’italienne absolument délicieux. Fin de la première partie vers 16h20. Entracte, le temps de préparer le matériel de M. B. Reprise un peu après 17 h 00 jusque vers 19 h 00. Dix personnages qui débordent d’énergie et de créativité passant sans transition de la fanfare italienne (encore et toujours l’ombre tutélaire de Nino Rota) à la folie yiddish ou aux délires à la mode balkanique. On a beaucoup aimé. Avec comme leader, un accordéoniste qui passe de l’accordéon au piano et vice-versa en totale décontraction, mais avec beaucoup d’autorité.

Le soir, il fait chaud (21°-22°) : un demi dans un premier bistrot sur la place Arago, une pizza Parma en face, un autre demi dans un autre bistrot avant de rejoindre l’hôtel. Il est 23 h 30.

vendredi, octobre 20, 2006

samedi 21 octobre

J’ai toujours le plus grand plaisir à écouter Gianmaria Testa. J’apprécie sa poésie, sa voix et surtout les orchestrations de ses chansons, toujours complexes et surprenantes. Je l’apprécie d’autant plus que je ne comprends pas l’italien et donc que l’intérêt pour le sens de ses textes ne vient pas perturber le pur plaisir de la musique. Ce qui ne m’empêche pas ensuite de revenir au texte ou à sa traduction et d’apprécier alors le sens de ses œuvres, qui de disque en disque construisent un monde original, une vision du monde pleine de charme. Un monde impressionniste où la juxtaposition des créations fait surgir, à distance, un monde paradoxalement inattendu et familier. Une fausse simplicité qui propose comme évidence ce qui est le résultat d’une longue élaboration minutieuse.

Mais en dehors de l’écoute globale de ses chansons, j’aime aussi pratiquer une écoute ciblée sur celles où interviennent accordéon ou bandonéon. C’est un vrai plaisir alors de les écouter en focalisant mon attention sur ces instruments.

Par exemple, dans « Extra Muros », (Tôt ou Tard, 1996), Juan José Mosalini Jr intervient au bandonéon sur « Comme une Amérique » et René Michel à l’accordéon sur « Joking Lady ». La fiche signalétique précise qu’il s’agit d’un Fratelli Crosio.

Autre exemple, dans « Altre Latitudini », (Le Chant du Monde, 2003), Luciano Biondini intervient à l’accordéon sur plusieurs titres : « Le meilleur de toi » et « Le coquillage », et au mélodica sur « Tu pourras ». J’aime bien aussi qu’accordéon se dise fisarmonica en italien. Rien que pour le plaisir de prononcer ces cinq syllabes…

Des extraits de ces morceaux sont disponibles sur le site de Gianmaria Testa :

- http://www.gianmariatesta.com

Site très ergonomique et, à mon sens, très beau du point de vue graphique et, si je puis dire, pictural. En le parcourant on a le double plaisir de l’information et de l’esthétique.

jeudi, octobre 19, 2006

vendredi 20 octobre

Météo désagréable : temps gris incertain, une ébauche d’ouverture sur le bleu du ciel, une trouée sur la montagne et puis des grains minables, où la pluie à peine perceptible finit par tout mouiller. Les feuilles alourdies piquent du nez vers le sol avant de rejoindre celles, déjà tombées à terre, qui commencent à pourrir. Pas de lumière, pas d’ombre, pas de perspectives. Un temps d’automne honteux.

Pour pallier cette absence de clarté et sortir du vague à l’âme qu’elle induit, il faut écouter un accordéon un peu, beaucoup, tonique… Je parcours les rangées de mes cds d’accordéon… mais j’évite le bandonéon que j’associe plutôt à une nostalgie peu revigorante. Je n’arrive pas à me décider, ni à arrêter mon choix sur un album, même si plusieurs me font signe.

Finalement, c’est du côté des chansons que je trouve mon bonheur : un petit choix parmi quatre disques, où toute mon attention se concentre pour repérer les interventions de Jean Corti ou de Jean-Luc Amestoy. Cette écoute ciblée me permet en effet d’oublier totalement, pour un peu de temps, la grisaille de l’extérieur :

- « Têtes Raides, Chamboultou », Tôt ou Tard, Warner Music France, 1998
- « 10 ans de Têtes Raides, Ginette », Tôt ou Tard, Warner Music France, 2000
- « 100% Collègues », Label Kosmic Marseille, 1996
- « 100% Collègues », La Tawa Corida, 2000

Le temps n’est guère propice pour aller prendre un verre dans un bistrot, mais avec Corti et Amestoy, et leurs collègues, c’est l’atmosphère du bistrot qui s’est installée dans la maison.

… On dirait que ça se lève ! Je me rends compte à quel point j’apprécie le style de ces deux accordéonistes. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais la qualité de leur présence me touche immédiatement, et c’est un plaisir en soi d’identifier leurs interventions.

mercredi, octobre 18, 2006

jeudi 19 octobre

… exploré une bonne partie de l’après-midi le site de musique basque qui édite le dernier disque de Kepa Junkera, « Hiri » :

- http://www.elkarlanean.com/

Ce site me parait bien représentatif de l’activité et de la créativité musicale des basques. On y trouve en particulier un nombre important de disques d’accordéons. Je dois dire que je ne les apprécie pas tous et qu’il m’arrive de trouver parfois que les titres se ressemblent au point que je ne saisis plus de différences entre les uns et les autres, mais force est de reconnaître que tous ces disques manifestent une belle énergie et l’importance primordiale de la musique dans cette civilisation. La musique, l'accordéon en particulier... sans compter les bistrots ! Quelques morceaux peuvent être écoutés (30 secondes) et ces extraits donnent une idée assez juste de l’ensemble de la production, où, me semble-t-il, l’œuvre de Kepa Junkera a cependant une dimension exceptionnelle.

D’autre part, en consultant Alapage, j’ai noté la sortie annoncée pour le 20 novembre d’un disque de Richard Galliano sous le titre « Solo ». Sur ce site, il n’y a pas d’écoute possible des différents titres. Il n'y a même de visible que la couverture, mais pas le verso. En revanche, j’ai pu en consulter la liste et en écouter 30 secondes par WMA et MSN Music… Et là, surprise ! Les huit titres correspondent exactement à ceux du disque « Astor Piazzolla, Ballet Tango, Richard Galliano, Accordéon et Bandonéon solos », édité par Milan Music en 1992. S’agirait-il d’une réédition ? Si oui, pourquoi n’est-ce pas dit clairement sur le site Alapage ? Affaire à suivre…

mardi, octobre 17, 2006

mercredi 18 octobre

… reçu ce matin un disque que j’avais commandé par Alapage le 20 septembre après avoir lu l’excellent dossier de Françoise Jallot sur « New-York et le Jazz », paru dans la revue « Accordéon et accordéonistes », n° 56, septembre 2006 :

- « Will Holshouser Trio Singing to a Bee », Clean Feed Records, Trem Azul, 2006.

Le trio est composé d’un accordéoniste, W. Holshouser, d’un contrebassiste, David Phillips, et d’un trompettiste, Ron Horton. Il y a 9 titres. Les compositions sont de W. Holshouser, sauf un morceau traditionnel, « La Esperanza », et « Uma Bica » composé par les trois membres du trio. Le disque a été enregistré le 11 décembre 2004 au Théâtre Lethes, à Faro, au Portugal. Le label est portugais. Si les compositions sont de l’accordéoniste, il me semble, d’après mes premières écoutes, que l’instrument dominant est la trompette. C’est un disque qui s’écoute fort, sinon les nuances de l’accordéon et le travail du contrebassiste sont « écrasés ».

Je note, en reprenant l’article cité au premier paragraphe, que j’y retrouve beaucoup de mes premières réflexions :

- un jazz que je qualifierais de new-yorkais, assez distancié, froid, souvent intellectuel, voire conceptuel ; en tout cas, une musique née et inscrite dans un environnement urbain,
- une musique qui se déplace entre le free jazz et la musique contemporaine, autrement dit des formes d'improvisation, et parfois quelque chose comme de la musique classique,
- on retrouve à plusieurs reprises chez Holshouser un phrasé qui rappelle Klucevsek et je ne suis pas étonné d’apprendre que celui-là admire beaucoup celui-ci.

La feuille de présentation indique que le titre a été emprunté à une oeuvre de l'écrivain Steven Tye Culbert, Lovesong for the Giant Contessa (1997). Il y est aussi question de haiku, ce qui suggère que la musique de ce disque est très organisée suivant des structures formelles strictes. Cela fait écho à ce que j’évoquais ci-dessus sous le nom d’art conceptuel. Structures formelles… et improvisation strictement réglée. Improvisation et rigueur ne sont pas incompatibles ; on peut même penser que ce sont ces formes strictes qui rendent possibles un travail d'improvisation.

J’apprends dans l’article de F. Jallot que W. Holshouser, qui joue avec David Krakauer, fait partie d’un groupe, Musette Explosion, qui prépare un disque avec des arrangements très swing de morceaux de Murena. Je n’en suis pas surpris car à plusieurs reprises on sent que l’accordéon pourrait se laisser aller à être dansant, même si dans le cadre de ce disque, il réfrène ses ardeurs.

W. Holshouser a un site encore simple, mais agréable à parcourir. On y trouve une photographie du trio où j’ai pu noter qu’il joue sur un accordéon à touches piano de marque « Bugari » : http://www.willholshouser.com/

En résumé, l’intérêt de ce disque est plus pour moi de l’ordre du studium que de l’ordre du punctum, si l’on veut le situer dans le cadre proposé par R. Barthes auquel je me suis maintes fois référé.

ps : sur France Musique, dans le cadre de l'émission "Par ici les sorties" du mardi 17 (17h-18h), on peut écouter et réécouter un très beau titre de Kepa Junkera, "Rekalde".

lundi, octobre 16, 2006

mardi 17 octobre


… exploré sur internet, par Google, un certain nombre de sites dédiés à Raul Barboza. J’ai noté que plusieurs ne sont pas vraiment à jour en ce qui concerne sa biographie ou sa discographie. J’ai finalement retenu deux sites :

- http://mapage.noos.fr/raulbarboza/ : ce site m’a paru le plus complet du point de vue informatif, même si une mise à jour s’impose. L’ergonomie en est simple et facile. Quelques photographies et des extraits sonores intéressants.

- http://starzik.com/starzik.php : ce site m’a paru intéressant parce qu’il est possible d’écouter des extraits de l’album « Juanjo Dominguez y Raul Barboza, Pajaro Chogüi » et de le télécharger légalement.

Il me semble avoir trouvé les noms des deux musiciens qui accompagnaient Barboza à Ramonville. Ils font partie de son quartet, dont le percussionniste était absent. Il s’agirait, mais cela reste à vérifier d’Alfonso Pacin, guitare et violon, et de Javier Samudio, harpe. Cette information se trouve dans le premier site, à la rubrique « quartet ».

Plusieurs sites reviennent sur l’enracinement de Barboza dans la culture guarani et sur le chamamé, dont il est le représentant emblématique. Pour ma part, j’ai été frappé, à un moment du concert où il présentait un morceau, par cette phrase : « Je suis fier de jouer de l’accordéon ». Elle a été prononcée en effet alors qu’il expliquait ses retours en pays guarani et que, faisant allusion au film introductif du concert, où l’on voit des indiens jouer sur des instruments sommaires, il défendait cette idée que la facture des instruments importe peu comparée à ce qu’ils peuvent exprimer. Cette phrase m’a donc paru fonctionner sur plusieurs plans :

- je suis fier de jouer de l’accordéon dans un pays où l’instrument noble, c’est le bandonéon

- je suis fier de jouer de l’accordéon parce que, grâce à moi, il est l’instrument d’expression d’une culture autochtone

- je suis fier de jouer de l’accordéon parce que cet instrument venu d’ailleurs est capable de transmettre partout dans le monde cette culture locale et de contribuer à sa pérennité malgré les menaces

- je suis fier de jouer de l’accordéon parce que c’est un instrument qui respire et dont les pulsations se confondent avec l’âme, au sens de souffle vital, du musicien…

Sans doute, si on l’interrogeait, que Raul Barboza donnerait bien d’autres clés pour comprendre cette phrase dans toute sa complexité. Déjà, avec ce que je crois en avoir compris, sa densité m’a frappé et orienté mon attention durant toute la fin du concert. J’ai bien senti alors comment la musique peut-être une philosophie immédiate, qui n’a pas besoin de développements discursifs pour transmettre une vision du monde.

dimanche, octobre 15, 2006

lundi 16 octobre






… lu avec plaisir un commentaire déposé vendredi par Sylvie Jamet, qui me signale avoir vu « I Cosmonauti Russi » à Grenoble et en avoir gardé un souvenir impérissable. Curieusement, cette confirmation de l’impression que j’avais eue à la seule écoute du disque est une façon d’augmenter mon plaisir. Et du coup, c’est l’occasion de me dégager du sortilège Barboza… En cet instant, je viens de lancer la lecture de la version italienne des cosmonautes… avec en plus en tête le commentaire de Sylvie J.

Pour le plaisir de l’image, quatre photographies prises à l’occasion du concert de Barboza à Ramonville :

- la deuxième correspond à ce que j’appelle le trio bleu,
- la troisième à un autre moment du trio, le trio rouge,
- la quatrième à ce que j’appelle l’ombre blanche. Au salut final, Barboza, sur-éclairé, est comme irradié et il émane de lui une sorte de lumière surnaturelle. Un ange passe !
- quant à la première, elle a été prise à la sortie du concert, alors que nous passions en voiture dans une rue : c’est une affiche insérée dans un support lumineux. Dernière image de ce concert.

dimanche 15 octobre
















… je continue à mettre de l’ordre dans mes notes du week-end :

- samedi matin, retour à Pau… d’où nous repartons immédiatement pour Hossegor. Nous devons en effet vider la villa de son contenu pour pouvoir y faire quelques travaux de rénovation. Les Pyrénées sont sur notre gauche, superbes. Le soleil d’hier a fait fondre les premières neiges, les montagnes sont bleues et grises ; le Pays basque est magnifique avant la sortie de Peyrehorade. Nadja et Sébastien nous ont précédés. La journée sera consacrée à remplir un camion de location et à faire des cartons avant le retour à Pau où nous entreposerons meubles, livres, revues, coussins, literies, etc… etc… Petite pause à 13 heures : bistrot dans le jardin ! A l’aller et au retour, nous écoutons « En vivo en la Argentina » et, bien sûr, on ne se lasse pas des rythmes des chamamés et autres milongas.
- le soir, alors que nous sommes un peu fatigués de jouer les déménageurs et de continuer à essayer de tout caser, nous écoutons encore et encore ce même disque.
- aujourd’hui, dimanche, à nouveau, aller-retour Pau – Hossegor… toujours pour cause de déménagement. A nouveau, une route superbe. Pas un nuage dans le ciel. Nous déjeunons dans le jardin : il ne nous reste plus qu’une table et quatre chaises… C’est comme un bistrot improvisé. Il nous reste encore un lecteur de cd… on en profite pour faire écouter « En vivo la Argentina » à Nadja et à Sébastien. En attendant de leur faire écouter l’anthologie.
- … et pendant le retour vers Pau, même si nous nous sentons un peu ridicules, Françoise et moi, nous écoutons encore ce même disque. On y retrouve « Tren Expreso » que Barboza a joué à Ramonville et qu’il semble affectionner particulièrement. Je note aussi qu’il joue sur certains titres avec Leon Gieco ou avec Chango Spasiuk.
- … et en écrivant ces quelque mots, je ne me lasse pas d’écouter encore quelques uns des treize titres…
- il faut noter qu’il s’agit d’un disque Frémeaux & Associés et La Lichère. Cela suffit pour en dire la qualité à la fois politique et esthétique.

samedi 14 octobre





… nous sommes le dimanche 15 octobre, il est vingt heures, j’essaie de garder traces de nos activités du week-end.

- vendredi après-midi, à 16 h 30, nous sommes allés chercher Charlotte à son école. Elle revenait avec sa classe d’un séjour en Ariège. Longue séparation d’une semaine. Nous étions un peu anxieux… ses parents aussi : ça s’est bien passé. Dans la foulée, nous sommes allés chercher Camille, qui était à l’école maternelle depuis la garderie du matin. Elle nous a raconté sa journée et le repas de midi : jus d’ananas, nouilles, viande avec de la sauce ; elle ne se rappelait plus le dessert, mais c’était bon. Nous étions arrivés de Pau vers 15 h. pour assister à un concert de Raul Barboza en soirée. Autoroute superbe, avec le soleil et les Pyrénées sur notre droite. Peu de circulation. Sur les sommets, qui sont comme découpés au scalpel sur le ciel sans un seul nuage, les premières neige…
- Depuis quelques semaines déjà, Nadja nous avait signalé ce concert de Raul Barboza. Nous ne l’avions jamais écouté ni vu en direct. C’était l’occasion. Vendredi 13 octobre, centre culturel de Ramonville, concert organisé par l’association Corredor Verde Missiones et le Comité de Jumelage de Ramonville. Cette association, créée en 2000, participe à la sauvegarde de la forêt de Misiones au Nord Est de l’Argentine, où vivent des communautés d’indiens guaranis. Comme à notre habitude, nous arrivons très en avance, ce qui nous laisse du temps pour regarder des objets et surtout des disques de Barboza exposés et mis en vente. Nous achetons « En vivo en la Argentina », enregistrement en direct d’un concert donné à la Trastienda, à Buenos Aires, le 14 décembre 2001.
- Le concert est précédé par un rapide exposé des activités et projets de l’association et par un film, sur une tribu dont elle s’occupe, réalisé par des étudiants en audio-visuel. Il s’agit donc de militantisme. La musique s’inscrit dans une visée politique à laquelle, de toute évidence, participe Barboza. Chaque morceau est précédé d’une courte introduction, à plusieurs reprises, il s’appuie sur des images du film pour situer et illustrer son propos. On est loin de l’art pour l’art. L’engagement de Barboza contribue à la qualité esthétique de son concert.
- Mais évidemment, cet engagement nourrit une inspiration et un jeu musical très émouvants en eux-mêmes. L’accordéon est au service d’une sorte de philosophie animiste : la Terre, le Soleil, la Forêt, les Animaux, les Ancêtres… peuplent et balisent le monde. Je dirais qu’il s’agit d’une musique qui transmet immédiatement la force de la Nature.
- Ce soir, Barboza est accompagné par un guitariste / violoniste et par un harpiste / percussionniste, dont je n’ai pas pu noter les noms. Mais c’est un beau trio… J’essaie de garder traces photographiques de ce moment de plaisir. Toujours avec mon fidèle Nokia, qui aura fixé beaucoup d’accordéonistes dans sa mémoire. Au final, le trio joue « La foule », dont Barboza a donné une version superbe dans le cd 3 de son anthologie. Celle de ce soir est émouvante aussi.

jeudi, octobre 12, 2006

vendredi 13 octobre

Je notais hier, après avoir écouté à quelques heures d’intervalle, le disque « Accordéonissi-mots », à quel point la perception pouvait en être différente d’un moment à l’autre. Cette idée n’est pas très originale, mais je l’ai ressentie en la circonstance avec une acuité particulière. Je me rends compte en effet que j’avais l’intuition, implicitement, que l’on n’écoute jamais deux fois un même disque à l’identique. J’en ai maintenant conscience de manière plus explicite. En fait, il me semble que la nature industrielle des cds ou de tout autre support de musique enregistrée peut donner à penser qu’on a affaire à des produits permanents, qui ne se modifient pas au cours d’une durée relativement longue. Cette observation est certes vraie, mais elle induit en erreur si l’on déduit de cette permanence qu’il y a aussi identité de la consommation que l’on en fait. En réalité, hormis le support, toutes les autres dimensions de la situation d’écoute varient : le contexte (lieu, temps, climat affectif, projet), l’humeur du moment, le temps disponible, la disponibilité d’esprit dont on dispose, etc… Bien plus, dès lors que l’on a écouté une fois un morceau, l’écoute suivante est déjà modifiée par cette expérience initiale. Il n’y aura plus jamais de première fois… à moins d’être frappé par Alzheimer, ce qui ne parait guère souhaitable. Au fond, l’écoute musicale est un phénomène en forme de boule de neige.

Je viens de vérifier cette idée en écoutant le disque de musique composée par Battista Lena, « I Cosmonauti Russi ». Il y a quelques jours, je l’avais découvert, pas à pas, avec surprise et plaisir. Aujourd‘hui, en l’écoutant à nouveau, je sens bien qu’il n’y a plus de surprise. Mais c’est une autre forme de plaisir qui a pris la place de la première, plaisir lié non à la surprise ou à l’étonnement mais aux rapprochements, à la recherche de correspondances ou de ressemblances avec d’autres musiques. Par exemple, j’avais pensé immédiatement à Nino Rota et à l’univers de Fellini, à présent j’essaie d’identifier à quel œuvre de Rota tel passage me fait penser ou quelle scène de quel film de Fellini il m’évoque.

Ce que je trouve intéressant dans cette prise de conscience, c’est cette idée que les disques que j’affectionne particulièrement me plaisent non par la certitude de retrouver des émotions à l’identique d’écoute en écoute, mais par la forte probabilité d’y trouver des plaisirs nouveaux. Ils me plaisent non comme des objets que je connais, mais comme des réservoirs de potentialités qui se manifesteront plus ou moins en fonction de mon attention et de ma disponibilité. Le paradoxe pourrait être que si l’on aime un disque ou un titre, le désir de l’écouter encore et encore tient non pas au fait de savoir qu’on va y retrouver ce que l’on connaît déjà, mais plutôt à l’attente chaque fois réalisée d’y découvrir des choses inconnues.

Un mot encore… L’accordéon de Biondini dans « Les Cosmonautes » est peu présent quantitativement, mais superbe de finesse et de netteté au milieu de ce monde de fanfares et de cuivres. C’est comme un personnage dont le passage est fugace, mais dont la présence ne s’estompe pas.

Dernier mot enfin… J’ai envie d’une bière blanche, mais avec nos absences fréquentes j’ai oublié de remplir le réfrigérateur… Je vais de ce pas me faire servir, ce qui n’est pas désagréable, un demi bien frais dans un bistrot que j’aime bien, « L’Hoegaarden »… Bistrot évidemment dédié à la bière blanche !

mercredi, octobre 11, 2006

jeudi 12 octobre

Hier après-midi, nous sommes revenus à Pau. Beaucoup de circulation, en particulier des camions ; pluie incessante. Derrière chaque véhicule, c’est comme un nuage d’eau et de vapeurs d’essence qui brouille les distances et rend la conduite sinon délicate, du moins tendue. En partant d’Hossegor, nous décidons d’écouter à nouveau le disque de Serge Lama. Le dernier titre se termine au moment où nous arrivons devant la maison.

Nous n’avons pas du tout écouté le même disque qu’hier. D’abord, il y a le fait qu’au cours de son récital, Serge Lama introduit beaucoup de commentaires et de digressions destinés à créer une connivence avec son public. Une fois qu’on les a entendus, l’effet tombe et a contrario les chansons y perdent de leur rythme et de leur musicalité. Peut-être est-ce une sorte de disque qu’il faudrait écouter une seule fois, comme on ne vit qu’une fois un événement musical en direct ?

Sergio Tomassi tient son rôle d’accompagnateur de façon tout à fait intéressante et efficace, mais justement il se tient à ce seul rôle. En fait, Françoise et moi, nous aurions bien aimé l’écouter jouer un ou deux morceaux en version instrumentale. Cela, me semble-t-il, aurait pu enrichir le récital, mais, comme j’en faisais l’hypothèse hier, peut-être que Serge Lama a pensé que cela pourrait déranger son public.

On sait bien que la musique gravée sur un disque ne donne jamais lieu à des écoutes identiques, que chaque écoute dépend du contexte et de notre état d’esprit du moment, mais justement le fait d’écouter ce même disque à l’aller et au retour d’un même parcours et avec les mêmes durées a créé une situation quasi expérimentale, où l’on a bien vu qu’un même disque, ça n’est jamais deux fois la même chose. A l’instar du philosophe pré-socratique, qui disait : «on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve », on pourrait dire que l’on n’écoute jamais deux fois le même disque. Surtout s’il a été enregistré en direct.

ps : je profite de cette occasion où, par le biais de mon goût pour l'accordéon, j'ai été amené à écrire quelques mots sur le disque de Serge Lama, "Accordéonissi-mots", pour signaler le blog de Gral, grand amateur de ce chanteur et de de la chanson française de manière plus générale. J'ai bien apprécié ses commentaires de textes, pleins de pertinence, de finesse et de sympathie...

Rendez-vous sur le site... http://gral.hautetfort.com

mercredi 11 octobre

Hier, en fin de soirée, nous avons roulé entre 21 h. et 22 h 30 pour rejoindre Hossegor, où nous avions un rendez-vous ce matin, de bonne heure. En quittant le péage de l’autoroute à Pau, j’ai mis le disque de Serge Lama, « Accordéonissi-mots » dans le lecteur de cd ; en arrivant à l’entrée d’Hossegor, nous en étions au titre 18, « Femme, femme, femme », nous avons donc décidé de faire le tour du lac de telle sorte que le vingtième et dernier titre s’achevait au moment précis où nous arrivions à bon port.

Cette situation est certes banale, mais l’expérience nous a paru intéressante. La nuit était très noire, il y avait peu de circulation, si bien que petit à petit nous avons eu l’impression de faire partie de ce public avec lequel Serge Lama entretient une vraie complicité. Son narcissisme assumé et bon enfant nous a amusés. Nous avons été particulièrement sensibles à deux titres : « Les jardins ouvriers » et « L’Algérie ». D’autres chansons, plus connues, sur ses relations avec les femmes nous ont paru plus banales.

L’enregistrement, réalisé au théâtre Marigny comporte toute la chaleur et tous les petits défauts du direct. Sans doute que les propos de Serge Lama ont été longuement préparés, mais cela n’enlève rien à leur couleur sympathique.

La présence et le travail de Sergio Tomassi nous ont beaucoup intéressés, même s’il nous a semblé en retrait par rapport à ce qu’il aurait pu être, probablement pour ne pas déranger le public de Serge Lama dans ses habitudes.

Les conditions d’écoute de ce disque ont installé un contexte propice pour entrer dans le monde de Serge Lama, que nous connaissions en fait très peu…

mardi, octobre 10, 2006

mardi 10 octobre


















Finalement, comme on pouvait s’y attendre, les sensations et les émotions des deux concerts, du Daniel Mille Trio et de Gotan Project, continuent de résonner en nous, comme des ondes interminables à la surface de l’eau où l’on a jeté un caillou. Nous évoquons sans cesse ces moments par des associations d’idées et de souvenirs, par des rapprochements plus ou moins logiques, par des liens entre des titres ou guidés par bien d’autres raisons encore… Il nous est pour l’instant impossible d’écouter quelque autre disque ou même morceau que ce soit ;

Un titre n’attend pas l’autre :

- « Les minots » in « Entre chien et loup » de Daniel Mille,
- « Les errances d’une valse » in le même album, de Jean-Christophe Maillard
- « Entre chien et loup » de Daniel Mille, le titre éponyme de l'album

- « Après la pluie » de Daniel Mille, in l’album du même nom
- « Oblivion » de Piazzola
- « Ouro Preto » de Daniel Goyone

- « Queremos Paz » in « La revancha del Tango »
- « Una Musica Brutal »
- « El Capitalismo Foraneo »
- « La del Ruso »
- « Vuelvo al Sur »

- « Amor Porteno » in « Lunatico »
- « Diferente »
- « TangoCancion »
- « Paris, Texas »

Sans oublier un disque que, curieusement, le site de Gotan Project évoque peu et qui est comme oublié en concert : « Inspiracion / Espiracion, A Gotan Project DJ Set Selected & Mixed by Philippe Cohen Solal ». Disque de 2004, c’est-à-dire entre « La Revancha… » de 2001 et « Lunatico » de 2006. Sans oublier la vidéo de Prisca Lobjoy…

- « Gotan Project meets Chet Baker, Round About Midnight »
- “Gotan Project, La del Ruso (Calexico version)”
- “Gotan Project, El Capitalismo Foraneo (Antipop Consortium Remix)"

… mais aussi…

- “Gotan Project, Santa Maria (Del Buen Ayre) ( Pepe Bradock Wider Remix) in “Inspiration / Espiracion” en alternance avec le même titre in « La Revancha… »

Bien entendu, notre écoute n’est pas systématique ; elle est encore moins réglée par un principe d’ordre quelconque… Si l’on retrouve les mêmes titres, c’est que le désir de les écouter encore et encore s’impose à nous et que nous ne résistons pas à ses impulsions.

ps : merci à "Gral" qui me signale dans son commentaire du 3 octobre que j'ai fait une erreur de date, continuant à dater de septembre les premiers jours d'octobre. Erreur rectifiée... Dès que j'aurai digéré Mille et Gotan, je compte bien écouter attentivement "Accordéonissi-mots", dont je pense (je crois l'avoir déjà écrit) qu'à mon sens il fera date eu égard à l'emploi qui y est fait de l'accordéon... dans tous ses états. En tout cas, je sais d'ores et déjà que j'ai été sensible à la complicité de la voix de Lama et de l'accordéon de Tomassi. J'ai apprécié aussi le professionnalisme qui se présente comme de la quasi improvisation.

lundi 9 octobre






Ce lundi, retour à la maison. Le parcours est limpide : grand beau temps, peu de circulation. Le plaisir d’évoquer en vrac et de commenter les moments de plaisir qui nous reviennent à l’esprit redoublent ceux-ci. C’est comme un jeu de facettes sans fin.

Parmi nos souvenirs, il y a la visite du fonds permanent du Carré d’Art à Nîmes. Une salle est consacrée à des photographies. Deux d’entre elles représentent des paysages. Ils sont beaux dans leur simplicité ; les photographies sont également très belles… malheureusement les vitres de protection ne sont pas traitées contre les reflets, résultat des images impossibles à apprécier. Cela nous avait amusé et nous avons eu plaisir à nous photographier dans ces reflets, et à imaginer qu’ainsi notre présence resterait fixée dans ce fonds du Carré d’Art. C’est une illusion, bien sûr, mais nous aimons croire que c’est une réalité. Enfin, inspiré par les œuvres abstraites de ce lieu d’exposition, j’ai eu envie de photographier les billets des deux concerts et de l’entrée au Carré d’Art. Cela fait une composition abstraite qui rassemble des moments de vrai bonheur.

J’aurais pu choisir d’autres images. Une autre fois, à une autre occasion, peut-être.

dimanche 8 octobre





Ce dimanche est consacré au retour à Toulouse en prenant le temps de perdre notre temps. Nous empruntons des petites routes qui longent la Méditerranée jusqu’à Sète, qui est une ville que nous aimons beaucoup. Déjeuner dans un bistrot qui sert des huitres, des escargots de mer et des moules. Le soleil tape fort. Pas un souffle de vent. Puis direction Béziers et l’autoroute jusqu’à Toulouse.

Ce retour est l’occasion pour nous d’évoquer encore et encore des images des deux concerts de la cave à vin de Caveirac et du Zénith de Montpellier. Concert confidentiel d’un côté, tournée internationale de l’autre. Un écart maximum, un contraste évident… mais une même qualité d émotion esthétique. Les voies du plaisir sont multiples et la création artistique s’accommodent des formes les plus diverses et en apparence les plus opposées.

On pense à des graffitis photographiés à Sommières, à Daniel Mille ; on pense aussi à un graffiti monumental à côté du Zénith ou à l’une des multiples figures de Gotan Project.

lundi, octobre 09, 2006

samedi 7 octobre






Ce samedi, nous avons flâné à Nîmes jusqu’à l’heure du déjeuner : Maison Carrée, Carré d’Art, quartier des Arènes… et de magnifiques jardins monumentaux. Puis nous avons rejoint Montpellier par la route entre la mer et des étangs. Une impression de bout des terres… Après, Montpellier, c’est une autre affaire. Chaque fois que nous y passons, le plan de circulation nous parait diabolique. Passons… Nous avons retenu un hôtel proche du Zénith.

Le concert de Gotan Project a lieu à 21h00. Nous y sommes à 19h00 ; nous ne sommes pas les premiers. Le parterre est bondé. Malgré l’interdiction plusieurs personnes fument et font monter vers les cintres des volutes de fumée ; malgré l’interdiction de prendre des photographies, plusieurs spectateurs éclaireront le concert avec les lumières bleutées des écrans de leurs appareils numériques. Evidemment, moi-même, au bout d’un moment je vole quelques images avec mon petit Nokia.

Que dire du concert lui-même ? Pour notre part, nous en sommes sortis enchantés. C’est une grosse machinerie, la technologie est omniprésente, mais l’esprit du tango est bien là. L’articulation entre le son direct, les synthétiseurs et les images projetées nous a particulièrement plu. Il s’agit vraiment d’un univers ! Mention particulière, à mon goût, pour un morceau avec deux rappeurs et un autre avec un batteur et un guitariste. Fusion des sons, correspondance des images.

Ils sont dix musiciens : piano, violoncelle, trois violons, deux synthétiseurs, bandonéon, chant, guitare. Tous habillés d’un blanc immaculé sur lequel parfois viennent se projeter les images comme sur des écrans animés. Encore une soirée qui fera date !

vendredi 6 octobre





Ce vendredi, nous avons rejoint Nîmes et profité de l’après-midi pour repérer l’endroit du concert organisé par « L’agglo au rythme du jazz », à Caveirac, à la cave à vin « Le Dolium », à 20h30 :

- 1ère partie : « Tota la Vertat ». Denis Fournier, batterie, Philippe Deschepper, guitare, Guillaume Séguron, contrebasse.
- 2ème partie : « Daniel Mille Trio ». Daniel Mille, accordéon, Eric Seva, saxophone, Eric Longworth, violoncelle.

En repérant le lieu du concert, j’échange quelques mots avec les organisateurs quelque peu surpris d’apprendre que nous sommes venus spécialement de Pau pour écouter Daniel Mille. Il est vrai que l’aller-retour Pau – Nîmes, c’est à peu près 1000 kilomètres… Nous ne serons pas déçus.

En attendant 20h30… en fait 20h00 pour être bien placés, nous allons visiter Sommières. Une cité qui vaut le détour, comme le disent les guides touristiques. On en profite pour faire connaissance avec un premier bistrot en début de visite, puis, comme il fait chaud, avec un autre bistrot, en face du premier, sur une petite place pavée, en fin de parcours.

« Tota la Vertat », c’est un trio qui joue aux franges de l’improvisation, qui passe du rock au jazz, qui vit quoi ! Le batteur se comporte en leader et donne son style au trio. Pour notre part, nous avons beaucoup apprécié le contrebassiste.

Le trio de Daniel Mille nous a fascinés, d’une part par la présence de Daniel Mille lui-même, la sonorité de son accordéon, la sensibilité qui émane de ses compositions, la rigueur et la sobriété de son jeu, d’autre part par la présence du saxophoniste et du violoncelliste, leur rigueur et leur inventivité. On n’oubliera ni « Après la pluie », ni surtout « Oblivion »… Un pur chef-d’œuvre de jazz.

Pour finir le concert, Daniel Mille invite les musiciens du premier trio à se joindre au sien. Finalement, le batteur et le contrebassiste les rejoignent et ce moment, largement improvisé, clôt le concert sur une note sympathique et pleine de convivialité.

Je profite de cette occasion pour rappeler le site de Daniel Mille : http://daniel-mille.artistes.universalmusic.fr/

Françoise et moi, sans nous concerter, avons été frappés par le fait que Daniel Mille remercie les gens qui l'applaudissent par un "merci, merci beaucoup", qui ressemble à s'y méprendre à celui de Galliano. C'est la même voix ! Mais ce n'est pas la seule analogie entre eux !



jeudi, octobre 05, 2006

jeudi 5 octobre

Hier, l’idée m’est venue à l’esprit qu’il y avait un accord, une correspondance, une sorte d’identité de nature entre la sagesse stoïcienne et la musique de D. Saluzzi dans « Cité de la Musique » ou de F. Couturier dans « Nostalghia – Song for Tarkovsky ». Déjà, les couvertures d’ECM annoncent si j’ose dire la couleur : rigueur et rigueur sur toute la ligne. Cette identité réside, me semble-t-il, dans une certaine distance au monde, dans une manière de mettre le monde à distance pour en faire un objet de réflexion et non seulement d’impressions ou de sensations. Cette mise à distance vient elle-même d’un travail patient et systématique de ces deux musiciens pour prendre de la distance par rapport à leurs perceptions immédiates et à leurs sentiments spontanés. La distance au monde découle de la distance à soi-même. Je dirais que c’est une musique réflexive. Et dans ce jeu, Saluzzi comme Couturier se sont entourés de musiciens complices, je dirais de musiciens sur la même longueur d’onde. Résultat, une musique épurée, fragile mais obstinée, tendue. A aucun moment on ne sent de la détente ou de l’abandon, encore moins du laisser aller… La beauté et le plaisir que l’on éprouve à les écouter viennent assurément de cette absence absolue de concessions. Je crois que René Char parlait d’une sérénité crispée. L’expression me parait ici tout à fait pertinente. L'esthétique classique distingue Apollon et Dionysos. Ici, on a affaire de toute évidence à un art apollinien. Aux antipodes de "chauffe Marcel..."

mardi, octobre 03, 2006

mercredi 4 octobre

Je n’arrive pas à écouter de la musique en ayant une autre occupation et réciproquement. J’observe que beaucoup de gens savent apparemment concilier les deux activités ; j’en vois même, ici ou là, discuter avec des interlocuteurs tout en ayant une oreillette… Pour ma part, j’en suis incapable et pour autant que je sache analyser ce comportement, il me semble que l’origine de cette incapacité est d’abord d’ordre moral. J’ai trop de réticence à utiliser comme un fond sonore, comme un accompagnement en arrière-fond, ce que je considère d’abord comme le produit d’un travail de création. Curieusement, il m’arrive parfois d’écouter de la musique en voiture, mais je suis bien conscient alors qu’il s’agit d’une écoute à trous, avec de longs moments où la conduite, mobilisant toute mon attention visuelle, m’interdit d’entendre quoi que ce soit. J’ai alors un sentiment de gâchis et – on retrouve la composante morale – une certaine mauvaise conscience. D’ailleurs, le plus souvent je préfère « me brancher sur» des émissions de radio du type informations ou interviewes, car dans ce cas je ne perds rien à ne pas écouter…

Toute la journée, Françoise et moi, nous avons mis de l’ordre dans le grenier et dans le garage. Les deux sont liés, car nous faisons du vide dans le grenier en jetant des choses que nous ne voyons pas et nous remplissons aussitôt ce vide avec des choses que nous montons du garage où nous les voyions. Ce jeu de vide et de plein finit par briser les reins, et surtout, étant donné mon incapacité, dont je faisais état ci-dessus, provoque chez moi une frustration croissante, au fur et à mesure des voyages à la déchetterie. La déchetterie ou l’accordéon. Le sens du devoir dit : « la déchetterie »…

En même temps, au fil de ce jeu d’aller-retour, j’éprouve moi-même une sensation étrange de vide et de disponibilité. Il est vrai que cet après-midi j’ai porté à ce que j’appelle volontiers la fosse commune – « la benne des incinérables » - huit cartons et trois sacs de notes personnelles et professionnelles, de bouquins annotés, de fiches d’exposés, de documents administratifs et d’agendas… Une fois jeté au fond de la benne, les traces de plusieurs années de travail représentent vraiment peu de choses parmi des restes d’ordinateurs, de machines à laver, de fauteuils de jardin, de revues, de moquettes, de tapisseries et de lavabos…

La vision de ces papiers épars m’a procuré cet état si bien décrit par les stoïciens comme caractéristique de la sagesse, état d’esprit que l’on peut appeler ataraxie, impassibilité, apathie, indifférence… en tout cas état propice à l’écoute attentive, ce soir, de deux disques, que j’ai découverts ces derniers jours :

- « Cité de la Musique », Dino Saluzzi, ECM 1997. Durée, 60 :26.
- « Nostalghia – Song for Tarkovsky », François Couturier, ECM 2006. Durée, 77 :53

Dino Saluzzi, bandonéon, joue en trio avec Marc Johnson, contrebasse et José M. Saluzzi, guitare acoustique.
François Couturier, piano, joue en quatuor ave Angela Lechner, violoncelle, J.-M. Larché, saxophone soprano et J.-L. Matinier, accordéon.

Comme dans beaucoup de disques ECM, du moins à ma connaissance fort limitée de ce catalogue, je retrouve un jazz introspectif, économe des moyens mis en œuvre. Je dirais volontiers qu’il s’agit d’un jazz méditatif. Petit à petit, c’est comme si l’on arrivait à partager une vision intérieure, une manière d’appréhender le monde… avec beaucoup de silences et d’attentes.


Je dois ajouter que, comme pour les disques « Winter & Winter », je suis très sensible à la beauté des livrets ECM, souvent minimalistes et réduits à des photographies, à des portraits en noir et blanc, mais toujours en accord intime avec la musique.

A partir de demain et pour quelques jours, je vais avoir du mal à tenir mon blog quotidien, mais j’espère recueillir plein de bonnes sensations et peut-être quelques photographies. Après un aller-retour Pau-Hossegor, direction Nimes, plus exactement Caveirac, où Daniel joue vendredi soir en trio, puis le lendemain étape à Montpellier, au Zénith, où Gotan Project fait sa tournée « Lunatico ». Dimanche, retour vers Toulouse… avant de rejoindre, lundi, nos pénates paloises… et de reprendre le travail de rédaction interrompu. En espérant avoir le temps de faire la connaissance de quelques bistrots dans ce Sud qui n’en manque pas !

lundi, octobre 02, 2006

mardi 3 octobre

Dès demain et les jours suivants, il faudra que je revienne un peu sur quelques disques que nous avons découverts cette semaine dans des circonstances différentes, parfois un peu par l’effet du hasard, dont on sait qu’il fait toujours bien les choses… Je les note pour ne pas oublier de les reprendre en détail ultérieurement après une écoute attentive… écoute en cours, mais loin d’être achevée à l’heure actuelle. A la vérité, je ne sais plus où donner des oreilles ! Il s’agit des cinq suivants, dans l’ordre de leurs rencontres :

- « Samba do Aviao », Hamilton de Holanda, mandoline… et Richard Galliano sur trois titres. Nous avions découvert Hamilton de Holanda lors de la carte blanche de R. Galliano à Marciac. C’est une surprise heureuse de le retrouver dans l’espace culturel de l’hypermarché Leclerc parmi des disques brésiliens. Cet espace culturel s’améliore de jour en jour !
- « Cité de la Musique », Dino Saluzzi. En fouillant parmi les disques de jazz de ce même espace culturel, je tombe littéralement sur ce disque ECM de 1997. Comment laisser passer un Saluzzi… écouté et approuvé par les Inrockuptibles ?
- « Accordéonissi-mots », Serge Lama et Sergio Tomassi. J’ai un goût modéré pour les chansons de Serge Lama, mais le disque me paraît marquer une date par l’utilisation que S. Tomassi fait de son accordéon M.I.D.I. Il faut à ce sujet relire ce qu’il en dit lui-même dans le numéro 46, octobre 2005, de la revue « Accordéon & accordéonistes ». J’ai trouvé ce disque en fouillant dans le bac des disques à prix cassés ; 8 euros !
- « I cosmonauti russi», œuvre composée par Batista Lena… Une sorte de bande dessinée sonore, une histoire à la Fellini racontée par un petit enfant de Nino Rota… A côté des innombrables musiciens d’une sorte de fanfare d’environ quatre-vingts musiciens et de chœurs d’environ cinquante choristes, on note Rava, Mirabassi et Biondini avec son fisarmonica. Une œuvre étrange… Cela faisait quelque temps que je l’avais repérée dans la boutique Harmonia Mundi de Tarbes. Il se trouve que nous y sommes allés samedi, spécialement pour Françoise, chercher une nouveauté qui venait d’être livrée dans la matinée : « Schubert, Arpeggione Sonata » par J.-G. Queyras et A. Tharaud. Par la même occasion, le responsable de la boutique lui fait écouter un autre disque qu’il apprécie beaucoup : « Boccherini, Quintettes avec deux violoncelles, G. 287, 318 & 347, Ensemble Explorations, Roel Dieltiens ». Comme l’on sait… « Jamais deux sans trois »… On inscrit donc sur notre carte de fidélité le Schubert, le Boccherini et les cosmonautes, dont nous découvrons, heureuse initiative, qu’il comporte deux cd, une version italienne avec la voix de Gianmaria Testa, l’autre française avec Arthur H comme récitant.
- « Nostalgia – Song for Tarkovsky », compositions de François Couturier, piano, avec Anja Lechner ; violoncelle, Jean-Marc Larché, saxophone soprano et Jean-Louis Matinier, accordéon. J’avais aperçu ce disque, produit aussi par ECM cette année, en achetant celui de Saluzzi. J’avais hésité à l’acheter en même temps, mais les extraits de moins de trente secondes ne m’avaient pas permis d’entendre Matinier. Finalement, à l’occasion d’un plein d’essence à l’hypermarché, je suis allé le chercher. Disque d’atmosphère tout entier construit sur l’admiration que Couturier voue au cinéaste russe, à ses films et à ses interprètes. La première écoute rappelle parfois les disques d’Anouar Brahem ; c’est un disque que j’ai envie d’écouter à la nuit tombée…

Cette semaine donc je me propose d’approfondir dans le bistrot les rencontres de la semaine dernière. Il faudra plusieurs jours pour en venir à bout. Tout ça, c’est bien du plaisir en perspective… Dégustation d’accordéons et de bandonéon sans modération…

dimanche, octobre 01, 2006

lundi 2 octobre

Comme je suis inscrit sur la liste de diffusion de « Ya Basta », j’ai reçu vendredi après-midi un courriel de Gotan Project indiquant que le concert parisien du début octobre était complet et donnant l’information suivante :

Pour ceux qui ne peuvent être présents à l’Olympia et en attendant 2007, ne ratez pas sur France 2, samedi soir, 30 septembre, à 2h20, le live de la 1ère tournée de « La Revancha del Tango » (concert filmé à Londres le 11 décembre 2003). Retrouvez toutes les dates du « Lunatico Tour» sur le site www.gotanproject.com.
J’avoue que ma lecture en diagonale des programmes de télévision avait été trop superficielle pour que je repère cette information. Ce courriel est donc bien venu. Evidemment, nous programmons immédiatement nos deux magnétoscopes, les deux pour pallier toute défaillance éventuelle de l’un d’entre eux. Deux précautions valent mieux qu’une.

C’est ainsi que dimanche matin, dès le lever du jour, nous avons eu le plaisir de pouvoir visionner et écouter l’enregistrement de ce concert. Si tout se passe bien, nous devrions voir Gotan Project, samedi 7 octobre, au Zénith de Montpellier, ce qui constituait un élément d’intérêt de plus pour cette diffusion. Bien plus que l’enregistrement en direct du concert de Londres, il s’agit en fait d’une œuvre télévisuelle originale. En outre, le bandonéon tient une place primordiale, plus importante que nous ne le pensions. Enfin, l’articulation entre la musique en direct et la partie vidéo du concert a renforcé notre envie de voir live ce qu’il en est.

A plusieurs reprises des danseurs interviennent en direct, sur l'avant-scène ; à d'autres moments, des extraits de films anciens montrent des danseurs de tango : c'est étonnant et émouvant ; vers la fin, d'autres films anciens montrent des courses de chevaux à Mar del Plata. Ces images préfigurent celles de "Lunatico" qui, si je ne me trompe, est le nom d'un cheval mythique de Carlos Gardel...

Un dernier mot pour dire que le site de Gotan Project est, pour moi, remarquable tant du point de vue fonctionnel qu’informatif ou esthétique. Le parcourir est déjà en soi un plaisir.